Louise Munga : « La transformation des entreprises publiques présente des avantages juridiques et économiques »

Mercredi 11 mai 2016 - 14:36

Réunis en plénière lundi 9 mai 2016, les sénateurs ont entendu les réponses de la ministre du Portefeuille, Louise Munga, relatives à la question orale avec débat initiée par le sénateur Jacques Djoli, au cours de la séance du vendredi 6 mai. La question a porté sur le projet de mise en concession intégrée des ports de Borna, Matadi et Kinshasa ainsi que du chemin de fer Matadi-Kinshasa.

 

La ministre Munga a saisi l’occasion pour apporter des précisions sur la problématique du processus de réforme de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP). Elle a noté avec beaucoup d’intérêts qu’en marge de la question orale posée par le sénateur Jacques Djoli sur la concession intégrée, la plénière a souhaité obtenir de plus amples informations sur le processus de réforme des entreprises du Portefeuille dans son ensemble.

 

Pour le premier point relatif à l’état des lieux de la réforme, elle a indiqué que la transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales présente certains avantages pour les entreprises concernées aussi bien sur les plans juridique qu’économique. Sur le plan juridique, cette transformation permet notamment d’opérer une séparation nette entre l’Etat et ces entreprises.

 

Sur le plan économique, la même transformation contribue à l’assainissement de la situation financière de ces entreprises et à la mobilisation des ressources financières à leur profit, a-t-elle indiqué. Avant d’ajouter que les effets de la réforme sont réels mais c’est un processus qui doit être dynamique. Ce processus est long et complexe, compte tenu du degré de déliquescence que ces entreprises avaient atteint.

 

LA RÉFORME CONFRONTÉE À DES DIFFICULTÉS

En effet la patronne du Portefeuille de l’Etat a signalé que la réforme est confrontée à des difficultés de divers ordres, entre autres la confusion entretenue parfois sciemment dans l’opinion publique.

 

Cela pour assimiler, à tort, la réforme à la privatisation et au bradage du patrimoine national, au renchérissement des services sociaux et à l’accentuation du chômage. Sans occulter le niveau d’entendement excessif de la plupart d’entreprises et le manque de financement pour certains investissements ainsi que de fonds de roulement à cause de l’absence de fonds propres et de moyens limités de l’Etat actionnaire.

 

S’agissant de la série de questions où d’observations relatives à la mise en concession elle-même, Louise Munga a rappelé que le port de Matadi avait, été conçu comme de transit dont e port de Kinshasa est, en fait, le quai final, en passant par le chemin de fer Matadi-Kinshasa. « Ceci démontre à suffisance que le périmètre opérationnel du port de Matadi peut-être étendu au port de Kinshasa comme cinquième accostage dont la liaison est assurée par le chemin de fer C’est justement cette réalité qui a motivé la décision du gouvernement de confier tout ce périmètre opérationnel portuaire à un seul concessionnaire. D’où le concept de concession intégrée », a-t-elle soutenu.

 

Concernant des questions relatives à la politique des transports en RDC, Louise Munga a confirmé l’existence d’un “Document-cadre des Politiques de transports et Plan d’actions” qui a été adopté par le gouvernement comme cadre de référence des réformes dans le secteur des transports de 2002 à 2015.

 

II a été complété par la “Note de Stratégie sectorielle des transports en RDC”.

De ce qui précède, Jacques Djoli s’est dit satisfait de réponses pertinentes de la ministre sans atermoiements. Mais il a formulé deux grandes recommandations, notamment continuer la réforme en la requalifiant et associer tous les partenaires impliqués dans ce processus.

Par Médard MUYAYA