De la catégorie des ONG de bonne gouvernance
La crise politique constatée après l’anarchie électorale de 2011 que l’on pensait résorbée par l’organisation des concertations politiques en Avril 2013, a plutôt été exacerbée par les suspicions sérieuses nourries par les membres de l’opposition et ceux de la société civile qui s’opposent à la révision de la constitutionnelle en vue d’un probable troisième mandat du Chef de l’Etat sortant.
La concertation des ONGs de bonne gouvernance en était d’abord arrivée là et se trouve aujourd’hui très indignée au regard des actes d’intimidation, de répression des manifestations pacifiques, de dénigrement des organisations de défense des Droits de l’homme et des organes de pressequ’elle a enregistrés.
Pour cette plateforme regroupant les organismes de la société civile pour la promotion des valeurs républicaines, ces actions de sape visent à réduire au silence les velléités de contestation ou de revendication des droits bafoués, si bien que la population congolaise semble évoluer dans un climat de terreur et d’insécurité généralisée.
Ce tableau sombre a été brossé le vendredi 9 janvier par M. Oscar Rashidi et Me Timothée Mbuya au cours d’une conférence de presse qu’ils ont tenue pour le compte de leur collectif. Ils se sont plus appesantis sur les menaces, arrestations en cascade et autres violations des Droitsde l’homme à l’encontre des acteurs civils et politiques en RDC.
Les partisans de la non révision constitutionnelle de plus en plus nombreux sont devenus, à en croire la concertation des ONGs de bonne gouvernance, la cible des forces de sécurité à travers des arrestations arbitraires, des atteintes physiques, des interdictions de voyager et de circuler.
Les intervenants n’ont pas manqué de déplorer l’instrumentalisation de la justice, la fermeture des chaînes de radios et de TV appartenant à des personnalités politiques proches de l’opposition, l’intimidation, le gel des comptes bancaires, l’enlèvement et la détention en des lieux secrets et bien d’autres violations graves et intentionnelles des instruments juridiques tant nationaux qu’internationaux garantissant les Droits de l’homme.
C’est dans ce contexte qu’il a été épinglé la tentative d’assassinat dont a été victime M. Georges Mawine Kainde, ancien vice-président national de la jeunesse du PPRD et actuellement Président du conseil provincial de la jeunesse du Katanga dans la nuit du 31 décembre 2014vers 22h00 à Lubumbashi. Le cas du Vice-président du mouvement » Union des jeunes katangais « ,Mukaz Tshikomb, arrêté le vendredi 2 janvier à son retour de la réception du Président Joseph Kabila ,pour avoir dit dans le bus mis à la disposition des personnalités ,être opposé à la révision constitutionnelle et au découpage territorial.
La circulation ,peu après le message de Joseph Kabila aux notables katangais, d’une jeep de marque Toyota Pajero à travers deux communes de Lubumbashi,à savoir la commune du même nom de la ville de Lubumbashi et la commune de Kenya,procédant à des intimidations et même des confiscations des biens de valeur à l’encontre de toute personne vêtue de t-shirt à l’effigie de Mazembe ou de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (UNAFEC),a été aussi relevée.
L’interdiction de voyage le 29 décembre à l’Aéroport de N’Djili de VanoKiboko qui a déclaré deux jours auparavant à Lubumbashi son opposition à une probabilité de révision constitutionnelle et de tripatouillage de la loi électorale, allonge la liste des cas de privation des libertés.
L’enlèvement du Pr Mathieu Kalele et d’autres membres de » Sauvons la RDC » lors du préparatif de leur meeting empêché hier, l’attaque contre les membres de l’église à Lodja et de nombreuses manifestations pacifiques de ces trois dernières années sont également épinglés.
S’étant rendus à l’évidence que la situation des droits de l’homme s’est beaucoup détériorée en cette période avec les échéances électorales qui se profilent à l’horizon, la concertation des ONGs de bonne gouvernance souhaite ardemment la fin des exactions sur les citoyens qui ne font qu’exercer les droits et libertés leur garantis par la Constitution.
Elle en a appelé à la mobilisation de tous les hommes en faveur de l’égalité, de la fraternité, et de la dignité des êtres humains. Il est demandé au Chef de l’Etat, en ses prérogatives de garant de la nation, de se démarquer de ses services, qui usant de leurs pouvoirs, agissent en son nom en méprisant toutes les valeurs humaines .D’après elle, lesilence de Joseph Kabila face au drame que connaît le peuple congolais risquerait d’être interprété comme un quitus qu’il donnerait à ses services pour agir en marge de la loi.
La population et les forces sociopolitiques sont de leur côté invités à s’opposer à toute tentative de révision de la constitution et aux manœuvres de retardement des échéances électorales et de tripatouillage des textes organisationnels des élections.
En bref, la concertation des ONGs de bonne gouvernance reste opposée à tout changement de la Constitution en faveur d’un troisième mandat de Joseph Kabila qu’elle souhaite voir passer le flambeau à quelqu’un d’autre en 2016.
Par K.Kap