A peine rentré de sa tournée ouest-africaine, l’opposant Moise Moni Della a mis en garde le pouvoir contre toute tentative d’organiser le referendum. Il a dénoncé la stratégie du régime Kabila de prévoir déjà le financement du référendum dans le projet du budget 2016. Le secrétaire général du Rcd-N a rappelé que ce n’est pas à la veille des élections, qu’un régime finissant peut se permettre une telle monstruosité. ‘‘Un tel referendum n’est pas conforme aux règles de l’art. Nous disons non à ce plan diabolique et nous serons en première ligne pour faire le échouer’’, a-t-il expliqué. Aux Etats-Unis, dit-il, on lui a signifié clairement que le Congo-Brazza, le Rwanda et le Burundi ne sont pas le Congo-Kinshasa. Pour dire que la dimension de la RDC oblige la communauté internationale à être plus regardante sur les questions de démocratie, de libertés et de droits de l’homme.
Alors que Moise Moni Della était absent du pays, sa résidence a été visitée par des hommes armés qui tenaient à le réduire au silence. L’objectif de l’attaque de ma résidence n’avait pas d’autre cible que ma modeste personne dont le but était de m’effrayer, de me décourager et de me pousser à abandonner mon combat politique et le pire pouvait m’arriver c’est-à-dire la mort, déplore-t-il.
Malgré cette situation, Moni Della prévient qu’il ne se taira jamais. ‘‘On ne peut pas tuer une idée, une pensée, une vision et une conviction par les armes. La démocratie étant un combat d’idées, on ne peut combattre une pensée que par une pensée’’, affirmé le radical opposant. Militant de première heure de l’Udps à la dure époque de la dictature mobutiste, il avertit le pouvoir qu’il qualifie de ‘‘finissant, titubant et avilissant’’ qu’il ne va pas hésiter à recourir à la légitime défense, si de tels actes se répètent. ‘‘ J’appartiens à la race de gens qui ne peuvent jamais être intimidés, ni effrayés par des répressions, des arrestations arbitraires et des attaques physiques car le combat que je mène pour l’instauration d’un Etat de droit, il y a de cela 30 ans, demeure juste, noble et légitime’’, précise Moni Della. Au sujet du dialogue, le cadre de la Dynamique de l’opposition pense qu’il n’y a aucune opportunité pour le tenir en cette période pré-électorale. Je ne refuse pas le dialogue mais pourquoi doit-il avoir lieu à l’approche des élections ? , s’est-il interrogé. Pour lui, le dialogue préconisé par le président Kabila est une voie qu’il cherche pour glisser. L’ancien exilé de Mobutu refuse qu’on donne les béquilles à un régime agonisant. Même si Tshisekedi qu’il considère comme son père, s’engage sur cette voie, il ne va jamais le suivre. Moni Della plaide pour une candidature de l’unité et non de l’unanimité. L’opposition mérite un candidat qui peut fédérer, rassembler l’Est et l’Ouest mais surtout unifier les tribus. Il s’oppose à toute idée de l’unanimisme. Pas question de candidature unique, c’est la négation de la démocratie qu’on défend, argumente Moni Della pour qui, tous les congolais ont le droit d’exprimer leurs idées et de les soumettre à la population. Et puis viendra le moment du choix et la population va trancher, soutient Moise Moni Della.
CONFERENCE DE PRESSE RELATIVE A L’ATTAQUE DE MA RESIDENCE PAR LES HOMMES ARMES.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs de la presse,
Chers compatriotes cadres et militants.
De prime à bord, je remercie le Seigneur tout puissant, Maitre des
temps et des circonstances qui a voulu que j’effectue un voyage du 12
au 21 octobre 2015 dans un périple Ouest-africain.
Gloire lui soit rendue pour sa protection au moment de l’attaque
perpétrée en ma résidence et qui a sauvé miraculeusement ma famille,
séquestrée et torturée dans ma résidence par les hommes en armes non
autrement identifiés.
Mes remerciements s’adressent également à tous ceux qui m’ont soutenu
de près ou de loin. Je pense ici à tous les hommes politiques de
toute obédience politique qui m’ont soutenu dans cette dure épreuve;
aux amis journalistes qui ont relayé l’information avec
professionnalisme et promptitude légendaire, sans oublier le soutien
indéfectible des défenseurs des droits de l’homme, des diplomates, des
cadres et militants de notre parti ainsi que des milliers de
congolais disséminés à travers toute la République et en dehors du
territoire national qui ont compatie à cet acte terroriste.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs de la presse,
Chers compatriotes cadres et militants
Par cette occasion, je tiens à dénoncer devant la communauté tant
nationale qu’internationale qu’il y a quatre ans jour pour jour que je
me trouve dans les collimateurs de différents services de répression
(ANR, Police, Milice Armée du PPRD) orchestré par le pouvoir.
