Le Ministre délégué auprès du Premier Ministre et ayant en charge les Finances était très attendu par les députés au Palais du Peuple. Son examen oral avait tout l’air d’un guet-apens dans la mesure où il devait s’expliquer entre autres sur le décaissement de 207 millions de CDF en faveur de l’Opposition politique. Bloquée constamment dans ses nombreuses tentatives de se doter d’un porte-parole et donc d’une structure habilitée à l’engager auprès des ministères du Budget et des Finances, l’Opposition a été toute surprise d’apprendre qu’elle avait actionné son compte à hauteur de quarante pourcents des fonds lui destinés.
Stupeur, oui, mais surtout colère, les deux ayant été exprimées avec force lors de la séance de jeudi dernier consacrée à la reddition des comptes de la République pour l’exercice 2013.
Rappelé devant les députés vendredi, le ministre délégué a observé un silence assourdissant sur la question, suscitant la colère de l’opposition parlementaire dont les membres, convaincus que le délit était consommé, se sont mis à scander : « mbongoebima ».
Pour calmer vla tension qui montait dans l’hémicycle, Aubin Minaku a suspendu la séance pour une consultation séance tenante avec les présidents des groupes parlementaires en présence du président de la Cour des Comptes. Rien n’a filtré de ces conciliabules qui ont duré une vingtaine de minutes.
A la reprise de la séance, le président de l’Assemblée nationale va demander aux présidents des groupes parlementaires de s’entretenir avec leurs troupes respectives pendant cinq minutes. Que se sont dit les députés au cours de cet intermède ? Mystère.
Peu après ces différentes rencontres, Aubin Minaku a repris la parole pour dire que le bureau qu’il préside venait de s’entretenir avec les présidents des groupes parlementaires et le président de la Cour des Comptes. Il présidera aux élus du peuple les recommandations issues de ces concertations.
Immédiatement après cette annonce, le président de l’Assemblée nationale a soumis au vote la loi relative à la reddition des comptes pour l’exercice budgétaire 2013. Le oui l’a largement emporté, comme d’habitude.
La question, évidemment, est de connaître les raisons profondes qui ont milité en faveur d’une réponse destinée aux seuls initiés alors que dans le cas d’espèce, il s’agit de l’argent public, touché semble-t-il par des représentants du peuple et dont l’utilisation devait être publiquement justifiée afin de permettre à la nation de comprendre la manière dont les fonds publics sont gérés.
A voir la manière dont Aubin Minaku s’est débattu pour sortir du guêpier, l’impression qui se dégage est qu’on a voulu, quelque part, sauver certaines têtes, probablement issues des rangs de l’Opposition. Il s’agit probablement de ces vrais-faux opposants qui bénéficient d’un traitement de faveur au nom de la plateforme de l’Opposition mais que l’on saurait exposer en public, sous peine de se coupe de sources d’informations et de capacités de noyautage et/ou de manipulation.
Affaire à suivre.