Le président Joseph Kabila, en visite de réconfort à la population de Beni où son avion a atterri à 13H40 (11H 40 TU) à l'aéroport de Mavivi mercredi 29 octobre 2014 en provenance de Kisangani (province Orientale), s’est entretenu avec toutes les autorités de la 3ème zone de défense des Forces armées de la RD Congo conduites par leur commandant, le général-major Léon Mushale Tshipamba « pour s’enquérir de la situation sécuritaire ».
La veille de son arrivée, dans la nuit de mardi à mercredi, les FARDC ont réussi à tuer un rebelle ougandais dans une attaque qui visait une position militaire située à Mayi-Moya à 40 kms au nord de Beni.
« Plusieurs rebelles ougandais ont été blessés au regard d'une quantité importante de sang trouvé sur le lieu. Au cours de ces échanges de tirs, un soldat des FARDC a également trouvé la mort », selon le gouvernement provincial du Nord-Kivu.
A la suite du récent massacre d’environ 84 personnes dont plusieurs enfants dans les localités d’Eringeti, de Mbau et d’Oicha par des hommes armés, le chef de l’Etat a été précédé le 24 octobre à Beni par le ministre de l'Intérieur Richard Muyey, le gouverneur Julien Paluku et des généraux des FARDC.
Séances de travail, consultations, mesures
Le programme du séjour officiel du chef de l’Etat prévoit « des séances de travail avec les autorités civiles et militaires ainsi qu’avec des notabilités locales, des consultations et des séances d'écoute des populations locales à travers les différentes composantes ».
L’objectif de ces entretiens est de permettre au président Joseph Kabila de « renforcer davantage sa compréhension de la situation de terrain en vue de prendre des mesures appropriées pour arrêter cette escalade de violence dans la région de Béni ».
« Seront également évoquées pendant la visite du président de la République, les questions liées aux infrastructures pour répondre aux promesses électorales faites à cette population », rapporte l’ACP.
« Il nous faut absolument relever le défi »
« Il nous faut absolument relever le défi. Notre armée se déploie dans l’espace et nous devons être en contact avec cette armée, pour la renforcer davantage de manière à protéger nos populations de manière efficace», a déclaré le ministre de l’Intérieur Richard Muyej à son arrivée vendredi 24 octobre 2014 dans les localités d’Eringeti, de Mbau et d’Oicha (à 60 km au nord-est de Beni-Ville), en compagnie du gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku.
Le ministre de l’Intérieur et le gouverneur du Nord-Kivu se sont aussi rendus au cimetière de Mapiki où sont enterrées ces victimes.
«Je ne sais pas s’il y a des mots pour exprimer notre état d’âme. Ce qui est arrivé est grave, c’est un coup fort pour la nation. Je ne manquerai pas de dire que c’est même une humiliation», a affirmé le ministre de l’Intérieur, à son arrivée au quartier Bloc-Subi, à Eringeti, où 23 personnes ont été tuées par des présumés rebelles ougandais de l’ADF-Nalu.
A l’étape d’Oicha et Mbau, les deux autorités ont échangé avec différentes couches de la population.
Ces violences et assassinats ont poussé, vers le territoire de l’Ituri (province Orientale), plus de 3 500 déplacés, majoritairement des femmes et des enfants qui ont été enregistrés à Komanda (à 80 km au sud-ouest de Bunia).