L’exercice citoyen via des ateliers de réflexions, d’échanges et débats qu’organise depuis le 31 octobre le Parti Lumumbiste unifié (Palu) pour commémorer ses 50 ans d’existence se poursuit sans désemparer. Samedi 29 novembre, le parti cinquantenaire a convié l’élite congolaise ainsi que les forces vives à la réflexion à Béatrice Hôtel où il était question d’évaluer l’économie congolaise, 54 ans après. Fort de son expérience d’homme de terrain, d’ancien inspecteur des Finances, d’ancien ministre du Budget, d’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, faisant le diagnostic de cette économie, indique que sous Joseph Kabila, le PIB (produit intérieur brut) est passé de 4 milliards de dollars à 40 milliards pendant 15 ans. Le Raïs a donc multiplié la richesse du pays par dix, affirme le Premier ministre honoraire Muzito.
Samedi 29 novembre, à Béatrice Hôtel, Adolphe Muzito, a troqué son costume de modérateur lors des précédentes semaines des ateliers du cinquantenaire du parti, contre celui d’intervenant.
Poursuivant le thème sur l’évaluation de l’économie congolaise, 54 ans après, l’ancien Premier ministre rd congolais, dans son diagnostic, est arrivé au constat selon lequel pendant la période coloniale, le PIB (produit intérieur brut) est parti d’un milliard à 7 milliards. Et que pendant la période Kasa-Vuvu, note-t-il, le PIB est passé de 7 milliards à 7 milliards et demi. Sous Mobutu, il est parti de 7 milliards et demi à 9 milliards d’abord avant de chuter à 4 milliards. Chiffre à l’appui, l’ancien ministre du Budget a démontré que le maréchal président a divisé par deux la richesse de la Rd Congo pendant 32 ans de son règne.
POLITIQUE DE PRIMAUTE DES BESOINS
Par contre, sous Joseph Kabila, indique Adolphe Muzito, le PIB a grimpé : « il est passé de 4 milliards de dollars à 40 milliards pendant 15 ans. Kabila a donc multiplié la richesse du pays par dix », analyse l’ancien Premier ministre. C’est partant de ces 40 milliards que ce cadre du Palu, rompu à l’économie, se base pour construire la RD Congo d’ici à 2035.
Adolphe Muzito projette la RDC en 2025 avec sa science doublée d’homme de terrain. Il estime que le PIB cumulé des 20 prochaines années atteindra 2.150.000.000 de dollars tandis que les dépenses courantes cumulées seront à hauteur de 234 milliards de dollars et celles du budget cumulé des investissements à 200 milliards de dollars. L’expert du Palu ventile les 200 milliards de dollars dans le temps comme suit : de 2015 à 2025 : 50 milliards de dollars, et 150 milliards de dollars de 2026 à 2035.
Des chiffres qui rassurent l’ancien Premier ministre congolais. Car il estime que la RD Congo a des atouts pour se doter des infrastructures. Mais cela passe, insiste-t-il, par « une politique de la primauté des besoins et non par celle des recettes fiscales ». A en croire Adolphe Muzito, « il suffit de recourir au système de crédit fournisseur calculé sur la base du budget prévisionnel des investissements. Cette primauté des besoins permet au Congo de se doter d’une grande ambition en évitant de se contenter de la politique de la trésorerie ». On rappelle que cette politique a déjà prouvé sa justesse, par exemple dans l’acquisition des engins de génie civile et autres agricoles sous Muzito, alors locataire de la très convoitée avenue Roi Baudouin. La question du chômage des masses, essentiellement des jeunes, n’a pas échappé à l’expert du Palu qui s’est posé la question de savoir comment concilier la courbe économique et la courbe démocratique.
D’autres éminents économistes avaient également joint leurs voix aux débats ce samedi 29 novembre. Notamment les professeurs Tiker Tiker et Daniel Mukoko ansi que Michel Losembe, président de l’association congolaise des banques, ACB.
Sous le haut patronage de son Secrétaire Général, Chef du Parti, le Patriarche Antoine Gizenga et sous la présidence du Secrétaire Permanent et Porte-parole du Palu, Willy Makiashi, le Parti lumumbiste unifié organise ces ateliers de réflexion, d’échanges et de débats depuis le 31 octobre dernier et vont se clôturer au 20 décembre 2014.
Le PALU s’est donc arrêté pour évaluer depuis cette date, le parcours de sa lutte, celle de son chef et du peuple congolais. « 54 ans de souveraineté nationale, qu’avons-nous fait de notre indépendance ? Qu’est-ce qui n’a pas marché et pourquoi ? Quel bilan, quels acquis, quelles perspectives sur le plan politique, économique et social ? » Une première dans l’espace politique congolais où des querelles de positionnement tiennent souvent lieu de débat. Aîné des partis politiques congolais, le Palu montre une fois de plus la voie à suivre.
Didier KEBONGO