Dans le souci de voir les étudiants congolais reconsidérer leurs rapports envers les personnes avec handicap, l’ong Parousia vient d’initier une campagne de sensibilisation en milieux universitaires. Le gé de cette campagne a été lancé lejeudi16 avril 2015 à l’Université Protestante du Congo « UPC ». Parrainée par Handicap International, cette campagne entre dans le cadre du projet Appui aux associations des handicapés «AAA» sur le thème «Université et inclusion en RDC».
Pauline Kompany, Ritha Muzaba, experts de la société civile, Micheline Kamba, prof à l’UPC, Valentin Tshitenge, activiste des droits des personnes avec handicap ont centré leurs interventions sur la prise en compte de la femme handicapée dans la lutte pour l’autonomisation de la gent féminine, un pilier pour une société sans discrimination, le rôle de l’université dans la promotion des droits des personnes vulnérables, et la Convention internationale sur les droits des personnes avec, handicap «CIPDH ».
Muzaba s’est appesantie sur la C!PDH, expliquant clairement que ce volumineux texte de 50 articles et d’une annexe avait été adopté en 2006 par les Nations Unies. La RDC a adhéré à cette loi mais tarde à la ratifier alors qu’au moins 150 pays l’ont déjà fait. Revenant sur le bien fondé de ce texte qui est d’une grande importance pour les personnes en situation d’handicap, elle a demandé aux étudiants d’être des militants des droits des personnes avec handicap.
Valentin Tshitenge a commencé par relever qu’un handicap est un état de santé connu depuis les temps immémoriaux C’est après les deux guerres de 1914 à 1918 et de 1940 à 1945 que le monde avait commencé à prendre conscience du danger que représente le handicap pour le développement des pays. Trois raisons nous ont poussé à venir vers vous, a-t-il indiqué, à savoir la donne démographique (on a au moins 15 % de handicapés au monde), mais aussi économique, dans la mesure où on ne peut pas parler du développement durable sans tenir compte des besoins spécifiques des groupes vulnérables au nom de la justice sociale. Il s’est attardé sur les différentes sortes d’handicap, à savoir sensoriel, mental, physique. Le handicap n’est pas un état figé mais évolutif et varie en fonction du contexte et de l’environnement.
Pauline Kompany a défini l’autonomie comme la capacité pour une personne à assurer soi-même sa survie quotidienne. Les femmes handicapées sont marginalisées doublement par la société, c’est-à-dire, le fait d’être une femme en soi et en plus de vivre avec un handicap. Elle a parlé ensuite des inégalités du genre en RDC. La loi portant protection et promotion des handicapés présentement au Parlement va contribuer d’une certaine manière à l’amélioration des conditions des personnes avec handicap.
Martin Lusambila, l’animateur principal de Parousia, a demandé à ses hôtes d’avoir un autre regard sur les personnes avec handicap. Cela leur fera énormément du bien. L’université a un rôle important à jouer dans le changement des mentalités, a dit en conclusion Lusambila.
Francky Miantuala, chef du projet AAA, a encouragé l’initiative de Parousia ainsi que l’élargissement du thème de campagne pour s’intéresser, par exemple au binôme handicap et pauvreté. Plusieurs professeurs ont pris part à ces échanges. L’Unikin, l’université Révérend Kim, l’Université du Cepromad.... sont d’autres établissements supérieurs ciblés par Parousia.
Par Jean-Pierre Nkutu