Massacres de Beni : Mende fustige la complicité de certains Congolais et étrangers

Mercredi 26 novembre 2014 - 12:36

« Oui, il y a même des présumés auteurs au niveau des institutions. Il y a des implications des personnalités à tous les niveaux et pour raison d‘efficacité, nous laissons au Parquet faire son travail. On ne peut pas dire ce que la Justice s‘attèle à faire, et nous gouvernement, apporterons tout le soutien à la Justice afin de lui permettre de faire son travail », a affirmé le porte-parole du Gouvernement. Cependant, dans une déclaration politique, le Gouverneur du Nord-Kivu avait accusé certaines
personnalités politiques comme des complices aux massacres de Beni. A l‘occasion, le nom de l‘ancien ministre Antipas Mbusa Nyamwisi avait été cité.

Mais les premières investigations lancées à la suite des premières arrestations parmi les criminels
auteurs des actes de terroristes au grand Nord, précise Lambert Mende, laissent entrevoir que les
auteurs de ces crimes ont pris une part déterminante dans cette offensive de terreur. Ainsi, dit le
ministre, il va de soi que les enquêtes et poursuites pénales éventuelles sur ces crimes ignobles vont
s‘étendre aussi bien aux exécutants qu‘aux commanditaires et auteurs intellectuels. Etant donné que
c‘est un domaine judiciaire, le Gouvernement se réserve de toute considération, pour laisser à la Justice
de s‘en occuper convenablement. Et donc, au moment venu, la justice se prononcera, si pas d‘apprécier
la faisabilité de lancer de mandats d‘arrêt contre les présumés auteurs.

Au nom du respect de l‘interdépendance des institutions, le gouvernement joue au spectateur. Ce qui
oblige les Congolais à prendre leur mal en patience en attendant que la procédure devienne publique.
Cependant, d‘un ton monté, Lambert Mende a martelé : « Le Gouvernement ne s‘accordera aucun répit
jusqu‘au jour où ces criminels, Congolais ou étrangers, subiront la rigueur de la loi. Nous engageons à
la suite du Président Joseph Kabila nos compatriotes du Nord-Kivu à coopérer avec les forces de
défense pour réduire la marge de manœuvre des forces négatives qui ne doivent plus jamais se mouvoir
dans cette région comme des poissons dans l‘eau »

En homme averti, le porte- parole du Gouvernement tire la sonnette d‘alarme pour dire que ces
terroristes et leurs maîtres visent la déstabilisation du Kivu et l‘affaiblissement subséquent de la Rdc. Et
donc, il est impérieux pour les Congolais de ce coin d‘aider les Fardc à dénicher toute action de ces
fauteurs de trouble en eau douce.

Un rapport de trop qui a tout discrédité
Ce fut un rapport de trop, qui n‘aurait pas dû voir le jour au regard de ses sources non crédibles, car
bourré de contre-vérités. Pour cette raison, ce dernier rapport de Human Rights Watch et associés
ressemble un peu à cette utopie sur le massacre des étudiants à Lubumbashi, bien relayée et servie à
chaud par certains médias occidentaux, alors que la réalité était tout à fait autre. Entre-temps, plusieurs
personnalités du pays avaient failli payer le prix.

Et si les Congolais ne se montrent pas très regardants, a préconisé le ministre Lambert Mende, Human
Rights Watch et ses partenaires risqueront de faire gober n‘importe quoi aux frères et sœurs d‘Emery
Patrice-Emery Lumumba. C‘est justement ce qui a failli se produire avec son dernier rapport, qui n‘a
visé que de salir les institutions de la Rdc, au travers un lynchage médiatique de la police sur
l‘opération Likofi, curieusement réclamée par les Kinois, qui s‘en souviennent de ses résultats probants.
Sur les traces de Scott Campbell, ce haut fonctionnaire des Nations Unies déclaré persona non grata sur
le sol congolais, aussi pour ses contre-vérités, l‘Ong américaine Human Rigths Watch a publié en
version améliorée, un rapport accusant la Police nationale congolaise d‘avoir tué certains citoyens
congolais dans l‘opération Likofi. A lire ce rapport, le porte- parole du Gouvernement se questionne sur
deux passages. D‘abord, sur de graves accusations contre la Police nationale congolaise. Ensuite sur le
fait que les rédacteurs dudit rapport qui ont pris les propos de certains opposants, présentant le Chef de
l‘Etat, Joseph Kabila pas comme tel, mais plutôt comme celui qui a revendiqué la victoire après les
élections de 2006 et 2011.

