Le G7, ce groupe de sept partis frondeurs de la Majorité présidentielle, annonce ses couleurs. Selon certaines indiscrétions, le G7 est en train de peaufiner sa stratégie – le divorce étant consommé avec la MP. Ses experts s’attèlent à lui doter d’instruments juridiques adéquats pour lui permettre de fonctionner en toute légalité. Les travaux d’élaboration de sa charte sont tout autant très avancés, rapportent les mêmes sources. C’est une question de jours. C’est dire aussi que le G7 nourrit de grandes ambitions. Sans doute, il faudra compter avec ce groupe dans les prochaines tractations politiques.
Le Potentiel
Exclu de la Majorité présidentielle, le G7 consolide ses rangs. Ils sont nombreux à solliciter l’adhésion à ce mouvement. Pour l’instant, le G7 ne s’enflamme pas, convaincu de la pertinence de son discours et de son combat.
Les secousses s’étant presque estompées, au G7, des experts se sont mis à l’œuvre pour réunir les instruments juridiques nécessaires. Une charte, rapporte-t-on, serait déjà en préparation. « Qui veut aller loin ménage sa monture », rappelle un vieil adage. Le G7 ne s’est pas démarqué de cette sagesse populaire. En se mettant en marge de la MP jusqu’à lui faire commettre la faute, le G7 est sorti totalement ragaillardi. Dans l’opinion, l’on commence à parler de cette plate-forme politique comme principal garde-fou pour freiner l’excès de zèle qui a gagné les rangs de la Majorité. Le G7 a tout pour se procurer une place au soleil. Aussi, peaufine-t-il sa stratégie.
Loin d’être une plate-forme à hiérarchie verticale où des partis, regroupements des partis et autres personnalités sont inféodés à une seule autorité et idéologie, le G7 a levé l’option d’être une « coalition pour la défense de la démocratie et l’alternance démocratique ».
« La nation et le peuple avant tout »
Le G7 fonde son combat sur les prescrits de l’article 74 de la Constitution qui définissent clairement les engagements du président de la République. Dans le serment que ce dernier prête devant la Cour constitutionnelle, il prend notamment l’engagement « d’observer et de défendre la Constitution et les lois de la République … ».
De ce point de vue, le G7 se veut comme un fervent défenseur de ce que la République a de plus cher, c’est-à-dire la Constitution et son peuple. Son slogan rend parfaitement le sens de son combat : « La nation et le peuple avant tout ».
Sorti du moule de la Majorité, le G7 s’abstient de retomber dans les erreurs qui font la faiblesse de la famille politique du chef de l’Etat. Des principes directeurs devaient guider son action. Ainsi, il est prévu dans la charte en préparation une présidence tournante pour éviter que quelqu’un prenne la coalition en otage. La création d’un poste de secrétaire permanent est également envisagée pour une gestion efficace au quotidien.
Se voulant avant tout une coalition de forces politiques et sociales qui se battent pour un idéal, le G7 ne pense pas étouffer la voix de ses partenaires. Chacun devait donc garder son indépendance. Ce qui donne plus de sens et de dynamisme à la coalition.
Mais, la grande innovation reste l’intégration dans la coalition des organisations de la Société civile. Cette ouverture à la Société civile constitue une sorte de garde-fous pour éviter toute dérive.
Le G7 ne s’insère pas dans la bipolarisation de la vie politique congolaise. Il se veut plutôt un courant du centre qui fonde son combat sur la défense des valeurs républicaines.
Bien évidemment, toutes ces options devaient se retrouver dans la charte dont les travaux d’élaboration sont au dernier virage. Le G7 ne pense pas imposer ses orientations à ses partenaires. A la fin des travaux du groupe d’experts qui travaillent sur ces différents instruments juridiques, un débat est prévu pour lever les options définitives.
Pour l’instant, le G7 est submergé par des demandes d’adhésion aussi bien des partis et regroupements politiques, des personnalités indépendantes que des organisations de la Société civile. C’est donc un gros calibre qui arrive sur la scène politique congolaise. Le G7 aura son mot à dire. L’on voit très mal les choses se faire sans lui.
En attendant de voir comment les choses vont évoluer ces jours-ci, il n’en demeure pas moins vrai qu’après la lettre du G7 qui a fait grand bruit dans l’opinion publique, il faudra désormais compter avec cette plate-forme politique dans la compréhension et, surtout, dans la conduite des affaires nationales. Et cela, dans la perspective des élections présidentielle et législatives de 2016.
Preuve de sa détermination à jouer un rôle dans l’avancement du débat démocratique, le G7 a pris position contre le projet de loi portant référendum en RDC.
COMMUNIQUE DU 67
Le G7 a pris connaissance à travers les médias du dépôt par deux Députés de la Majorité présidentielle d'une proposition de loi portant organisation du référendum en République Démocratique du Congo.
A ce sujet, le G7 fait savoir à l'opinion qu'il trouve cette initiative téméraire, provocatrice, inopportune et sans objet.
En effet, le climat politique actuel en République Démocratique du Congo n'autorise pas une telle initiative qui ne fait qu'exacerber les suspicions quant aux intentions de la Majorité de réviser ou de changer de Constitution dans le seul but de conserver le pouvoir.
Par ailleurs, il n'existe à l'heure actuelle aucun projet de changement du lieu de la capitale de la République, ni d'adjonction ou de cession d'une partie du territoire national ni encore de révision constitutionnelle, seules
matières qui puissent justifier, selon la loi fondamentale, le recours au référendum en République Démocratique du Congo.
En conséquence, le G7 invite toutes les Institutions de la République à apporter des solutions aux véritables problèmes qui se posent au pays notamment la sécurité à l'Est, l'administration des provinces et l'organisation des élections libres, transparentes, crédibles et démocratiques dans le strict respect de la Constitution, au lieu de se livrer à un jeu dangereux de distraction du peuple.
Le G7 appelle l'ensemble des forces politiques et sociales congolaises à la vigilance et au rejet catégorique de la proposition de loi précitée.
Fait à Kinshasa, le 28 novembre 2015