Congolais et Sud-africains sont plus que jamais déterminés à resserrer leurs liens économiques. Les opérateurs économiques de deux pays, œuvrant dans différents domaines, se retrouvent pour la 7ême fois. Occasion pour les Sud-africains de palper du doigt les opportunités d’affaires en RDC.
La 7ème édition de l’Initiative du commerce et de l’investissement entre la RDC et l’Afrique du Sud, qui a ouvert ses travaux hier lundi 14 septembre 2015, se clôture ce mardi. Cela par une exposition et une réunion d’affaires. Sans oublier la visite des sites par les entrepreneurs sud-africains.
Dans son allocution, le ministre de I ‘Economie nationale, Modeste Bahati Lukwebo, a procédé brièvement à la présentation du schéma global de l’économie congolaise. Comme pour paraphraser le chef de l’Etat, Joseph Kabila, il a fait remarquer que le gouvernement est déterminé à «faire de la RDC un pays attractif pour les investisseurs et à recadrer les relations d ‘affaires avec le partenaire stratégique qu‘est l‘Afrique du Sud ». Et que la présence des entrepreneurs sud-africains en RDC constitue un signal fort de l’intensification des échanges commerciaux entre les deux pays pour un partenariat gagnant-gagnant.
Le ministre Bahati a soutenu que toutes les conditions de sécurité juridique sont remplies pour investir en RDC. Tout en faisant observer que, pour cela, des lois, notamment sur les hydrocarbures, ont été promulguées par le chef de l’Etat, Joseph Kabila. En effet, a-t-il fait valoir, les 3/4 du territoire congolais comportent des gisements de pétrole.
UNE OCCASION DE TISSER DES LIENS SOLIDES DE COLLABORATION
Son souhait est de voir les hommes d’affaires sud-africains explorer aussi les opportunités d’investissements dans d’autres provinces (à partir Kinshasa et le Katanga démembré). Car toutes, les provinces regorgent de minerais. Pour lui, les échanges .entre Congolais et Sud-Africains doivent être une occasion de tisser des liens solides de collaboration. Le ministre Bahati a également vanté les performances qu’aligne la RDC en matière de croissance. Ces bons résultats économiques, a-t-il dit, sont dus non seulement à la rigueur et à la discipline dont fait preuve le gouvernement mais aussi grâce aux importantes réformes que ce dernier a opérées dans divers secteurs de la vie nationale. Et le climat des affaires, a-t-il poursuivi, est amélioré par un dialogue permanent. Bahati Lukwebo a également fait remarquer que le gouvernement a plus la mesure de s’interdire la nationalisation des entreprises à capitaux étrangers. Cela avant d’insister sur le fait que la RDC offre vraiment les opportunités d’investissements dans pratiquement tous les domaines. Pour sa part, le ministre de l’industrie, Germain Kambinga, a soutenu que les deux parties fassent davantage pour que leurs économies se rapprochent. Ces échanges sur l’Initiative du commerce et de l’investissement, a-t-il souligné, sont une opportunité de valoriser les produits de deux pays dont l’intérêt commun justifie cette rencontre.
MATÉRIALISER CES ÉCHANGES
Il a noté que la RDC est engagée dans un vaste charnier économique. Bukanga Lonzo, a-t-il dit, en est un exemple type de partenariat efficace entre RDC et l’Afrique du Sud. Cela avant d’ajouter que les zones économiques spéciales créées par la RDC attendent de gros investissements. A l’instar de la zone économique spéciale de Maluku en phase de finalisation. Et les Sud-Africains ne peuvent être que les bienvenus. Car le gouvernement congolais tient à matérialiser ces échanges. Aussi a-t-il affirmé des avantages particuliers sont accordés à ceux qui veulent bien investir en RDC. Avant d’appeler la partie officielle de l’Afrique du Sud à aider à la matérialisation notamment du corridor du Bas-Congo (aujourd’hui Congo central). Il faudrait, a-t-il fait remarquer, que les gouvernements de deux pays s’y impliquent.
A noter que la délégation sud-africaine est conduite par la vice-ministre de l’Energie, Thembisile Majola, accompagnée, entre autres, du ‘directeur général adjoint du Commerce et Investissement, Mme Pumla Ncapayi, qui a planché sur la promotion des exportations. Cela après que l’ambassadeur sud- africain en RDC, Joseph Ntshikiwane Mashimbye, a, dans son mot de bienvenu, remercié les autorités de la RDC pour l’intérêt qu’elles accordent à ces échanges sur l’Initiative du commerce et de l’investissement.
A signaler aussi que le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), Mme Wivine Mumba Matipa, a fait un exposé, riche en renseignements, sur les opportunités d’investissements en RDC.
CLIMAT DES AFFAIRES : DES ECUEILS DEMEURENT
Abordé par la presse sur les difficultés que rencontrent les entrepreneurs sud-africains déjà opérationnels en RDC, le directeur Investment promotions du département sud-africain du Commerce et de l’industrie, M. Brian Soldaat, a fait savoir que le plus grand challenge se pose en termes d’infrastructures. Le gouvernement congolais, a-t-il poursuivi n’accorde pas des facilités fiscales et douanières. Il est également question de la double taxation, de la lourdeur administrative et de la poursuite de l’amélioration du climat des affaires. Il a aussi signalé qu’au ni veau de l’Afrique du Sud, son institution assure aussi la promotion des produits de la RDC, invitant ses compatriotes à venir investir en RDC. Mais ces derniers déplorent le déficit en électricité, le manque de connexion des villes et cités par route.
Pour lui, si les routes relient les villes, par exemple de Kinshasa à Lubumbashi, cela créerait une activité économique intense le long de la route. Et va générer un business pour stimuler les échanges.
Qu’à cela ne tienne. Il a fait valoir que la particularité de cette septième édition est l’engagement pris par l’Afrique du Sud de concrétiser des projets tels que Inga 3 pour l’achat de l’énergie et, pourquoi pas, lever de fonds pour sa réalisation.
Par Olivier DIOSO