Mende pour le désarmement forcé des FDLR

Lundi 12 janvier 2015 - 13:45

L’engagement du gouvernement à traquer et à en finir avec tous les groupes réfractaires au processus de pacification de l’ensemble du pays ne sera jamais pris en défaut “, a déclaré le ministre de la communication et médias, Lambert Mende Omalanga, en sa qualité de porte-parole du gouvernement. Lambert Mende s’est prononcé ainsi au cours du point de presse qu’il a animé le week-end dernier dans son cabinet de travail et qui a tourné autour des trois points à savoir : l’actualité politique avec l’adresse du Chef de l’Etat aux notables du Katanga; le différend qui oppose l’administration fiscale à l’hôpital général de référence de Panzi et la situation créée par le rebelles rwandais des FDLR et les résidus d’autres forces négatives à l’Est.

Au sujet des FDLR, le ministre Mende a laissé entendre que le désarmement forcé de ces rebelles rwandais reste la seule option en ce moment. Néanmoins, le gouvernement congolais ne mènera pas cette opération pour se conformer à des pressions extérieures. Ce désarmement forcé, a précisé Lambert Mende, s’effectuera au meilleur moment et sous la forme la mieux appropriée, au regard de tous les paramètres à la disposition des FARDC et autres services de sécurité congolais.

A l’en croire, l’engagement du gouvernement à traquer et à en finir avec tous les groupes réfractaires au processus de pacification de l’ensemble du pays ne sera jamais pris en défaut.
Il a fait remarquer par ailleurs que la traque des ces groupes armés n’a jamais été facile, surtout que ces FDLR ne sont pas une armée classique, mais plutôt des combattants, sans signes distinctifs, qui se dissimulent lâchement derrière un bouclier humain composé des compatriotes congolais et d’autres réfugiés civils rwandais.
“Il est donc du devoir du président de la République et du haut commandement militaire d’adapter toute stratégie à cette réalité du terrain.”, a fait savoir le ministre Mende.
En ce qui concerne l’exigence de Human Rights Watch faite au gouvernement congolais d’intensifier les efforts pour arrêter et traduire en justice le chef milicien Maï-Maï Cheka, le ministre Mende s’insurge contre ce qu’il qualifie d’injonction comminatoire : “Autant nous partageons le souci qui anime cette organisation s’agissant du caractère insupportable des crimes commis par Ntabo Ntaberi Cheka, dont la place n’est ailleurs qu’en prison, autant nous récusons les insinuations malveillantes qui tendent à discréditer les FARDC », a-t-il insisté, avant de souligner que le sort de Cheka ne sera pas différent de ceux de Bosco Ntaganda et Thomas Lubanga, quel que soit le temps qu’il faudra pour son arrestation.

Kabila au-dessus de la mêlée

Commentant l’adresse du Chef de l’Etat aux notables du Katanga, Lambert précise que le ton ferme et l’humour parfois caustique de cette communication, n’ont pas empêché le président de la république de rester résolument au-dessus de la mêlée, en refusant de s’embourber dans les polémiques stériles qui semblent être devenues une seconde nature auprès de certains acteurs nationaux et étrangers.
Lambert Mende faisait ainsi allusion aux propos tenus par Moïse Katumbi et Gabriel Kyuingu wa kumwanza. Pour le porte-parole du gouvernement, on ne devient pas martyr quand on critique le régime.
Il a cité l’exemple de Pierre Lumbi, conseiller spécial en matière de sécurité du président Kabila, qui s’est prononcé contre la révision constitutionnelle, mais n’a jamais été chassé. Face aux déclarations de deux personnalités ci-haut citées, le Chef de l’Etat a plutôt préféré rappeler quelques principes fondamentaux de l’état.

