MIGRATION VERS LA TELEVISION NUMERIQUE TERRESTRE, L’AFRIQUE PEUT COMPTER SUR LA CHINE

Vendredi 8 juillet 2016 - 10:39
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Au nombre des propositions de coopération formulées par Cai Fuchao, ministre chinois de l’Administration générale de la Presse, de l’Edition, de la Radiodiffusion, du Cinéma et de la Télévision, lors du 3ème Forum sur la coopération des médias sino-africains, figurait la mise en valeur des potentiels et opportunités du développement de la numérisation pour améliorer la capacité d’autonomie des médias africains.

La Chine soutient fermement le processus de numérisation de la télévision en Afrique. Selon Cai Fuchao, cette aspiration est sans réserve et sans condition. "Notre détermination à surmonter de nombreuses épreuves et difficultés, avec nos frères africains, est ferme, basée sur le long terme et avec persévérance. "
Dans le processus de mise à niveau et de refonte des techniques numériques des pays africains, le ministre chinois de l’Administration générale de la presse a promis d’intensifier la coopération, continuer à soutenir des entreprises chinoises spécialisées dans la culture, dans la promotion du transfert complet vers la numérisation des pays africains. Cai Fuchao avait également promis d’encourager et de soutenir les institutions chinoises de radio, de télévision et de cinéma à approfondir la coopération avec des partenaires africains dans la gestion des médias numériques, les services techniques, la formation des professionnels et la production des programmes.
" Nous allons partager nos expériences, apporter nos aides dans la mesure de nos possibilités, aider les secteurs audiovisuels africains à améliorer leurs capacités autonomes et renforcer le dynamisme et la force motrice dans le développement durable ", a assuré Cai Fuchao.
Comme on le voit, l’Afrique peut compter sur l’accompagnement et l’expertise de Pékin. Mais le continent africain devra se donner les moyens financiers et humains pour participer à la révolution numérique. Ainsi que l’indiquait le ministre de la Communication du Tchad, Moustapha Ali Alifei, le passage au tout numérique est d’abord une affaire des Etats. Ces derniers doivent notamment voter les textes et règlements et les mettre aux normes, doter les instances de régulation de prérogatives élargies, prendre des mesures d’accompagnement telles que les subventions accordées aux structures chargées de mener le processus à terme…
Pour le ministre tchadien, le numérique peut permettre une plus grande intégration africaine si les normes de compression sont les mêmes au moins dans chaque espace ou région. " Il faut toujours un temps d’adaptation relativement long pour se hisser à la hauteur des mutations ", a indiqué Moustapha Ali Alifei. Et d’ajouter : "Si les médias africains sont menacés, c’est toute la culture dont ils sont le véhicule qui sera compromise. C’est un enjeu de civilisation. Nous avons, nous décideurs africains, la lourde responsabilité de veiller à ce que les plus forts n’écrasent pas les plus faibles ", a-t-il insisté.
Face à ces inquiétudes, l’Afrique sait pouvoir compter sur l’accompagnement de la République populaire de Chine. " Nous devons conjuguer nos efforts pour promouvoir, sur la base des principes de l’équité, de la justice, de l’union et de l’entraide, le soutien et la coordination mutuels entre la chine et l’Afrique dans la communication à destination de l’opinion internationale et accroître la voix au chapitre et les influences de la Chine et de l’Afrique dans l’opinion internationale ", a assuré Cai Fuchao.
Le soutien de la Chine aux secteurs des médias en Afrique n’est pas une vue de l’esprit. En effet, plusieurs pays africains se sont tournés vers le savoir-faire chinois en équipant leurs médias respectifs (radio, télévision et télécommunications) par des installations techniques et technologiques. C’est le cas de l’Algérie, des Comores, du Congo-Brazzaville, de l’Ile Maurice, de la Mauritanie, du Rwanda et du Sénégal.
Didier KEBONGO, de retour de Chine