Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dont les équipes présentes à Beni et Eringeti (Nord-Kivu, Est de la RDC) ont pu évacuer par avion 14 personnes blessées vers l'hôpital CBCA Ndosho à Goma, se dit « extrêmement préoccupé par la nature et l'ampleur » des violences contre les populations civiles».
« Nous sommes extrêmement préoccupés par la nature et l'ampleur de ces violences qui frappent des populations déjà durement touchées par des années de conflit », a déclaré Alessandra Menegon, chef de délégation du CICR en République démocratique du Congo RDC), dans un communiqué publié le mardi 21 octobre 2014 à Kinshasa et à Genève (Suisse).
Le CICR a joint sa voix à plusieurs autres qui ont condamné les massacres de plus de 80 civils tués à Beni et ses localités par des éléments présumés de la rébellion ougandaise de l’ADF-Nalu.
Il considère que « ces exactions contre les civils, qui sont des violations graves des principes les plus élémentaires d’humanité, elles doivent cesser ».
« Après ces massacres, la Croix-Rouge de la RDC (CRRDC) est intervenue rapidement et a géré la collecte de dépouilles mortelles », a indiqué le chef du bureau du CICR à Béni, Arnaud Meffre.
En l’espace de deux semaines, plus de 80 civils dont des femmes et des enfants ont été lâchement tués à l’aide de machettes et de haches à Beni-ville, Oicha, Eringeti et Lubero.
Pris en charge des blessés de guerre
Les actions humanitaires du CICR en RDC sont prévisibles sur l’étendue du pays où le besoin se fait sentir.
Selon un rapport trimestriel publié mardi 21 octobre 2014 à Kinshasa, « le CICR a évacué 92 blessés de guerre et 49 malades, d'une structure de santé de base vers une autre de référence ».
« De juillet à septembre 2014, au total 182 blessés de guerre civils et militaires ont bénéficié des interventions chirurgicales effectuées par les deux équipes chirurgicales du CICR qui travaillent en collaboration avec le personnel de l’hôpital Ndosho (à Goma) et de l’hôpital provincial général de référence de Bukavu (Sud-Kivu). Chaque blessé a ainsi subi au moins 2 à 3 opérations consécutives étalées sur plusieurs semaines », renseigne-t-il.
Afin de soutenir les autres structures de santé de la région durant la même période, le CICR a déjà donné du matériel médical et chirurgical pour « prendre en charge 50 blessés de guerre à l'hôpital général de Beni, et du matériel médical (bandages et traitements par voie orale), pour stabiliser des blessés de guerre à l'hôpital général d'Oïcha ».
Et pour faciliter la gestion des dépouilles mortelles, « le CICR a fourni aux équipes de la CRRDC 40 sacs mortuaires, 200 paires de gants à usage unique, dix masques réutilisables, dix kilos de chlore et a donné un apport financier pour les frais de carburant », indique le rapport.
Depuis le début de l'année, le CICR a évacué « plus de 290 blessés de guerre et malades, et pris en charge plus de 550 d’entre eux dans les deux provinces du Nord et du Sud-Kivu ».
Il a également acheminé des médicaments et du matériel médical à « neuf centres de santé et quatre hôpitaux généraux » afin que le personnel puisse faire face aux urgences médicales et chirurgicales.
La province du Nord-Kivu a été le théâtre de plusieurs attaques ciblant la population, dont les plus violentes ont eu lieu ces derniers jours.
Selon les autorités officielles, « ces attaques ont causé la mort de 80 personnes, dont des femmes et des enfants, alors que 19 autres ont été grièvement blessées depuis le début du mois d’octobre ».