D’où l’avertissement du ministre Mande à ceux qui rêvent des plaies et des bosses,’ qu’ils peuvent être eux- mêmes les premières victimes.
Il s’est félicité que le président Joseph Kabila ait coupé court aux controverses inutiles sur le découpage territorial. Aucune province dit-il, ne peut se comporter tomme un état indépendant.
Mas il â en outre reconnu que les propos de Moïse Katumbi ont jeté Ie discrédit sur le président de la République. Pour lui, Katumbi a calomnié Joseph Kabila avec son allégorie footballistique, surtout quand il a évoqué la possibilité d’un troisième pénalty.

A ce sujet, Lambert Mende précise que Joseph Kabila ne s’est jamais prononcé pour un troisième mandat. “Les propos de Katumbi ont créé un malaise au sein de la Majorité “ a-t-il dit, soutenant que le président de l’Assemblée provinciale du Katanga, Gabriel Kyungu Wa Kumwanza n’avait pas usé d’un langage imagé comme Katumbi. “Baba “, surnom de Kyungu, avait dit que Malu Malu (président de la Ceni) organise vite les élections pour qu’on en finisse. Kyungu faisait allusion à la présidentielle de 2016, a indiqué le ministre Mende.

L’hôpital de Panzi n’est pas la propriété de Dr Mukwege

S’agissant du différend qui oppose l’administration fiscale à l’hôpital général de référence de Panzi, Lambert Mende explique qu’à l’instar des structures médicales telles la Clinique Bondeko et l’hôpital Saint Joseph de Limete ou celui de l’Archidiocèse de Bukavu, œuvres de l’Eglise catholique, l’hôpital de Panzi n’a pas été créé par Dr Mukwege, mais par la 8ème communauté des églises de pentecôtiste en Afrique centrale (CEPAC). Il fonctionne en vertu d’une convention-cadre liant la 8ème CEPAC avec l’Etat-congolais qui prend en charge les rémunérations des 2/3 du personnel, en plus d’un apport en équipements.
Il est donc faux dit-il, d’affirmer que le gouvernement congolais ne fait rien en faveur de la prise en charge des femmes et de toutes les personnes vulnérables qui y sont soignées. “En sa qualité de Médecin directeur de cet hôpital, Dr Mukwege fait partie des 2/ 3 du personnel de cet établissement dont lés rémunérations sont prises en charge par l’Etat. Et conformément au principe constitutionnel de l’égalité de tous devant les charges publiques, tous les revenus des personnes au titre de salaires, sont assujettis à I’IPR (Impôt professionnel sur les rémunérations). Le contribuable de cet IPR est le salarié, mais c’est l’employeur qui est redevable, car astreint par la loi à en retenir le montant à la source, explique le ministre.

Par ailleurs ajoute-t-il, la loi congolaise ne prévoit pas de régime spécial d’exemption ou de dérogation s’agissant de I’IPR. Même le Chef de I’Etat y est soumis. “ Nous avons quelques difficultés à comprendre les fondements du raisonnement de ceux qui, à commencer par le Dr Mukwege lui-même, s’évertuent à croire et à faire croire que l’hôpital de Panzi ne serait pas tenu, comme tout autre employeur, de retenir et reverser à la DGI (Direction générale des impôts) les montants que tout employeur, public ou privé, est tenu de retenir sur les ,salaires qu’il verse à ses contractuels et les primes généralement quelconques accordées à toutes les catégories du personnel “, s’est étonné le ministre Mende.

Il a ajouté que les subsides et les dons financiers provenant de la charité nationale ou internationale, ne sont assujettis à l’IPR et taxés à ce titre, que lorsqu’ils sont affectés au paiement des salaires au personnel, sous contrats ou des primes à toutes les catégories du personnel.

C’est donc pour n’avoir pas accompli ses obligations fiscales en la matière dans les délais, et faute d’avoir répondu à de nombreux rappels que l’administration fiscale adresse habituellement aux redevables légaux défaillant, que l’hôpital de Panzi a basculé dans le statut peu enviable de redevable .direct et qu’il a fait l’objet d’un recouvrement forcé des impositions établies à sa charge au titre de I’IPR des exercices comptables 2012- 2013.

Par José Wakadila

 

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