Le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a confirmé à notre confrère Afrique Inside que l’armée congolaise a procédé à l’arrestation et au désarmement d’une quarantaine de rebelles hutu rwandais (FDLR) dans l’est de la République démocratique du Congo où une vaste opération de désarmement est en cours depuis plusieurs jours sans la participation de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo). Les FDLR seraient au nombre de 1.400 dans la région. Ci- dessous l’intégralité de l’échange.
Afrique Inside: De source militaire anonyme, c’est ce mardi que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) auraient lancé officiellement ses opérations militaires, vous confirmez ?
Lambert Mende : Les opérations ont commencé depuis plus de deux semaines. Ce n’est pas une guerre, nous n’avons déclaré la guerre à personne, nous procédons au désarmement forcée d’une milice à qui une chance a été donnée de déposer les armes. Je peux vous dire qu’une quarantaine de ces combattants ont été arrêtés et ont déposé les armes sans combats. S’il y a eu des coups de feu, cela signifie qu’il y a eu une résistance mais je ne suis pas en mesure de faire le bilan, nous avons décidé de ne pas communiquer mais je peux vous dire une fois encore que l’opération a commencé il y a plusieurs jours et ne débute donc pas aujourd’hui. Les médias se trompent et cherchent le spectacle : nous, nous désarmons les FDLR. Nous avons désarmé 40 rebelles sans un coup de feu.
Afrique Inside Combien de temps vont durer ces opérations menées par les FARDC?
Lambert Mende : Nous n’avons pas fixé de délais mais nus sommes déterminés à éradiquer les FDLR, cela peut prendre un mois ou un an, c’est difficile de dire.
Afrique Inside : Quels sont les risques ?
Lambert Mende Ils sont nombreux, c’est pourquoi nous ne voulons pas nous donner en spectacle et avançons avec précaution en raison d’une forte présence des populations civiles. Nous ne souhaitons pas faire de victimes.
Afrique Inside: Confirmez-vous une opération unilatérale de l’armée de la RDC?
Lambert Mende Affirmatif, nous avons eu des problèmes avec nos partenaires de la Monusco. Le chef de l’état s’en est expliqué devant un groupe d’ambassadeur.
Afrique Inside : La Monusco ne participe pas à l’opération à cause de la présence de deux officiers congolais qu’elle désapprouve, comment expliquez-vous cos tensions avec la Monusco?
Lambert Mende : L’argument, c’est que nous avons nommé deux officiers généraux que la Monusco ne voulait pas voir dans ses rangs. Selon les rapports de la Monusco, ces deux généraux sont accusé d’avoir violé les droits de l’homme à notre grande surprise. Ces deux généraux, qui étaient déployés sur d’autres terrains, ont travaillé avec la Monusco sans discontinuité ces dernières années sans qu’aucun fait prouvant qu’ils soient infréquentables nous soit rapporté. Nous en concluons que la Monusco a ses propres officiers congolais et veut nous imposer le, droit de nommer nos officiers alors que nous ne sommes pas sous tutelle des Nations Unies, ce qui est extrêmement grave si on devait nous imposer cette tutelle.
Afrique Inside : Quel signe d’apaisement attendez-vous de la part de l’ONU et de la Monusco?
Lambert Mende : Le respect de notre souveraineté. C’est tout. On ne peut pas dicter quel officier notre commandement doit désigner pour mener des opérations qui sont du ressort de l’armée congolaise.
Afrique Inside : Sans la Monusco, quelles sont les chances de réussite de vos dans opérations contre les FDLR?
Lambert Mende: Je peux vous rappeler que l’opération contre le M23 qui a forcé l’admiration des gens pour none armée et la Monusco a été lancée sans la mission onusienne en RDC. La Monusco qui avait déconseillé ces opérations contre le M23 nous a rejoint trois semaines après que l’armée congolaise a engrangé de grandes victoires. Et l’opération contre les ADF-Nalu (rebelles ougandais), c’est une opération lancée unilatéralement, la Monusco a souhaité des négociations avec ces criminels et est venue nous rejoindre deux mois après. Donc nous savons que la Monusco est d’une grande utilité mais il ne faut pas exagérer.
Afrique Inside : Quelles sont les conséquences de cette opération anti-FDLR sur vos relations avec le Rwanda voisin?
Lambert Mende : Avec Kigali, nous n’avons pas de contentieux particulier, ces gens doivent rentrer au Rwanda, nous espérons qu’il y aura un dialogue politique au Rwanda même si cela n’est pas de notre ressort. Les rebelles seront rapatriés avec l’appui du Haut-commissariat aux réfugiés des Nations Unies.