
Le gouvernement de la République démocratique du Congo est de plain-pied dans une campagne de plaidoyer pour la reconnaissance internationale des crimes commis dans l'Est du pays comme un acte de génocide.
Lors d'un point de presse animé ce vendredi 19 septembre 2025 à Kinshasa, le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba, a expliqué l'urgence de cette démarche, en exhortant les Congolais à s'approprier ce combat initié par le président de la République, Félix Tshisekedi.
"J'alerte le monde entier sur le fait que les atrocités commises dans l'Est de la République démocratique du Congo sont des actes de génocide qui doivent interpeller la conscience universelle. J'appelle l'opinion nationale à s'approprier le combat de la reconnaissance du génocide commis en République démocratique du Congo, combat initié par le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo", a-t-il souligné.
Il a méthodiquement détaillé la qualification juridique de ces crimes, se référant à l'article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide des Nations Unies. Il a mis en exergue des actes tels que des meurtres, des atteintes graves à l'intégrité physique et mentale, des conditions de vie visant à l'anéantissement du groupe, ou encore des mesures entravant les naissances.
Pour étayer ses propos, Samuel Mbemba a cité plusieurs rapports officiels, dont le Rapport Mapping du Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme, ainsi que des rapports d'experts de l'ONU, qui documentent des massacres ciblés, des épurations ethniques, des destructions de villages et des violences sexuelles massives. Il a pointé du doigt les "actes commis sur le territoire congolais par le Rwanda de Paul Kagame et ses alliés", nommant spécifiquement des groupes comme le RCD, le CNDP, le M23 et l'AFC/M23.
Le ministre des Droits humains est revenu sur une série de massacres perpétrés depuis 1996, rappelant des événements tragiques tels que :
- Le massacre de Tingi-Tingi (entre 100 000 et 300 000 réfugiés Hutus tués) ;
- Le massacre de Makobola (800 personnes tuées) ;
- Le massacre de Kasika (1000 civils massacrés, dont des femmes enceintes et un prêtre).
Il a également mis en lumière les massacres récents attribués au Rwanda et à ses supplétifs, citant des lieux comme Kishishe, Kibumba, Kanyabayonga et Goma.
"Il sied de noter que la commission de ces actes de génocide se réalise dans notre pays depuis plusieurs années sous le regard indifférent de la communauté internationale. Plus de 10 millions de morts, plus de 10 000 victimes vivantes, dont des femmes violées, des orphelins et des déplacés internes", a-t-il dénoncé.
De ce fait, il a exhorté la communauté internationale à faire preuve de solidarité envers les victimes et à « briser le silence » face aux preuves irréfutables émanant de ses propres organes. Il a également insisté sur la nécessité de traduire les responsables de ces massacres en justice.
"Ceux qui ont commis le génocide en RDC doivent être identifiés et sanctionnés", a-t-il dit.
Il faut rappeler que Samuel Mbemba a fait partie d'une délégation gouvernementale qui a séjourné à Genève pour mener cette campagne de plaidoyer, en marge de la 60e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
Merveil Molo