En marge de sa visite en République Démocratique du Congo, le Haut- Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a animé une conférence de presse hier jeudi 21juillet 2016 au quartier général de la Monusco, dans la commune de la Gombe. A cette occasion; il a salué les efforts déployés par le gouvernement congolais dans la lutte contre l’impunité des violences sexuelles commises notamment par les forces de sécurité, avant de souligner, au regard des rapports en sa possession, que ces avancées sont plutôt en danger.
« Alors que des échéances électorales cruciales approchent, la tension monte. Je reçois des rapports sur me augmentation des violations des droits civils et politiques fondamentaux par des acteurs étatiques. Celles-ci incluent des violations de la liberté d’expression et de réunion pacifique, es droits pourtant ancrés ans des traités internationaux juridiquement contraignants, auxquels la RDC est partie, et qui sont inscrits ans la Constitution congolaise. L’espace public pour expression des voix dissidentes est maintenant clairement sous pression », a relevé ce haut fonctionnaire des Nations Unies.
A ce sujet, Zeid Ra’ad Al Hussein s’est dit très préoccupé par les rapports faisant état d’un harcèlement croissant des représentants de la société civile et des journalistes, de la répression des voix qui s’opposent au gouvernement et des dispersions excessives et parfois mortelles des manifestations. Il a noté que plus de 800 victimes de telles violations ont été documenté entre juin 2015 et mai 2016, ce qui indique, à son avis, une tendance à la hausse.
Après avoir écouté attentivement les observations faites par les officiers hauts gradés des services de sécurité, Zeid Ra’ad a dit prendre bonne note de leurs assurances d’un plein respect des droits de l’homme. Il a par ailleurs souligné que ce respect doit trouver son expression dans les rues, les marchés et les lieux de rassemblement de la vie quotidienne du pays. Et il a promis de suivre la situation avec une grande attention.
Le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a déclaré prendre acte des engagements pris par les autorités au cours des discussions qu’il a eues avec elles, tout en notant qu’il ne sera satisfait que lorsque ces engagements se matérialiseront.
« Tout d’abord, je note l’engagement d’intensifier notre coopération en matière des droits de l’homme. A cet égard, je soumettrais une liste de personnes détenues qui, selon nous, devraient être immédiatement relâchées. J’ai été informé que, désormais les détenus seront rapidement transférés des cachots de l’ANR vers les centres de détention réguliers où les magistrats civils détermineront le statut de leur dossier. Je suivrais avec attention ces développements », a-t-il promis.
Estimant qu’un dialogue ouvert et honnête serait le moyen qui permettrait au pays de surmonter les nombreux défis auxquels il est confronté, le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a exprimé son soutien à l’appel du président Kabila à un dialogue national. Cependant, a-t-il noté, ce dialogue est tout simplement impossible dans une atmosphère qui étouffe la discussion et l’expression des griefs et d’opinions et ou des médias indépendants et le respect des libertés fondamentales.
Il a par ailleurs appelé les partis politiques à jouer leur rôle et ne pas alimenter un climat de peur, mais plutôt de chercher à s’assurer que leurs militants évitent l’incitation ou la participation dans des actes violents.
Par Myriam Iragi