Le conflit ouvert entre Aubin Minaku et Augustin Matata a finalement éclipsé la question qui préoccupe au plus haut point la majorité au pouvoir. Tout le monde a fini par le réaliser à la MP où l’heure doit désormais être au raffermissement de la cohésion en vue de faire face à des obstacles immenses qui se dressent sur le chemin de la conservation du pouvoir en 2016.
Chaque responsable est donc invité à mettre de l’eau dans son vin et collaborer en toute responsabilité avec toutes les structures de la MP pour faire passer le message de la révision ou le changement de la Constitution au sein d’une opinion en majorité hostile.
On sait que sur ce terrain, la majorité qui disposait d’une certaine avance pour avoir tiré la première a été vite rattrapée dans sa course avant d’être dépassée par les forces socio-politiques qui ont avec elles des partis politiques qui comptent, la Société Civile réelle et la toute puissante Eglise catholique romaine, l’unique confession religieuse présente dans tous les coins et recoins de l’ensemble du territoire national, y compris dans les territoires où l’autorité de l’Etat a disparu.
Face au danger, il faut arrêter la guerre des chefs. Après tout, il n’y a qu’un seul chef à la MP. Plus donc question d’investir tant d’énergies pour déstabiliser Augustin Matata. Il en est de même pour Aubin Minaku et d’autres sous-chefs qui doivent travailler dans la tranquilité. Mais pour éviter des erreurs de transmission, il est indispensable de professionnaliser la communication au sein de la majorité au pouvoir afin qu’elle serve au mieux les intérêts majeurs de la plate-forme politique et de son chef.
La paix des braves ainsi obtenue hier à la ferme de Kingakati au cours d’une réunion de la majorité présidée par son autorité morale Joseph Kabila devrait permettre la mise en commun des énergies pour atteindre des objectifs communs. Mais comme nous l’avons déjà dit, la bataille ne sera pas du tout facile compte tenu de la qualité des opposants au projet, plus que jamais déterminés à empêcher ce qu’ils appellent la « monarchisation du pouvoir ».
Affaire à suivre.