J’insiste que ma vie est réellement en danger.
Et en date du 17 septembre de l’année en cours, j’avais dénoncé dans
une correspondance adressée au Vice-Premier Ministre et Ministre de
l’intérieur les différentes affres que je subi à cause de ma position
politique.
A titre illustratif, en 2011, juste après le hold-up électoral
planifié par la majorité mécanique et factice, j’ai été plusieurs fois
l’objet des menaces, intimidations et tracasseries de tout genre. Cela
est devenu aujourd’hui un acharnement contre ma modeste personne.
A titre de rappel, avant les élections de 2011, suite aux menaces qui
pesaient sur moi et nos biens entre autre, la RLTV, nos bureaux etc.
j’ai écrit au numéro un de la Police Nationale Congolaise, le Général
Charles BISENGIMANA pour demander protection. Malgré cette lettre
déposée en bonne et due forme avec accusé de réception, je n’ai jamais
bénéficié de cette protection. Et une semaine plus tard notre chaine,
la RLTV fut plastiquée et nos bureaux saccagés par un commando envoyé
et commandité par le pouvoir en place.
Quelques après la reprise des émissions, le journaliste Gérard LWEMBA
de la RLTV a reçu un coup de fil lui informant que bientôt une balle
sera logée dans ma tête.
Ensuite, le 16 février 2012, lors de la commémoration de la marche des
Chrétiens, devant l’église Saint Joseph, le Capitaine de la Police
Nationale Congolaise, un certain Saïdi avait braqué l’arme sur moi en
m’enlevant et me menaçant de me tuer alors que je réclamais seulement
la vérité des urnes, comme l’avaient dit Son Eminence le Cardinal
Laurent Monsengwo et plusieurs observateurs internationaux que les
résultats publiés ne sont ni conformes à la justice ni à la vérité des
urnes.
En 2013, alors qu’on menait la campagne de vulgarisation de
l’accord-cadre d’Addis-Abeba et de la Résolution 2098 à la place
victoire avec les membres de la plate-forme politique dénommée Forces
Acquises au Changement « FAC » où j’assumais le rôle de Coordonnateur
Adjoint, j’étais amené manu militari par la police sans ménagement au
bureau du Bourgmestre de KALAMU.
Et le mardi 01 septembre 2015, alors que je me trouvais dans une
campagne pacifique conformément à l’article 23 de la Constitution,
organisée par la Dynamique de l’opposition contre le glissement du
mandat du Président KABILA et pour l’enrôlement de nouveaux majeurs,
j’ai été sévèrement brutalisé par plusieurs policiers en tenue civile
et militaire. Ensuite, ils m’ont fait subir un traitement inhumain et
dégradant en violation flagrante de la Constitution dans son article
16 alinéa 4, et pourtant ladite campagne a été autorisée par
l’autorité urbaine.
En outre, je tiens à rappeler qu’à chaque fois que je me retrouve aux
frontières de notre pays(Aéroports et Beach) pour voyager, j’ai
toujours été victime des tracasseries de la part des éléments de la
Direction Générale de Migration « DGM », de la police et des services
de sécurité que je considère à juste titre comme des services de
répression contre les opposants. Soit on m’empêchait de voyager ou
soit j’étais la dernière personne à prendre le bateau ou l’avion. Et
pour protester contre ce que je considère comme atteinte à ma liberté
de circuler librement à l’intérieur comme à l’extérieur du pays
conformément à l’article 30 de la constitution, j’ai adressé au mois
d’octobre 2013 une lettre de protestation au Directeur Général de la
DGM qui a reconnu le fait et qui m’a promis de tout mettre en œuvre
pour que ces tracasseries ne se répètent plus.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs de la presse,
Chers compatriotes cadres et militants
Comme si cela ne suffisait pas, après ma conférence de presse du
samedi 10 octobre 2015 relative à la restitution de mon séjour à la
70ème session de l’AG des Nations-Unies, quelle n’a pas été ma
surprise, une semaine après de constater que des personnes en uniforme
noire et botte militaire non autrement identifiées ont attaqué ma
résidence, me cherchant nommément tout en brutalisant quelques
membres de ma famille sur place et certains de mes collaborateurs. Ces
personnes n’ayant pas trouvé leur cible, se sont emparées d’un
ordinateur portable croyant trouver les informations utiles tout en
abandonnant tous les objets de valeur de la maison avant de laisser
un message «il doit se taire s’il veut encore vivre », disaient-ils
tout en promettant de revenir.
