Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a présidé, hier mardi 14 juillet 2015 au jardin des Premiers à la Primature, la cérémonie d’exposition des produits dérivés du manioc et du soja, réalisés par des jeunes agro-entrepreneurs encadrés par l’Institut International pour l’Agriculture Tropicale(IITA). Il s’agit des jus, galettes, farines, gâteaux, etc. que les convives ont tous allégrement dégustés. Organisée autour du thème « Expo Jeunes Congolais et Agro business », cette vitrine est, selon le chef de l’Exécutif, l’occasion de souligner l’importance du secteur agricole qui vise à assurer une certaine révolution dans la marche vers la modernité et l’émergence.
A cet effet, a-t-il rappelé d’entrée de jeu, le secteur agricole contribuait le plus dans les années 70 dans la formation du Produit intérieur brut(PIB) dans notre pays. « Chose qui n’est plus le cas aujourd’hui. Mais le plus important, ce n’est pas le passé mais plutôt l’avenir et aujourd’hui nous accordons une grande importance au secteur agricole, nous ne pouvons pas le faire sans la recherche. C’est pour ça que nous sommes en train de travailler avec l’IITA… » a martelé Augustin Matata.
Pour lui, le défi à relever à travers l’approche agricole, c’est l’inclusivité de la croissance économique. « Les débats à ce jour tournent autour de l’inclusivité ou non de la croissance économique, surtout que nous parlons tous des taux de croissance très élevé. Il y en a qui disent qu’on ne mange pas la croissance, et d’autres qui disent qu’on ne mange pas la macroéconomie comme si cette croissance économique, par un coup de bâton magique, on va anéantir toute la pauvreté accumulée pendant plus de dix ans ; la problématique de l’inclusivité de la croissance est à l’ordre du jour lorsque tous nous savons que la majorité de la population est rurale et que le secteur agricole contribue de manière tout à fait significative en la formation de notre PIB. Il va de soi que la mise en marche du secteur agricole devra certainement contribuer à rendre beaucoup plus inclusive cette croissance… » a-t-il renseigné.
Indépendants grâce au manioc
Il convient de noter, en marge de cette exposition, que le représentant de l’IITA en RDC, le Dr Mahungu Nzola, a présenté à l’assistance un lot des jeunes congolais dévoués à apprendre des notions de business en agriculture sur toute la chaîne, allant des semences améliorées jusqu’à la transformation des produits, voire leur commercialisation. Venus de Kinshasa, Kalambo(Sud Kivu), Kisangani(Province Orientale), voire d’Ibadan au Nigeria, ces jeunes gens formés durant une année ont présenté les produits préparés de leurs propres mains. Certains d’entre eux ont déjà initié des activités individuelles pour se rendre de plus en plus indépendants, s’est réjoui le formateur.
Centre international de recherche pour le développement à but non lucrative créé en 1967, l’IITA avait initié ses activités en RDC en 1974 avec un projet de renforcement des capacités de l’INERA dans son Programme National Manioc-PRONAM pour conduire la recherche pour le développement avec la présence des chercheurs internationaux. Depuis 2001, il est en train d’exécuter un projet de recherche pour le développement en collaboration avec l’INERA pour la restauration de la production du manioc. Son directeur général, Dr Sanginga, est pionnier dans le lancement des activités de la jeunesse avec le groupe des jeunes agripreneurs du Nigéria en 2012. Initiative qui a attiré l’attention des bailleurs comme le FIDA, la BAD, etc.
Tshieke Bukasa