La session parlementaire ordinaire de mars est ouverte. Elle s’annonce d’ares et déjà très mouvementée. Du fait des discours des présidents de deux Chambres du Parlement apparemment à l’antipode l’un de l’autre. Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat, a centré son allocution sur le respect de la Constitution. Par contre, Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale, a plaidé en faveur de la tenue indispensable du dialogue et la nécessité de passer par le recensement pour valider certains changements majeurs dans l’architecture institutionnelle de la RDC.
C’est par « devoir » que Léon Kengo wa Dondo dit avoir consacré son allocution d’ouverture de la session de mars à la défense de la Constitution. C’est qu’il a senti le danger qui guette la RDC où des voix s’élèvent - surtout du côté de la Majorité au pouvoir - pour retoucher certaines dispositions intangibles de la Constitution. Ça serait une grande dérive, prévient-il.
L’homme a puisé dans sa riche formation de juriste pour défendre urbi et orbi la Constitution du 18 février 2006. Selon lui, ce texte est «le fruit d’un consensus politique obtenu à San City, grâce à la médiation des amis du Congo ». Il a martelé en précisant qu’ « élaborée par le Sénat de la transition, puis adoptée par l’Assemblée nationale, cette Constitution a été approuvée par près de 85% de la population congolaise. Par la vertu du référendum, elle est de venue la volonté politique du peuple congolais ».
L ‘argumentaire du président du Sénat est empreint de rationalité Indéniable. Dans un langage clair et sans ambigüité, il a démontré la nécessité de protéger la Constitution de 2006 qu’il considère comme un « pacte historique, politique et social qui scelle l’union du peuple congolais ». Il estime que cette loi fondamentale, fondement de l’existence même de la RDC, contient au plan social, « des dispositions importantes relatives notamment aux droits et libertés fondamentaux des personnes » ; et au plan politique, « elle réalise un dosage subtil de principaux équilibres, qui permettent à notre Etat d’exister et de fonctionner». Aussi est-il convaincu que « C’est une constitution complète, une constitution démocratique et une constitution stable ». Il s’agit donc d’un texte digne d’être sauvegardé et respecté par tous.
Pour Léon Kengo, l’ingénierie de la Constitution de 2006 est si solide qu’on ne peut pas nier son caractère complet » qui résulte, note-il, « de l’abondance et de la diversité de ces matières ». Bien plus, « son caractère démocratique découle des valeurs qu’elle renferme: le principe de la souveraineté du peuple, l’obligation de conquête du pouvoir par des voies démocratiques, le principe du respect des droits fondamentaux, la forme républicaine de l’Etat, etc.».
Le législateur a poussé plus loin sa sagesse en garantissant la stabilité de cette Constitution par « autant de mécanismes rigides de sa révision que de l’intangibilité pro clamée de certains de ses articles ». « C’est grâce à cette stabilité, s’est félicité Kengo, que nous célébrons, cette année, le dixième anniversaire de cette Constitution ».
Au moment où le débat s’amplifie autour de ce texte de refondation de la RDC, Léon Kengo s’est donc lancé dans l’arène. Il se positionne désormais en farouche défenseur de la Constitution du 18 février 2006, s’excluant à « une incitation à remettre les choses au goût du jour ». « Ce n’est pas mon propos! », a-t-il d’ailleurs précisé.
Voilà, telle que présentée dans une analyse scientifique rigoureuse, teintée d’un sens élevé de diplomatie, la plaidoirie de Léon Kengo en faveur du respect de la Constitution actuelle de la RDC.
Par LE POTENTIEL