L’objectif de l’attaque de ma résidence n’avait pas d’autre cible que
ma modeste personne dont le but est de m’effrayer, de me décourager et
de me pousser à abandonner mon combat politique et le pire pouvait
m’arriver, c’est-à-dire la mort.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs de la presse,
Chers compatriotes cadres et militants
Le Congo est devenu aujourd’hui un terrain d’expérimentation de
terrorisme politique, ce qui confirme le propos d’un ami, d’un frère
et d’un grand-homme politique, Jacques MATANDA, qui se trouve
actuellement en exile aux Etats-Unis qui disait « le régime de Kabila
est plus criminogène que celui du Marechal Mobutu ».
A titre exemplatif : la mort cruelle de Floribert CHABEYA, Fidèle
BAZANA, Daniel BOTHETI, Mamadou NDALA, Général BAHUMA etc.
l’enlèvement en plein jour du fils de l’Honorable Eve BAZAIBA.
Les arrestations arbitraires d'Eugène DIOMI, Jean-Claude MUYAMBO,
Christopher NGOYI, VANO KIBOKO, Louis KYAVIRO, Gabriel MOKIA,
Jean-Bertrand EWANGA, Willy MISHIKI etc.
Par cette occasion, je tiens à rappeler avec ferme conviction que
j’appartiens à la race de gens qui ne peuvent jamais être intimidé ni
effrayé par des répressions, des arrestations arbitraires et des
attaques physiques car le combat que je mène pour l’instauration d’un
Etat de droits, il y a de cela 30 ans, demeure juste, noble et
légitime. Combat pour lequel les grands hommes sont morts. Je fais
mienne la maxime du Cardinal MALULA qui disait : « Vaut mieux être
tué pour avoir dit la vérité que de tuer la vérité ». Et le prophète
de l’islam, Mahomet, que la paix et la bénédiction de Dieu soient avec
lui, recommande de dire la vérité, rien que la vérité même si cela
peut coûter la vie.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs de la presse,
Chers compatriotes cadres et militants
On ne peut pas tuer une idée, une pensée, une vision et une conviction
politique par les armes, la démocratie étant un combat d’idées on ne
peut que combattre une pensée que par une pensée. On doit utiliser des
armes conventionnelles et non des armes à destruction massive juste
pour réduire un opposant au silence.
Je profite de cette occasion pour lancer un appel pathétique,
patriotique aux amis de la presse, aux défenseurs de droits de
l’homme, aux hommes et femmes politiques, aux diplomates et à toute
personne épris de paix et de justice; chacun dans son rayon d’action
de tout mettre en œuvre pour que le pire ne m’arrive pas. Ne pas le
faire équivaut en une non-assistance à personne en danger et le faire
après ma mort serait interprété comme un médecin qui arrive après la
mort d’un malade juste pour lui délivrer un certificat de décès à la
famille.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs de la presse,
Chers compatriotes cadres et militants
Vous remarquerez avec moi que tout ce qui se passe aujourd’hui
constitue le signe de la fin de règne comme cela fut à l’époque du
régime du Président Mobutu où on remarquait les opérations terroristes
nocturnes et diurnes des hiboux.
Le même mode opératoire se constate aujourd’hui à travers des affres
que subi l’opposition dans son ensemble. A cela s’ajoute la
propagation mensongère, des injures, des incitations à la haine
tribale, des violences aveugles qui se font à la RTNC, chaine
nationale qui s’apparente à la radio mille collines. Sans oublier la
privatisation par le pouvoir en place de la PNC et des FARDC.
Curieusement, la plupart des artisans de la violence contre
l’opposition à l’époque du Maréchal Mobutu et contre tous ceux qui ne
pensaient pas comme eux se trouvent présentement en exile. Cela
devrait servir de leçon au régime actuel mais hélas.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs de la presse,
Chers compatriotes cadres et militants
Mandela ne disait-il pas dans l’extrait de son livre « un long chemin
vers la liberté » que : c’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé qui
détermine la forme de lutte?. Il a renchérit en ajoutant que : si
l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix
que de répondre par la violence. Il a fini par conclure que : Dans
notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense. On ne peut que
détourner l’attaque d’une bête sauvage les mains nues.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs de la presse,
Chers compatriotes cadres et militants
La lutte continue et la victoire est certaine.
Fait à Kinshasa, le 26 octobre 2015
Pour le RCDN et SET
Moïse MONI DELLA IDI
Secrétaire Général et Président ai du RCDN,
Coordonnateur de SET.