L’UDPS exige un calendrier électoral consensuel

Lundi 16 février 2015 - 11:46

Après moult pressions de la Communauté Internationale et des réclamations locales, la CENI a enfin rendu public ce jeudi 12 février 2015 le calendrier électoral et l’évaluation budgétaire globale y afférente.
Il est à noter, de manière générale, que cette publication de la CENI, émaillée d’une litanie de contraintes et de dates critiques dont la responsabilité est éparpillée à travers diverses institutions, donc pas de responsabilité engagée, ressemble fort à une manoeuvre dilatoire qu’à une véritable planification réaliste.
Nous constatons cependant que :
1. Ce calendrier ne respecte pas les délais constitutionnels, tel qu’énoncé dans l’Article 73 de la Constitution qui stipule que « le scrutin pour l’élection du Président de la République est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante, quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du mandat du Président en exercice ».
2. L’agencement de ce calendrier ne tient pas compte des préalables requis pour l’organisation d’élections locales, urbaines et municipales crédibles et transparentes dans les délais requis. Nous pouvons notamment citer:
a. L’opération de stabilisation des cartographies opérationnelles et de fiabilisation du fichier électoral;
b. La viabilisation des entités décentralisées nouvellement créées;
c. La répartition des sièges des députés nationaux par entité.
3. La priorité donnée à l’organisation des élections provinciales, urbaines, municipales et locales, contrairement aux deux précédentes éditions de 2006 et 2011, traduit un agenda caché et une tentative de déboucher sur un cas de force majeure qui permettrait de retarder l’élection primordiale qui conditionne la paix sociale et la stabilité du pays qu’est l’élection présidentielle.
1. L’évaluation budgétaire avancée de 1.145.408.680 USD, soit environ 1/8 du budget national (qui est de 9,2 milliards USD) passant ainsi au double des prévisions antérieures, notamment aux prévisions budgétaires élaborées par le gouvernement qui a dans ses prérogatives le financement du processus électoral, nous interpelle et cache maladroitement un piège ridicule.
2. Compte tenu des réalités du pays, il est dès lors logique de se demander si un montant aussi important pourra être mobilisé, par le même gouvernement, pour l’organisation des élections dans les délais constitutionnels.
3. Que les éléments présentés par la CENI ce jour, et surtout les contraintes énoncées, reflètent un sérieux déficit de préparation de la part du gouvernement en place, qui a eu plus de 3 ans d’exercice pour ce faire.
4. Ceci trahit des desseins cachés, tel que le glissement tant décrié du calendrier électoral afin de prolonger illégalement le mandat de Monsieur Kabila. Ce qui a déjà été confirmé récemment par des tripatouillages des textes constitutionnels ayant justifié les événements du 19 au 21 janvier dernier, qui se sont soldés par les actes criminels de la part d’un gouvernement, actuellement honni par la population.
Eu égard à ce qui précède, et pour éviter de réitérer les erreurs flagrantes commises lors du cycle électoral de 2011, il est impératif d’organiser l’ensemble du processus électoral de manière consensuelle.
Fait à Kinshasa,
le 13 février 2015
Bruno Mavungu Puati
Secrétaire Général de l’UDPS

 

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