Lauréat du prix Sakharov : Dr Mukwege, « le corps de la femme ne doit pas être un champ de bataille »

Jeudi 27 novembre 2014 - 12:37

Son nom sera bientôt inscrit dans tous les manuels de l’histoire du monde et dans tous les dictionnaires pour son combat contre les viols de femmes à l’Est de la République Démocratique du Congo. Cette personnalité n’est autre que notre compatriote Denis Mukwege, dernier lauréat en date du Prix Sakharov pour la liberté d’esprit dont la réputation a traversé les frontières nationales et l’Hôpital de Panzi où il se consacre à réparer les femmes mutilées par les viols. Ce prix lui a été décerné hier mercredi 26 novembre au parlement Européen à Strasbourg. Au même moment, pendant que ce digne fils du pays recevait sa distinction pour son travail aux yeux du monde, à Kinshasa, une cérémonie était organisée par l’Agence Acacia au Rond-point Huileries pour accompagner son sacre. Manifestation au cours de laquelle un documentaire de vingt-trois minutes intitulés « Docteur courage » a été projeté, retraçant les moments clés de ce médecin, véritable ambassadeur de la cause des femmes violées à cause de guerres répétées à l’est de la RDC, qui fait le tour du monde pour conscientiser les hommes et les femmes de bonne foi à se mobiliser afin que justice soit faite à ces victimes de la barbarie. L’auteur du documentaire filmé et très bien fourni n’est autre que notre confrère José -Adolph Voto.

S’agissant de la motivation qui l’a poussé à réaliser ce document. Il a confié que c’est le fait que Docteur, Mukwege était plus connu à l’étranger que dans son pays. Et qu’il était tout à fait normal qu’un document lui soit consacré pour non seulement l’immortaliser mais surtout le faire connaitre auprès de ses compatriotes, a-t-il renseigné.. Car, Docteur Mukwege qui rend d’énormes services à’ notre population est une voix qui porte sur la scène internationale face à nos, voisins de l’Est qui nous agressent.

La communauté internationale doit agir
Alors que la remise du prix se passait en direct sur une chaîne périphérique, dans ses premiers mots, Docteur Mukwege a dénoncé tour à tour devant le parlement européen l’inversion des valeurs et la banalisation de la violence qui caractérisent notre époque. Ainsi, le prix lui remis a-t-il affirmé, permet d’accroitre la visibilité du combat de la femme de la République Démocratique du Congo mais également la dignité du combat» que celle-ci incarne. Du haut de cette tribune, il a plaidé pour que le corps de la femme ne soit plus un champ de bataille, ni utilisé comme arme de guerre.
Il a également profité de cette opportunité pour dénoncer les crimes et massacres dont sont victimes les Congolais à Beni. Crimes, selon lui planifiés avec de mobiles bassement économiques, cela du fait qu’en RDCongo, les atrocités de masses passent comme des faits divers, dans une absence totale de responsabilité. Ainsi, il a déclaré haut et fort qu’il était temps pour la communauté internationale de s’occuper des causes, parce que le peuple a soif de la paix. D’après Docteur Mukwege, les solutions existent mais cela appelle une volonté politique. En passant, Docteur Mukwege a demandé à la communauté internationale de revitaliser l’Accord-cadre et d’utiliser selon lui tous les leviers politique, économique, ‘etc., afin de résoudre; une fois pour tout le problème de l’insécurité à l’Est de la République démocratique du Congo qui n’a que trop duré. Et pour y a arriver, Docteur Mukwege a estimé qu’il ne peut y avoir de paix, ni .développement sans le respect des droits de l’homme. C’est la seule manière, selon lui, pour la communauté internationale d’accompagner le Congo sur le chemin de la paix, de la justice et de la démocratie en soutenant des réformes sur le plan de la sécurité, la justice, dans l’administration et dans le secteur économique. Aux Congolais, il a lancé un appel à la responsabilité collective et individuelle pour guérir ce grand malade, raison pour laquelle Docteur Mukwege a déclaré que la RD Congo appartenait à ses filles et fils, et qu’elle n’est pas l’affaire d’un groupe d’individu.

Pour rappel, le Prix Sakharov appelé aussi Prix pour la liberté de pensée dont le Docteur Mukwege est le dernier bénéficiaire, a été créé en 1998 pour honorer le savant russe dont il porte le nom, récompense les personnalités et les organisations à travers le monde qui luttent pour les droits de l’homme et les libertés fondamentales. Il a été à ce jour attribué à trente - sept lauréats, dont l’ancien président Sud-africain, Nelson Mandela.
VAN

 

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