Le Vice-premier ministre, ministre des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC), Thomas Luhaka Losendjola, a présidé la cérémonie du lancement du processus de formulation de la stratégie de développement des Petites et moyennes entreprises(PME) en RD Congo, hier mercredi 12 août 2015 à l’hôtel Memling de Kinshasa. Session appuyée techniquement par le Projet de développement des infrastructures financières et des marchés(PDIFM) de la Cellule d’exécution des financements en faveur des Etats fragiles(CFEF) de la Banque Mondiale(BM), son objectif est d’impliquer les parties prenantes et de réfléchir autour des deux thématiques principales : l’état des lieux du secteur des PME et la feuille de route du processus d’élaboration de la stratégie de leur développement. « Nous sommes déterminés à relever ces défis, car une politique nationale de promotion de ces entreprises bénéficierait par conséquent à l’ensemble de l’économie congolaise » s’est rejoui le ministre des PME, Pancrace Boongo Nkoy, à l’ouverture de cet atelier.
Au nom de ses pairs, André Dodo Balu, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises du Congo(Copemeco), a indiqué, du haut de la tribune, que plusieurs fora ont été jadis organisés, sans une solution durable. « Qu’est ce qui bloque ? Doit-on revenir aux résolutions ? Cette fois-ci, nous croyons qu’avec la mise en place d’un ministère spécifique des PME, nous aurons des réponses favorables à nos sempiternelles préoccupations… » a insisté le numéro 1 du petit patronat, tout en réclamant des infrastructures propres pour son ministère de tutelle.
Confiant en cette session destinée à identifier des obstacles que rencontrent les PME ainsi que des stratégies pour les surmonter, André Dodo Balu a, quant à lui, donné quelques pistes pour favoriser l’émergence du secteur informel. Il s’agit notamment de l’instauration et de l’amélioration d’un environnement favorable aux affaires ; la création d’un cadre juridique ; l’amélioration des infrastructures commerciales comme les routes ; la réorganisation du circuit de distribution des produits ; l’obligation de l’État d’être le premier acheteur ; la facilitation de l’accès au financement des PME ; l’élaboration des politiques de facilitation de transformation de l’informelle au formelle ; la création des quartiers artisanaux ; l’opérationnalisation effective du fonds d’appui ; la reconnaissance des lignes budgétaires d’appui pour les PME ; etc. « Nous sommes confiants que les suggestions énumérées seront prises en compte… », a-t-il conclu.
Quant au directeur pays ad intérim du Programme des Nations-Unies, Alfredo Teixeira, il a d’entrée de jeu rappelé que 60% de la population congolaise est employée par les PME. D’où, la nécessité de mettre un terme au flou juridique, social et économique qui entoure les PME et de réfléchir à la mise en place d’un cadre légal pour leur promotion. « Leur vulnérabilité aux chocs internes et externes, et leur manque de compétitivité, explique que les PME restent pour la plupart informelles. Elles ne disposent que de très peu d’appuis financiers et techniques, et restent malheureusement en périphérie du système commercial multilatéral et du marché international», a-t-il appuyé.
Suggestions épousées par le ministre Pancrace Boongo Nkoy, ce dernier a rappelé à tous les intervenants qu’à travers cet atelier, le gouvernement veut donner une réponse aux difficultés des PME. Concrètement, il s’agit d’entreprendre des reformes sectorielles, réduire la pauvreté, etc.
Tshieke Bukasa