Après plusieurs années de conflits, qui ont gangréné les tissus social et économique de la République Démocratique du Congo. Aujourd’hui, tel un Phoenix, la république démocratique du Congo renait de ses cendres avec un appétit digne d’un géant. Cette renaissance se matérialise par la modernisation de toutes les structures du pays qui devront amener la République Démocratique du Congo à l’émergence, comme un pays de référence et à forte croissance vers l’horizon 2030.
Cette vision est souvent considérée comme un mythe car lorsqu’on analyse les indicateurs internationaux qui désignent la République Démocratique du Congo comme le dernier de la classe dans plusieurs secteurs mais lorsqu’on se donne la peine d’analyser les vingt dernières années de la République Démocratique du Congo, nous pouvons conclure que le train vers l’émergence a déjà quitté le quai depuis 2006 avec le programme de cinq Chantiers pour l’émergence vers l’horizon 2030.
Huit ans après, le programme de cinq chantiers et les politiques de la révolution de la modernité, un seul constat peut se faire, le pays connait plusieurs booms dans de nombreux secteurs. Depuis quelques années, le pays a commencé à se distinguer parmi les meilleurs pays du continent en quittant les derniers rangs dans plusieurs classements.
En effet si on se réfère à l’agence de cotation américaine Moody's, les réformes économiques en République démocratique du Congo sont "susceptibles de porter des fruits à moyen terme".
Ou encore à l’indice Ibrahim de la gouvernance africaine, il classe pour l’année 2014 la République Démocratique du Congo à la 47ieme place sur un classement de 52 pays, avec la note de 34.1%.
J’en conviendrai avec vous que ce n’est pas tout de quitter les derniers rangs mais faut-il encore que cela se matérialise dans le quotidien de la grande majorité de la population congolaise et dans les paniers des ménagères.
Et avec raison, la population congolaise a tellement souffert que lui proposer un avenir meilleur dans 16 ans à travers les chiffres de Moody’s ou de l’indice Ibrahim c’est lui demander l’impossible.
Aujourd’hui à l’exception de l’Afrique du Sud, aucun pays africain ne dispose d’un modèle productif diversifié capable de créer de la richesse endogène de façon indépendante des produits de rente. Toutefois nous avons plusieurs pays qui frappent à la porte de l’émergence selon les définitions de BRIC (le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine), BRICS (le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et
l’Afrique du Sud), BRICI (le Brésil, la Russie, l’Inde et l’Indonésie), ou encore BRICM (le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et le Mexique),
Si nous nous réfèrerons au FORUM de Davos 2013, nous avons un nouveau groupe de pays émergents BENIVM (Bangladesh, Éthiopie, Nigeria, Indonésie, Vietnam et Mexique)
Parmi les candidats africains nous avons les pays du Maghreb, tels que le Maroc, l’Égypte, la Tunisie sont des aspirants à l’émergence et également les pays tels que l’Éthiopie, le Mozambique, la Zambie, la Namibie et le Nigeria.
En ce qui concerne la République Démocratique du Congo la marche est encore longue pour atteindre les standards que doivent répondre les pays dits émergents sans pour autant minimiser la croissance ni le potentiel de la République Démocratique du Congo. C’est-à-dire la solidité macroéconomique, les performances financières, les projections internationales, l’attractivité du pays, la force de la classe moyenne, recherche et innovation, l’environnement des affaires, la capitalisation boursière, le PIB par habitant, le niveau de liquidité….
L’adhésion de la République Démocratique du Congo à des structures telles que : Le COMESA (Marché Commun De L'Afrique Orientale et Australe), l’OHADA (L'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), la CEEAC (La Communauté économique des États de l'Afrique centrale), la CEPGL (la Communauté économique des Pays des Grands Lacs) et autres ne fait que confirme la volonté de la République Démocratique du Congo de jouer un rôle majeur dans l’Afrique de demain.
L’avenir de la République Démocratique du Congo dépendra également en grande partie de sa capacité à absorber une main oeuvre de plus en plus nombreuse car aujourd’hui nous assistons à un très grand décalage entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi.
En ce qui me concerne, je crois dans cette vision que le Président Joseph Kabila inscrit le destin de la République Démocratique du Congo qui doit nous amener vers l’émergence à l’horizon 2030.
Si nous devons mettre nos chronos, il nous reste moins de 16 ans pour atteindre 2030, cela parait beaucoup dans la vie d’une personne mais à l’échelle d’un pays cela est un pari audacieux.
En termes de comparaison, plusieurs observateurs disent que la République Démocratique du Congo se trouve là où la Chine était il y a trente ans ou l’Indonésie il y a vingt. Et aujourd’hui la Chine est la première puissance économique mondiale selon le FMI et l’Indonésie est un des géants dans l’économie mondiale.
Si on se réfère aux auteurs de The Fastest Billion, la République Démocratique du Congo fait partie de pays d’Afrique dont leurs émergences dépendront de la stabilité politique, de la bonne gouvernance, d’un renforcement de la démocratie, d’une diversification de l’économie, de l’IDE, du soutien aux PME, de la production énergétiques, de la bancarisation, de l’amélioration des systèmes éducatifs, des transferts de technologie, d’une baisse de la corruption, de la construction d’infrastructures…
Le programme de cinq chantiers et de la révolution de la modernité ont déjà mis en place plusieurs de ces conditions et comptent y arriver pour l’horizon 2030.
Lawrence Kitoko-Lubula