Les Kinois déconnectés des partis politiques, selon une enquête de NDI

Mercredi 3 décembre 2014 - 14:30

Peu de partis politiques sont connus de la population. Une grande majorité est quasi-absente sur terrain, et ne fonctionne que durant les périodes électorales. Tel est le constat fait par les experts de « Focus group » du National Democratic Institute (NDI) à l’issue d’une enquête menée en vue d’aider les partis politiques à identifier les préoccupations des citoyens et de rétablir les canaux de communication entre eux. Le 28 novembre 2014 au Cercle Elais à Gombe, dans le cadre de son programme « Tomikotisa » qui vise à renforcer la démocratie interne au sein des partis politiques congolais, NDI a fait la restitution de cette étude commanditée par lui, afin d’aider nos formations politiques à devenir plus représentatives et plus réceptives aux desideratas des citoyens.

Ainsi, divers points de vue sur des thèmes, bien déterminés ont été recueillis auprès des groupes définis de la population qui ont servi d’échantillon mettant ainsi l’accent sur’ l’utilité pour le politique de comprendre les positions de certains groupes sociaux afin d’y remédier, si besoin est, en répondant au mieux aux préoccupations exprimées par les citoyens.

Présentant ce projet de recherche, l’expert Panya a indiqué que les 256 renseignants ciblés par cette enquête sont issus de 4 communes de Kinshasa dont Limete, Ndjili, Maluku et Malueka. En vue de garder son honnêteté envers la population, l’équipe a organisé un séminaire de validation pour savoir ce qu’elle pense des résultats, qui ont été aussitôt corrigés.

Réalisée du 19 janvier au 12février de l’année en cours, sur fond de ses résultats, l’enquête a formulé quelques recommandations. D’abord, aux partenaires d’appui à la démocratie de se focaliser sur le renforcement des capacités des partis politiques en valeurs démocratiques et en conception de programmes de société. Il faut, ensuite, que ces partis et institutions des médias fournissent plus d’efforts pour promouvoir la culture du dialogue public rationnel. Troisièmement, que les partis et les organisations s’investissent dans la promotion de l’éducation civique et initient des tests d’opinion sur leur performance, sans oublier la mise en place des programmes du leadership féminin. Enfin, les partis politiques doivent tenir compte du processus dynamique de décentralisation lorsqu’ils développent leurs projets de société.

Il convient de noter que c’est en fonction de 3 objectifs spécifiques que ce travail s’est réalisé sous couvert du NDI.

Ainsi, par rapport à la situation actuelle du pays, la population a épinglé de nombreux problèmes, notamment la complexité du chantier démocratie, malgré quelques avancées en termes d’établissement des institutions républicains et la refondation d’un Etat démocratique ouvert. Pratiquement, tous les groupes à revenus faibles pensent que la situation du pays est catastrophique, alors que les plus instruits estiment qu’il est en train de s’orienter dans une mauvaise direction. Et, peu importe la catégorie sociodémographique. Tous sont convaincus du besoin d’éducation civique. Par ailleurs, les femmes et les jeunes se sentent marginalisés ou dans certains cas, réduits au rôle de simples pions, manipulés par le leader.

Au-delà de cela, la quasi-totalité des opinions émises présentent un besoin pressant de traduire les idéaux démocratiques abstraits en programmes d’actions sociales réelles et concrètes, susceptibles d’avoir un impact tangible et mesurable sur la vie quotidienne des citoyens. Le social sous-entend spécialement ici, la création d’emplois, le renforcement des capacités économiques des ménages et l’éducation, ainsi que la sécurité.

Aussi, l’enquête révélé que peu de pàrtis politiques sont connus de la population. Il s’agit ici de six partis politiques partenaires du NDI, dont le PPRD, l’AFDC, le MLC, I’UDPS, l’ARC et la LIDEC. Quasiment tous les participants des sites semi-ruraux estiment que la Majorité n’est pas active sur terrain et ne fonctionne uniquement que pour des raisons de période électorales, et symbolise entre autres le mensonge.

De ce qui précède, aucun parti politique n’est perçu comme l’idéal national en termes d’incarnation des valeurs démocratiques. Mais, rares sont ceux qui possèdent des projets de société et des politiques qui répondent aux besoins sociaux. Le dialogue entre la population et ces partis est perçu comme un catalyseur pour le changement et le renforcement de la démocratie en RDC. Néanmoins, la plupart des participants ont plébiscité le PPRD comme étant le plus performant, vu qu’il est au pouvoir.

Tshieke Bukasa