Pour Kinshasa, l‘Ong américaine qui, pour une fois dans son histoire, met en cause dans ses lignes,
aussi certains opposants congolais, refuse de reconnaître Joseph Kabila comme Président de la Rdc. Ce
qui est grave. Aussi, le Gouvernement fustige cet acharnement de ce rapport sur un individu, le Général
commandant de la Police de Kinshasa, déclaré coupable par les rédacteurs dudit document, sans aucune
procédure. « Ceci est une violation des droits de l‘homme », a rétorqué le porte-parole du
Gouvernement, avant de refuser l‘audace de l‘Ong de sommer Kinshasa de suspendre cet officier
général en attendant les résultats d‘une enquête judiciaire crédible, c‘est-à-dire en réalité sur la base des
seules allégations des auteurs du rapport de Human Rights Watch. Face à une telle éventualité, le
ministre précise que le Gouvernement ne peut en aucune manière envisager, car cette grave accusation
est tirée des prétendus entretiens avec des familles non identifiées pour leur sécurité et dont nul n‘a
présenté jusqu‘à ce jour le verbatim à une autorité judiciaire congolaise.

De ce fait, Lambert Mende, tout comme tout autre lecteur dudit rapport, peut douter de la réalité de ces
entretiens entre enquêteurs de HRW et ceux qui sont présentés comme des familles de victimes à la
lumière des révélations de quelques activistes d‘ONG congolaises qui disent avoir initié ces entretiens
avec lesdites familles de Kulunas et auxquels l‘Ong américaine a tenté de voler la vedette. « Dans ces
conditions, on peut avoir des doutes devant l‘éventualité de voir des affabulations politiquement
motivées par certaines de ces Ong nationales connues pour les liens inextricables qu‘elles ont avec

l‘opposition radicale être instrumentalisée contre le Gouvernement », a contredit le porte-parole du
Gouvernement, avant de présenter à la presse deux jeunes gens que HRW a prétendu dans son rapport
comme morts à travers des photos.
«HRW a inventé de toutes pièces ces victimes de la police dans le but délibéré de salir le
Gouvernement congolais ou son professionnalisme a été pris à défaut par des sources non crédibles qui
lui ont fourni des photomontages accompagnés de faux noms », a-t-il renchéri.

Abordant le dernier point de son adresse à la presse, le porte-parole du Gouvernement est revenu sur
l‘importance de la mesure suspendant certains médias émettant à Beni. A cette problématique, Lambert
Mende a affirmé n‘avoir appliqué que les dispositions pertinentes de la loi en la matière. Selon les
données de l‘enquête, les médias sanctionnés contribueraient à la diffusion de messages codés destinés
à guider les forces négatives dans la réalisation de leurs forfaits dans le grand Nord, ou d‘inciter à la
démoralisation des Fardc. Ce qui est lourdement punissable.

A en croire le ministre des Médias en Rdc, ces stations de radios sanctionnées sont libres d‘articuler
leurs recours. Cependant, sur l‘ensemble des coupables, un seul jusque-là l‘a fait et son cas est à
l‘étude, rassure Lambert Mende, avant de se moquer éperdument de ceux qui passent par des pressions
de certains groupes d‘activistes.
Le Gouvernement s‘est félicité du verdict rendu par la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu dans
le procès des assassins du général Mamadou Ndala, assassiné le 2 janvier dernier en banlieue de la ville
de Beni dans le Nord-Kivu.

Ce procès, a dit le ministre, a élucidé qu‘il s‘agissait bien d‘un assassinat prémédité exécuté par des
rebelles ougandais de l‘Adf, mais dont les commanditaires se trouvaient parmi des éléments criminels
au sein des Fardc, notamment deux colonels, deux majors ainsi que 18 comparses. Tous ont été
condamnés à des peines appropriées par la Cour militaire opérationnelle.
Enfin, le Gouvernement a affirmé la reddition de l‘insurgé Cobra Matata, de son vrai nom Justin
Banaloki avec ses hommes. Ils sont en attente du processus de désarment, de la démobilisation, ainsi
que de la réinsertion avant que la haute hiérarchie n‘apprécie au regard des actuelles conditionnalités à
remplir avant d‘intégrer l‘armée