MONUSCO : Kobler conditionne le départ

Lundi 23 mars 2015 - 12:48

Estimant que la situation sécuritaire en RDC est encore instable, le Représentant du SG de l’ONU a fait savoir que le » départ des Casques bleus doit être progressif et lié tant aux résultats obtenus qu’à l’amélioration concrète de la situation sur le terrain « . Ces sujets seront sans doute évoqués au cours des discussions prévues cette semaine à Kinshasa

S’exprimant à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation en République démocratique du Congo (RDC) tenue jeudi dernier à New-York, le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, M. Martin Kobler, a regretté la suspension de la participation des Casques bleus aux opérations conjointes avec l’armée congolaise contre les rebelles rwandais des FDLR et appelé les autorités congolaises à rétablir la coopération avec l’ONU.

» Nous avons travaillé pendant des mois avec des généraux dans un esprit excellent et constructif de partenariat. Toutefois, ils ont été remplacés par des officiers qui ont commandé par le passé des unités ayant un passé crédible de violations des droits de l’homme « , a déclaré Martin Kobler devant les membres du Conseil de sécurité.

» Nous avons donc été obligés de suspendre notre participation et notre soutien aux opérations sous leur commandement » contre les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) dans l’est de la RDC, a-t-il ajouté.

Le Représentant spécial du SG de l’ONU s’est dit persuadé que » le gouvernement congolais prendra la mesure appropriée pour remédier à cette situation malencontreuse « . » Notre soutien reprendra alors rapidement « , a-t-il ajouté.

» Nous sommes d’accord pour mettre rapidement notre coopération sous le signe de la confiance », dans le but d’instaurer un « dialogue stratégique », a déclaré Martin Kobler, chef de la Monusco (Mission de l’ONU en RDC). « On ne peut pas continuer comme ça « , a-t-il ajouté.

Kinshasa et l’ONU s’opposent aussi sur l’avenir de la Monusco. Le premier veut un départ rapide des Casques bleus alors que la deuxième insiste sur un retrait progressif.

Début des discussions cette semaine

Martin Kobler, qui a rendu compte de sa mission jeudi au Conseil de sécurité, rentre à Kinshasa, pour entreprendre dès ce lundi les discussions avec le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda. Des groupes de travail ont été constitués pour un ordre du jour très large, a fait savoir Martin Kobler.

« Toutes les questions seront sur la table: les réductions d’effectifs (de la Monusco), le départ de la Monusco après une certaine période, la question de la reprise des opérations, que faire des deux généraux, les droits de l’homme… », a-t-il énuméré.

A New York, l’ONU envisage de réduire de 2.000 les effectifs de la Monusco (près de 20.000 hommes) alors que Kinshasa réclame le retrait de 6.000 Casques bleus.

Créer un climat de confiance mutuelle
» Pour mieux coopérer, il faut créer une atmosphère de confiance « , a-t-il encore dit. » Je propose donc au gouvernement de réenclencher la coopération sur la base d’une confiance mutuelle « .

Le Représentant spécial a noté que la présence des groupes armés était limitée aux provinces de l’est du pays. Toutefois, » la situation sécuritaire en général n’est pas encore stable, encore moins irréversible « , a-t-il ajouté. «

Beaucoup de gens vivent encore dans la peur d’être violés, la peur d’être attaqués, la peur d’être dépouillés de leurs maigres biens « .

Selon lui, il faut faire plus pour réduire la menace des groupes armés et la violence contre les civils » à un niveau qui puisse être géré de manière efficace par les institutions congolaises « .

Aussi, même si la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) ne va pas rester éternellement en RDC, son retrait » devra être graduel et progressif et lié à des objectifs établis conjointement par le gouvernement et la MONUSCO « , a-t-il ajouté.

Selon lui, » le départ de la MONUSCO doit être lié aux résultats obtenus et à l’amélioration concrète de la situation sur le terrain « .

Prête à appuyer la tenue des élections transparentes et crédibles

S’agissant des élections à venir, Martin Kobler a salué la publication d’un calendrier électoral le 12 février 2015 prévoyant des élections législatives et présidentielle en novembre 2016.

» La MONUSCO est prête à apporter son aide pour ses élections, si celle-ci est requise, une aide logistique, technique et ses bons offices « , a-t-il déclaré. Il s’est toutefois déclaré préoccupé par l’arrestation de plus de 40 acteurs de la société civile il y a quelques jours. » L’espace politique pour la société civile est un pré requis à des élections crédibles « , a-t-il estimé.

» Votre soutien est crucial pour sauvegarder les principes démocratiques adéquats. Votre soutien est crucial pour garantir un vote pour chaque Congolais.

Votre soutien est crucial pour éviter les erreurs du passé. Il y a un nouvel élan et nous devons en tirer parti « , a déclaré Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire général lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité, 14 mars 2014.

Par Godé Kalonji Mukendi

 

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