Le gouvernement cède aux pressions internes et externes et rétablit internet et les Sms

Lundi 9 février 2015 - 12:49

Le droit à l’information rétabli en RDC
Après un ultimatum lancé au gouvernement congolais, l’association de défense de la liberté de la presse FFJ envisageait une marche à Kinshasa

Le gouvernement de la République démocratique du Congo a enfin rétabli le samedi 7 février dernier la connexion Internet et le système des Sms, à la suite des pressions exercées sur lui par des partenaires occidentaux de la RDC et des associations de la Société civile dont l’association de défense de la liberté de la presse et du droit à l’information » Freedom for journalist » (FFJ).

Dans un communiqué, FFJ dit prendre « acte du rétablissement, samedi 07 février 2015, du service d’envoi et de réception de courts messages par téléphone portable (SMS) sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo ».

Vérifications
« Nous sommes entrain de vérifier, à travers nos correspondants provinciaux, que la mesure levée l’a été réellement sur l’ensemble du territoire.

Cette décision que nous avions décriée a privé les Congolais de l’information dont ils avaient besoin pendant plus ou mois 20 jours », a déclaré le Directeur de FFJ.

Ce service était coupé de même que la connexion internet par les services des renseignements sur ordre du gouvernement lundi 19 janvier 2015. Au lendemain de cette décision, FFJ avait donné un ultimatum de soixante douze heures au gouvernement. L’organisation entendait passer au plan B, c’est-à-dire organiser une marche monstre à Kinshasa.

L’organisation avait qualifié l’acte de « suicide collectif » en accusant le gouvernement d’avoir délibérément violé le droit sacro-saint du public à l’information consacré aussi bien par les prescrits internes, notamment la loi sur la liberté de la presse, la Constitution du pays ainsi que les instruments régionaux et internationaux comme la charte africaine des droits de l’homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

FFJ s’apprêtait, dès samedi 07 février, à saisir les autorités de la ville de Kinshasa pour une marche pacifique, qu’elle entendait organiser le jeudi 12 février prochain contre la coupure des réseaux sociaux et de Sms.

Au cours de leur réunion extraordinaire samedi 24 janvier, les responsables de la principale organisation de défense de la liberté de la presse et du droit à l’information faisaient savoir que « La presse et la population sont une véritable force dont on ne peut délibérément et impunément violer les droits. C’est cette population qui se prendra en charge avec FFJ en tête pour protester au nom de la loi ».

L’ultimatum qu’ils lançaient avait cours jusque mercredi 28 janvier 2015 à 18 heures. Au cas contraire, déclaraient-ils à l’issue de leur réunion, FFJ se réserverait le droit d’user de son droit constitutionnel visant notamment, à appeler les bénéficiaires, hier privés de leur droit de communiquer, à jeter toutes leurs forces dans la rue dans une marche pacifique qui les conduirait jusqu’à la fenêtre du vice premier ministre en charge des Postes, nouvelles technologies de l’information et de la communication où ils allaient tambouriner jusqu’à obtenir gain de cause.

Cette décision est intervenue après l’organisation, par l’opposition politique, d’un mouvement de protestation contre la modification de la loi électorale qui, aux yeux des opposants, permettrait au président Kabila, fin mandat en 2016, de prolonger son séjour à la tête de l’Etat.

Signaux interrompus

Deux médias avaient vu leur signal interrompu. Le gouvernement leur reprochait d’avoir diffusé la déclaration de l’opposition appelant la population à se diriger vers le siège du parlement en vue d’empêcher le sénat d’adopter, en seconde lecture, loi contestée.
Le signal de Canal Kin Télévision (Cktv), une propriété de Jean-Pierre Bemba, opposant politique au président Kabila et actuellement en détention préventive à la Cour pénale internationale (CPI), a été coupé vendredi 16 janvier 2015 à 21 heures (locale).

Le signal de Radio télévision catholique Elikya (RTCE), une chaîne confessionnelle émettant à Kinshasa, a été aussi coupé le même jour pour le même motif. Mais le gestionnaire du centre d’émission, l’opérateur technique de droit italien Téléconsult avait déclaré que la décision de couper le signal émanait de la « hiérarchie » sans clairement la nommer.

Actuellement cinq médias sont fermés. Radio Lisanga Télévision (RLTV), Canal Futur Télévision (CFTV), Radio Télévision Jua Lubumbashi, trois médias appartenant aux opposants au régime du président Kabila ont, respectivement, été fermés en 2011 lors des élections générales tandis le troisième fin 2014 pour des « raisons politiques », dont le promoteur est actuellement en emprisonné à Kinshasa, selon FFJ.

FFJ saisissait Kimbuta

L’organisation faisait savoir au gouverneur de la ville, André Kimbuta qu’elle entendait organiser une marche pacifique contre la décision du gouvernement.

» Cette marche est repoussée mais n’est pas annulée parce qu’au moment où nos services chargés de courrier s’apprêtaient à aller déposer la lettre à l’hôtel de ville, un opérateur œuvrant dans le secteur de téléphonie cellulaire nous faisait savoir que le service Sms est réhabilité et que internet sera rétabli le dimanche 08 février. Nous avons vérifié, c’est fait pour Sms.

Mais nous maintenons notre pression sur le gouvernement », déclare FFJ dans un communiqué dont copie a été transmise à la presse. « La manifestation prévue dès 9 heures, partira de la Gare centrale, place de l’indépendance, pour le cabinet du Vice-premier ministre et ministre des Postes, Téléphones, nouvelles technologies de l’information et de la Communication, avenue des huileries où un mémo sera remis.

 

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