Les opposants chez obama : Kamerhe et les autres invités pour se choisir un candidat commun

Vendredi 20 février 2015 - 09:40

Même face à une Majorité présidentielle (MP) en perte de vitesse, la nécessité pour l’Opposition de dégager une candidature commune dans la perspective de la présidentielle de novembre 2016 reste d’actualité. Les américains l’ont compris comme meilleure option de maximiser les chances d’une alternance politique en
RD-Congo.

Ce qui serait historique ! Mais si les américains sont parfaitement au fait des préalables pour une possible, souhaitable et souhaitée alternance politique en RD-Congo, les opposants rd-congolais les sont-ils ?
Visiblement non ! Des sources diplomatiques proches du sénateur américain Russ Feingold, envoyé spécial de Barack Obama dans la région des Grands Lacs, laisse en-tendre que l’Administration Obama travaille avec les op-
posants rd-congolais pour dégager un consensus au sujet d’une candidature unique à la présidentielle de 2016.
Ainsi la plupart des leaders de l’Opposition séjournent déjà au pays de l’Oncle Sam à l’invitation de la société civile américaine, avec à la manœuvre l’ONG américaine NDI qui est spécialisée dans les questions de démocratie et de gouvernance. Les leaders de l’Opposition avec la médiation notamment de l’ancien sous
-secrétaire d’Etat Herman Cohen vont plancher notamment sur l’opportunité de présenter une candidature unique à la présidentielle de 2016. Bien entendu des sources proches des organisateurs, on laisse entendre que d’autres thématiques en rapport avec les au-tres scrutins seront abordés.

Notamment : quelle stratégie adoptée pour chaque élection et quelle stratégie pour le mode de scrutin. Présents déjà sur le sol américain : Martin Fayulu (président de l’Ecidé) et Franck Diongo (président du MLP), Albert Moleka (UDPS), José Makila (ETD) notamment. Eve Bazaiba Masudi (SG du MLC), Jean Claude Vuemba (MPCR) et Lisanga Bonganga vont rejoindre le premier groupe la semaine prochaine. Vital Kamerhe (président de l’UNC)
les y rejoindra après l’audience à la Cour Suprême de Justice (CSJ) dans le pseudo procès qui l’oppose au ministère public dans l’affaire Wivine Moleka. La tâche des américains ne sera pas du tout facile car la guerre des égos a souvent sapé l’unité et l’efficacité de l’Opposition. A signaler tout de même que dans cette démarche américaine, l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, en tant que parti, a été écartée pour des raisons évidentes : ligne politique floue, guerres intestines interminables, intransigeance insurmontable. Mais l’ancien Directeur de Cabinet de Tshisekedi, Albert Moleka, très apprécié par les occidentaux pour son analyse fine et sa modération, a été convié aussi à cette messe politique chez Obama. La variable UDPS écartée, l’équation politique que tente de résoudre les américains n’en reste pas moins compliquée. Entre un Vital Kamerhe, arrivé 3ème aux élections truquées de 2011, qui n’a jamais fait mystère de se porter à nouveau candidat à la présidentielle de 2016 et un Katumbi candidat non déclaré mais dont Christophe Boisbouvier a dit au cours de
l’émission Afrique-presse qu’il était le candidat préféré des américains, le choix n’est pas facile. Entre les deux mastodontes politiques, il y a les Fayulu et Diongo notamment qui ont leur mot à dire.

Le député national Fayulu optant déjà pour une candida-ture d’une personnalité de la société civile en la personne du Docteur Denis Mukwege, le réparateur des femmes. Car à une question lui posée aux USA sur une candidature commune de l’Opposition, il a avancé celle de Mukwege. Une autre personnalité de la société civile qui peut faire l’affaire, c’est l’ancien ministre des finances Matungulu Mbuyamu qui se distingue par ses pics dans la presse nationale et internationale contre le pouvoir. Mettre d’accord les opposants sur une candidature consensuelle à la présidentielle ne sera donc pas une sinécure même outre Atlantique. Mais les américains
y travaillent n’en déplaise à Lambert Mende, porte-Parole du gouvernement qui se découvre aujourd’hui des relents nationalistes. Lui qui était allé chercher le pouvoir à Kigali chez le pire ennemi des rd-congolais
lorsqu’il fut RCD Goma. Lui qui à l’époque de l’Usor et Alliés avait circulé toutes les capitales occidentales pour dire au monde que le gouvernement Tshisekedi issu de la CNS était légitime. Etait-il allé au Sankuru ?

Non, hélas ! Même son mentor de président (Joseph Kabila) quand il accède au pouvoir par cooptation en 2001, il ne se rend dans aucune localité ou ville congolaise pour légitimer son fragile pouvoir. Il prend son avion pour aller se faire adouber par les chefs d’Etats occidentaux. C’est la triste réalité des Etats faillis dont le
jeu politique n’est pas assaini notamment par le respect de la constitution, l’indépendance de la Justice, la neutralité de l’Administration et le professionnalisme des services de sécurité (police, armée, services d’intelligences). Que Mende se tranquillise, le moment vi-endra où l’histoire de la RD-Congo sera écrite par les rd-congolais. L’étape américaine des opposants n’est qu’une parenthèse ouverte par eux parce qu’ils voulaient se pérenniser au pouvoir. Personne n’est dupe sans la pression des américains notamment les élections seraient hypothétiques. Les américains eux-mêmes pour se libérer du joug britannique s’étaient appuyés sur la France notamment. Du côté des USA au moins là-bas les opposants peuvent jouir pleinement de la liberté de réunion et d’expression. Dans leur propre pays c’est procès politique, filature, écoutes illégales suivies de bouchages sauvages de téléphones et plus grave, arrestations arbitraires. La sérénité du cadre offert par les USA sera-t-elle suffisante pour qu’une fumée blanche sorte de la rencontre des opposants ? Pas certain
à moins que tous les opposants fassent taire leurs égos surdimensionnés et mettent en avant l’intérêt général de la population. Les américains se montreront-ils assez persuasifs pour les pousser à dégager une candidature unique à la présidentielle de 2016 ?

Attendons voir car la récente unité dont elle a fait preuve (opposition) face à la loi électorale leur a permis d’obtenir la victoire la plus décisive et la plus éclatante face au régime. Cette expérience doit être rééditée pour capitaliser les chances de l’alternance en 2016.

Paul MulaND

 

Bannière 1xBet Catfish