LA REPRÉSENTANTE DE L’UA PLAIDE POUR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION ET D’ASSOCIATION EN PÉRIODE ÉLECTORALE

Vendredi 12 août 2016 - 07:51
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La présidente de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples veille à ce qu’il y ait plus de liberté d’expression, d’association et d’opinion en République démocratique du Congo, pendant cette période électorale. Mme Faith Pansy Tlakula l’a déclaré au sortir d’un entretien, hier jeudi 11 août à Kinshasa, avec le Facilitateur du dialogue national congolais, Edem Kodjo.

L’invitée du Gouvernement congolais, en mission en RDC depuis lundi dernier, s’est dit satisfaite des progrès réalisés par la RDC en matière des droits de l’homme, avant de relever qu’il reste des défis. Pour elle, la situation a évolué dans un sens positif par rapport aux constatations laissées en 2011, lors de sa dernière visite en RDC.
Circonscrivant le contexte de son séjour à Kinshasa, Faith Pansy signale que la Commission " est en mission de promotion des droits de l’homme en RDC sur invitation du Gouvernement, pour constater les évolutions relatives à la situation des droits humains au Congo. Nous avons été en mission en 2011 et nous sommes venus voir le suivi des recommandations et autres données à cette époque en RDC ".

RENCONTRER KODJO POUR PARLER DE L’EVOLUTION DU DIALOGUE

La représentante de l’Union africaine indique qu’il était important de rencontrer le Facilitateur du dialogue congolais au regard de sa mission et du contexte dans lequel il travaille. " Il fallait qu’on vienne s’enquérir de son analyse de la situation dans laquelle se trouve non seulement la RDC, mais aussi parler des avancées dans le travail qui lui est confié. C’est-à-dire, poursuit-elle, arriver à faire en sorte qu’il y ait un dialogue entre les différents acteurs sociopolitiques de la RDC ".
Rappelant le rôle de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, Faith Pansy explique que leur mission est de veiller à la promotion et à la protection des droits prévus à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, en vue de voir leur degré de mise en œuvre dans le pays.
" Bien entendu, insiste-t-elle, les questions de la liberté d’expression, d’association et d’opinion sont très importantes pendant la période électorale où les populations sont amenées à s’exprimer, à se réunir à travers des partis politiques et à opérer des choix ".

LES DELITS DE PRESSE DOIVENT ETRE DEPENALISES
" Nous avons soulevé toutes les questions qui nous intéressent. Non pas seulement les questions liées aux élections. Par exemple, en ce qui me concerne moi, rapporteur spéciale sur la liberté d’expression et l’accès à l’information, souligne l’envoyée de l’UA, je suis contre la criminalisation de la diffamation du code pénal congolais ", a-t-elle lâché.
" Et dans mon travail, fait-elle savoir, les standards sont que les délits de presse doivent être dépénalisés. D’où, vous savez certainement que la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a rendu une décision récemment dans l’affaire dite Kunate contre le Burkina où elle a considéré que la diffamation est une atteinte à l’article 9 de la Charte africaine ".

LA COMMISSION PROMET DE REAGIR BIENTOT SUR LE CAS IDA SAWYER
Réagissant au refus de l’Etat congolais de renouveler le visa d’établissement de Ida Sawyer, chercheuse sénior à l’ONG Human Right Watch, la présidente de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a laissé entendre que son institution ne dispose pas de faits liés à cette question, raison pour laquelle le sujet n’a pas été évoqué avec le Facilitateur.
" Nous attendons faire des investigations plus approfondies avant de nous prononcer. Je tiens à rappeler que je suis ici avec mes collègues en charge des droits de femmes et ma collègue qui est la rapporteur spéciale sur les droits des femmes va suivre cette situation et tous les autres faits similaires et nous allons réagir incessamment ", a-t-elle promis.
Faith Pansy Tlakula a déjà rencontré une diversité d’acteurs sociopolitiques congolais, ainsi que quelques sept membres du Gouvernement de la RDC. Elle a également visité l’ex. prison centrale de Makala. Ce vendredi, la Commission compte rencontrer les organisations de la société civile pour la situation des droits de l’homme en République démocratique pendant cette période préélectorale.MOLINA