Médias : le background tend à disparaître dans les articles de presse en RDC

Jeudi 13 novembre 2014 - 08:10

La presse est en perte de vitesse par rapport à son rang de 4ème pouvoir en République démocratique du Congo (RDC) où, actuellement, elle « ne bouge personne et ne dérange personne », avec des articles qui n’ont généralement « pas de background ». Aucun média n’est épargné.

A Kinshasa, les entreprises de presse fonctionnent sans mini-bibliothèque, sans service d’archives et sans service de documentation qui s’occupe de l’élaboration des dossiers de presse (produits documentaires) afin de permettre aux journalistes d’enrichir leurs articles.

Les journalistes eux-mêmes ne fournissent aucun effort pour se cultiver, animés du seul souci de « publier tout de suite les articles », même sans l’enrichir.

Or, le background enrichit l’article pour permettre au lecteur, au téléspectateur ou à l’auditeur de « comprendre » ou de « maîtriser » le fait présent en recul sur le passé.

D’autres journalistes, pourtant capables d’enrichir leurs articles, ont souvent « peur des représailles politiciennes » ou tiennent à « protéger » leurs partenaires.

Il se constate, par ailleurs, que beaucoup de genres journalistiques sont en voie de disparition. Seuls le reportage et le compte rendu sont utilisés régulièrement.

Le Background, une exigence professionnelle

Le background, qui est un mot anglais, est une exigence professionnelle. Il résulte de la composition de deux autres concepts que sont back, qui signifie « arrière », et ground, qui renvoie à « plan». Le background désigne donc à la fois l’arrière-plan, le contexte, l’expérience, le fond ou la trame de fond.

Le background est un terme anglais qui peut se traduire en français par « rappel, expérience professionnelle, note de document d’information ». Il peut se comprendre comme étant « un ajout, un savoir ou une connaissance qu’un journaliste apporte à un article de presse pour l’enrichir ». Il est une idée tirée d’un document ou « un document d’information », ou encore l’expérience personnelle sur le sujet traité.

Il existe un problème sur des relations entre savoir et expérience, entre réel, perception, connaissance et un sujet donné.

L’expérience est alors aussi bien l’événement que le vécu de cet événement. Elle constitue une base, plus ou moins fiable pour le savoir.

Ainsi pour les empiristes, dont Locke, l’expérience est fondamentale, car elle permet de transférer des impressions sensorielles sur la «page vierge» qu’est l’esprit. L’expérience est donc l’origine de la connaissance mais aussi la garantie de la vérité de la connaissance.

C’est tout le contraire pour les rationalistes, dont Kant, pour qui l’expérience est trompeuse. En opposant la science - idée vraie - et le monde de l’expérience - le fait d’opinion - Kant considère que l’esprit humain est le principal agent de production du savoir.

De manière générale, l’expérience ne peut être source de connaissance que si elle respecte certaines conditions d’existence (parfois proches de l’expérimentation scientifique) et est traitée selon un processus rationnel.

Ce qu’en pensent les archivistes

Dans le cas des médias, chaque expérience s’articule avec l’ensemble des expériences du sujet. Les nouvelles expériences sont construites compte tenu des anciennes, de la même manière que ses anciennes expériences sont réévaluées à la lumière des nouvelles dans la mesure où le background est considéré comme le « fond » d’un article de presse.

« D’une manière générale, arguent-ils, un fond est la partie basse de l’intérieur d’un objet », le background étant l’ensemble des connaissances qu’un journaliste ajoute à l’article à écrire ou déjà rédigé. Dans ce cas, le moins expérimenté ou le moins cultivé a du mal à faire des arrière-plans dans son article de presse.

Généralement, les articles de presse, qui comportent le background, sont rédigés par les journalistes qui maîtrisent mieux les dossiers, le background en constituant alors la partie historique qu’on peut retrouver dans le corps ou la chute de l’article de presse qui obéit à des critiques particulières (écriture journalistique).

Pour l'archivistique (la discipline relative aux principes et aux techniques relatifs à la gestion des archives), le background est la partie « archives » d’un article de presse. Contrairement aux journalistes, les archivistes pensent qu’un article de fond ne contient que deux parties : l’actualité ou le fait et la partie « archives » ou historique, soit le background.

 

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