Selon ce rapport, la fréquentation scolaire s’est améliorée en RDC bien que défis à relever soient énormes
Le comité de pilotage de l’analyse roulante de la situation des enfants et des femmes en République Démocratique du Congo s’est réuni hier jeudi 14 mai à Kinshasa, sous la présidence du ministre du Plan et suivi de la mise en œuvre de la révolution de la modernité, Olivier Kamitatu Etsu .
Ce Comité, qui comprend notamment le gouvernement congolais (ministères du Plan, de l’Enseignement primaire et secondaire, du Genre, Famille et Enfant, de la Santé,…) et les agences des Nations Unies (UNICEF, UNESCO, PNUD,…) a, au cours de cette réunion, analysé et validé le rapport préliminaire sur la situation des enfants et des femmes dans le secteur de l’éducation.
C’est pour la 1ère fois, a dit le ministre du Plan, qu’une analyse roulante de la situation des enfants et des femmes se fait en Afrique subsaharienne.
Amélioration de la participation des enfants à l’école
Le rapport a été présenté par le Dr Tom De Herdt, consultant international, qui a conduit l’équipe d’experts qui l’a élaboré. Ce document indique que globalement, il a été constaté l’amélioration de la participation des enfants à l’école, bien que des défis restent encore à relever, au regard de l’efficience interne du système et de la qualité de l’enseignement.
Le rapport relève aussi que la RD Congo connait un contexte qui ouvre davantage d’opportunités pour agir. Il y a une forte croissance économique permettant l’augmentation du revenu des ménages ainsi que l’augmentation de la taille du budget public. Mais, relève les auteurs du rapport, des obstacles demeurent.
Il s’agit notamment des possibilités limitées de mettre fin aux contributions des parents dans les écoles publiques. En effet, les contributions des parents ont introduit une logique marchande dans le fonctionnement des services éducatifs et cela a paralysé la logique de la redevabilité publique.
Les auteurs du document recommandent notamment d’accorder la priorité à la consolidation de la politique de la gratuité de l’enseignement primaire en RDC pour la rendre effective et diminuer ainsi la charge pesant sur les familles. Pour eux, il faudra aussi améliorer les bases de données et repères essentiels pour élaborer une politique en fonction des besoins réels.
Le représentant de l’UNICEF relève trois points saillants dans ce rapport
Le représentant de l’UNICEF en RDC, Pascal Villeneuve a, à cette occasion, relevé trois points saillants dans cette analyse de la situation des enfants et des femmes en RDC dans le secteur de l’éducation.
Le premier point saillant est qu’il y a des progrès indéniables accomplis dans le secteur de l’éducation avec l’augmentation très significative du taux brut d’éducation qui est passé de 62% en 2001 à 110% en 2012-2013.
Ce gain de l’accès à l’école primaire, a dit Pascal Villeneuve, concerne aussi les filles, même si ces dernières constituent la majorité des enfants en dehors de l’école.
Le deuxième point saillant relevé par Villeneuve est le retour en force de l’Etat congolais dans le financement du secteur de l’éducation car le budget du ministère de l’Enseignement primaire et secondaire a été multiplié par 10 entre 2003 et 2011.
En 2012, le budget de ce ministère représentait 12,8% du budget national. Il s’agit, selon le représentant de l’UNICEF, d’un progrès, bien que ce budget soit légèrement en dessous de la moyenne en Afrique subsaharienne.
Pour lui, il faut poursuivre les efforts pour augmenter le financement de l’éducation par l’Etat. Le troisième point saillant relevé par Pascal Villeneuve est le fait que le rapport souligne le besoin de poursuivre les efforts pour améliorer la qualité de l’éducation en RDC.
L’analyse de la situation des enfants et des femmes en RDC est un travail qui se fait sur une période de 3 ans (2014-2016) avec un thème chaque année. Le thème retenu en 2014 est l’éducation alors en 2015 et en 2016 l’analyse portera respectivement sur la santé et la malnutrition.
Le rapport final de l’analyse de la situation des enfants et des femmes en RDC dans le secteur de l’éducation sera lancé et publié officiellement en septembre 2015. L’élaboration de ce document est financée par l’UNICEF.
Par Norbert Tambwe