La participation des membres de l’Opposition au gouvernement de cohésion nationale dit Matata II ne cesse de susciter des commentaires dans l’opinion nationale. Le débat a été particulièrement chaud dans les états-majors politiques ce week-end. La question principale autour de laquelle les différents acteurs politiques se sont exprimés, a été celle de savoir si les membres de l’opposition qui participent actuellement au gouvernement demeurent encore de l’opposition ou s’ils ont été tout simplement débauchés.
Parmi les réactions à cette interrogation, il y a celle de l’Opposition Républicaine. C’est par la bouche de Mfumu Ntoto et Ben Kalala, deux membres de cette plateforme que la réaction est venue.
Mfumu Ntoto a tenu à rappeler le schéma parcouru par l’opposition politique avant d’arriver à l’étape des concertations nationales. Il y a eu d’abord le conclave de l’opposition dont les travaux s’étaient déroulés à Limete, où les participants avaient émis un certain nombre d’exigences en vue de sortir de la crise de légitimité dans laquelle le pays était plongé depuis novembre 2011.
Parlant des concertations nationales, il a fait savoir que celles-ci s’étaient terminées par des recommandations parmi lesquelles l’exigence de la mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale pour appliquer les résolutions issues dudit forum.
Suivant la même recommandation, le gouvernement de cohésion nationale devait comprendre en son sein des membres de l’opposition politique, de la société civile, et de la majorité.
C’est ici que l’orateur pose à ceux qui disent que les opposants qui participent au gouvernement ont été débauchés : la question de savoir avec qui la cohésion devait se faire. Ou encore doit-on considérer les ministres issus de l’opposition comme des débauchés ? Réponse : non.
Parce que, fait-il savoir, les membres de l’opposition qui participent au gouvernement n’ont pas adhéré automatiquement au programme de Matata I. Leur programme d’action se veut pour socle les recommandations des concertations nationales.
En plus, il soutient que le gouvernement Matata II est le fruit ou mieux la conséquence des concertations nationales. D’où, ils ne doivent pas être considérés comme des débauchés ou des gens ayant renoncé à leur famille politique pour entrer dans la majorité.
Complétant son collègue de la plateforme, Ben Kalala a axé sa réaction sur des critiques relatives à la mise en place de l’ONIP (Office national d’identification de la population) comme une manœuvre dilatoire pour retarder la tenue des élections dans le délai constitutionnel.
Il rappelle, à ce sujet, que l’une des résolutions du conclave de l’opposition fut cette exigence du recensement avant toute élection. Ce préalable était dicté par le manque d’identification de la population qui avait marqué les élections de 2011, avec tout ce qu’on avait déploré comme conséquences.
Il s’en est pris au président de l’UNC (Union pour la nation congolaise) qu’il considère comme l’auteur de cette dénonciation, alors que c’est lui qui fut le principal organisateur dudit conclave.
Il a poursuivi en stigmatisant l’instabilité politique de Vital Kamerhe à qui il réclame un autre livre intitulé « Pourquoi j’ai quitté Joseph Kabila », après « Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila ».
Pour Ben Kalala, les acteurs politiques congolais doivent renoncer à l’instabilité politique avec à l’affiche la mauvaise pratique de vouloir une chose et son contraire à la fois.
Justifiant la participation des délégués de l’Opposition Républicaine au gouvernement de cohésion nationale, il indique qu’il s’agit d’une pratique bien connue dans les pays de vieille démocratie. Les Etats-Unis et la France ont été cités particulièrement en exemple pour démontrer que tous les membres du gouvernement ne sont pas nécessairement issus de la même famille politique avec le chef de l’Etat.
Dom