Selon une étude publiée tout récemment dans nos colonnes par le Premier Ministre Honoraire Adolphe Muzito, chacune des onze provinces du pays reçoit à peine 10 % des recettes au titre rétrocession sur les 40 % pourtant attendue du gouvernement Central. A ce jour, conformément à la Constitution du 18 février 2006, le nombre des provinces est passé à vingt-six et la question qui taraude tous les esprits est celle de savoir d’où viendront les moyens pour financer leur fonctionnement. C’est cet élément qui est soulevé par tous les acteurs sociopolitiques ainsi que tous ceux qui ont choisi la RDC comme leur seconde patrie pour réclamer à cor et à cri que le découpage territorial tel que voulu par le législateur soit renvoyé sine die à un débat approfondi tant au niveau du parlement que des cercles sociologiques, scientifiques, politiques et économico-financiers pour éviter de provoquer des remous au sein de la société congolaise, toutes tendances confondues.
Ensuite, des observateurs notent que la seconde difficulté pour installer les vingt-six provinces résulterait d’une mauvaise gestion de ce dossier de nature à provoquer des frustrations résultant d’un mauvais partage du patrimoine entre les entités issues d’une même ancienne province ou d’un déséquilibre consécutif à la répartition inégale des ressources et infrastructures sur l’étendue du territoire national. D’où un appel urgent à un consensus entre les communautés ayant appartenu à une même province.
En clair, il faut éviter de fournir à certains milieux maffieux liés aux intérêts des Etats voisins de l’Est les prétextes pour déclencher une autre guerre du genre de celle survenue au Congo en 1996 et qui se poursuit à ce jour toujours sous les prétextes fallacieux de la lutte contre les FDLR. Alors qu’il s’agit d’une stratégie d’exploitation et de peuplement des espaces territoriaux de l’Est du Congo. Car, l’histoire moderne des peuples renseigne que c’est la question de l’eau du Jourdain qui est à l’origine de la guerre au Proche Orient, que c’est la convoitise des gisements miniers de l’Alsace-lorraine qui a toujours été à la base des guerres entre la France et l’Allemagne depuis le 19ème siècle.
Le contribuable
paie le prix fort
Dépourvues des moyens pour financer leur fonctionnement, les provinces en arrivent alors à créer de nouvelles taxes. C’était le cas, il y a quelque temps, de certaines provinces qui avaient instauré une nouvelle taxe aéroportuaire dans le style du Go Pass que tout passager doit payer à la Régie des Voies Aériennes ou RVA avant d’embarquer dans n’importe quel aéronef civil. Soulevant l’exception d’une double taxation, l’autorité administrative a fini par annuler cette taxe aéroportuaire provinciale mais comme les dirigeants des provinces ne manquent pas d’imagination et tiennent à trouver des moyens pour financer leurs provinces respectives, certaines provinces, dont la Ville-province de Kinshasa, viennent d’instituer depuis plus d’une semaine une taxe sur le fret aérien.
Comme on le voit, c’est le contribuable qui va payer le prix le plus fort. Non seulement, c’est lui qui va payer ladite taxe, mais en plus celle-ci va se répercuter sur le prix de revient des produits de consommation courante. A ce rythme-là et dans cette compétition pour trouver des voies et moyens pour soutenir les charges de fonctionnement des provinces, les consommateurs doivent s’attendre à subir de nouvelles taxes sur les personnes et leurs biens. Dès lors que le gouvernement central s’est déjà lancé dans un programme de vingt-six provinces alors qu’il s’est montré incapable de libérer les 40 % de rétrocession telle que l’a voulu le législateur.
F.M.