Offensive de l'armée congolaise contre les FDLR: un bilan à nuancer

Lundi 9 mars 2015 - 09:21

Le bilan est toujours aussi controversé après presque deux semaines d'offensive contre Forces démocratiques de libération du Rwanda dans l'est de la République démocratique du Congo. Le porte-parole de l'armée congolaise fait état de progrès importants, mais ce bilan semble à nuancer.

Le porte-parole des forces armées de RDC (FARDC) affirme que l’armée a repris au moins sept localités du Nord et Sud-Kivu au cours du week-end, récupéré d'importantes quantités de munitions et du matériel de combat, et neutralisé 180 miliciens (118 auraient été capturés dont 37 pour ce seul dimanche 8 mars).

« Dire que l’armée récupère quelques localités oui, mais parler de victoire militaire, c'est aller trop loin », estime un observateur de terrain. Selon lui, les récentes avancées de l’armée congolaise sont davantage symboliques qu’autre chose. Car la plupart du temps, rapportent plusieurs sources, les FDLR désertent dès les premiers coups de feu, pour aller se retrancher en forêt. Puis quelques jours plus tard, « tout est à refaire ».

Petites unités mobiles

Les rebelles hutus rwandais avaient prévenu qu’ils ne combattraient pas, rappelle un expert. « Se sachant affaiblis, ils ont choisi la technique du repli », assure-t-il. Des rebelles constitués pour l'essentiel en petites unités mobiles et habitués à se camoufler au sein de la population. Résultat : de jour en jour, le problème se déplace, mais certains doutent de l'efficacité sur le long terme, et affirment qu’au fond les capacités opérationnelles des rebelles ne seraient pas véritablement affectées.

Voilà pour la situation de terrain. Quant au bilan humain fourni par l'armée. Il suscite également des réserves. Parmi les 118 prisonniers revendiqués à ce jour, tous ont-ils été arrêtés pendant cette offensive ? Certains affirment, à Goma, qu'une partie d'entre eux s'étaient déjà rendus. Hier soir, l'armée congolaise n'était pas en mesure de préciser combien, parmi les rebelles aux arrêts, exerçaient des responsabilités au sein des FDLR.