Le rapport de la Fondation Bill Clinton pour la Paix sur le processus de démocratisation en Afrique Centrale donne une cote médiocre à ces deux pays
Dans ses objectifs de prôner la paix et la démocratie réelle sur la planète terre, la Fondation Bill Clinton pour la Paix(FBCP) a rendu public un rapport sur le processus de démocratisation en Afrique Centrale, en donnant une cote médiocre à Kinshasa et Brazzaville. Ce, après avoir constaté que le principe de démocratie souhaité et soutenu par95% des africains est menacé dans ces deux pays par ses dirigeants.
Dans son analyse, la FBCP indique qu’aucun pays d’Afrique centrale ne peut être considéré comme modèle de vraie démocratie en Afrique.
Au Congo-Kinshasa le président Joseph Kabila, dont le mandat expire en 2016, tente de forcer la main pour rempiler, note Emmanuel Cole, président de la FBCP. Mais jusqu’alors, l’homme ne s’est pas encore prononcé s’il va se présenter encore ou pas. Pourtant la Constitution du 18 février 2006 ne l’autorise pas à briguer un 3ème mandat.
La situation des droits de l’homme demeure préoccupante et l’Ongdh déplore les arrestations arbitraires de certains opposants à son régime, les emprisonnements illégaux, les enlèvements, les tortures tant physiques que morales, les exécutions sommaires, les traitements cruels et dégradants.
Le pays a enregistré un développement important sur le plan de la reconstruction, mais beaucoup reste encore à faire sur le plan social, note FBCP.
A l’heure actuelle, aller aux élections en 2016 oui, mais est-ce que ces élections peuvent être transparentes et crédibles ? s’interroge Cole. Pour lui, le dialogue est inévitable pour aller aux élections et éviter le bain de sang, comme ce fut le cas dans les années 2006 et 2011.
» Et nous croyons que les deux oreilles du monde sont tournées vers le président Kabila afin de l’entendre renoncer à un 3ème mandat en respectant la constitution, ce qui fera de lui un Moïse pour le peuple congolais pour plusieurs années de guerre et de dictature.
Qu’il ne soit pas induit en erreur par certains politiciens opportunistes afin de mettre son pays dans le chaos « , a-t-il conseillé.
Sassou 32 ans suffit
Au Congo/Brazzaville, le président Sassou Nguesso finira son mandat en 2016 et il ne peut pas briguer un autre mandat, selon la Constitution congolaise. Mais l’homme, qui a gouverné pendant 32 ans et fut un temps considéré comme un grand panafricaniste est entrain de décevoir tous les Africains et le monde entier par son projet d’organiser un referendum pour lui permettre de réviser la Constitution et rester au pouvoir éternellement.
L’inamovible Dos Santos
L’Angola du président Edouardo Dos Santos est entrain de pratiquer une démocratie qui s’appelle made in Angola. Le respect des droits de l’homme y est devenu un tabou. Des Africains qui vivent là-bas sont parfois arrêtés, torturés, tués, emprisonnés, déportés dans des conditions infra inhumaines, note FBCP dans son rapport.
La RCA de la présidente Catherine Samba Panza est devenu un pays dangereux avec le retour des violences dans Bangui, sa capitale. Ce pays a sombré dans la violence à cause de l’absence de démocratie.
Ce qui a provoqué le coup d’État de Bozize contre le président élu démocratiquement Ange-Félix Patassé. La Guinée Équatoriale du président Teodoro Obiang Nguema est un pays où la démocratie est sur le papier.
Clin d’œil sur d’autres pays de la région
L’Ouganda du président Yoweri Kaguta Museveni est un pays qui a connu des guerres. Le président Yoweri a organisé des élections plusieurs fois pour être réélu. Il règne sans partage depuis, dans un régime quasi monarchique.
Le récent coup de force par le président Nkurunziza du Burundi, qui a fait plus 300 morts, 2.000 blessés et plus de 300.000 réfugiés ainsi que déplacés dans les pays frontaliers. Il y a eu des élections non transparentes et non crédibles organisées par lui. La paix durable et l’état de droit restent très préoccupants au Burundi. Il est temps pour un dialogue sincère entre les protagonistes aux conflits pour arriver à une démocratie participative.
Au Rwanda, le mandat du président Paul Kagame doit prendre fin en 2017 et il ne peut plus se présenter comme président pour un 3ème mandat, selon la Constitution rwandaise. Curieusement, il y a eu un référendum voté par le Parlement rwandais pour un 3ème mandat du président Paul Kagame.
Cette démarche a été contestée par l’opposition à son régime. Au Cameroun, le président Paul Biya avait réussi à installer la présidence à vie et les autres pays tels que le Gabon du président Ali Bongo, le président du Tchad Idriss Deby, etc. Ils sont entrain de suivre le même exemple.
Pourtant les politiciens africains devraient tirer des leçons sur les conflits en Syrie, en Irak, en Libye, au Yémen, en Afghanistan, Centrafrique, etc. qui ont poussé plusieurs personnes à fuir pour l’Europe, l’Amérique et Asie. Leçons aussi pour le coup d’État manqué au Burkina-Faso.
La communauté internationale est dans l’impossibilité d’aider ces masses des réfugiés et demandeurs d’asile africains puisque les pays donateurs ont tourné le dos à l’Afrique pour aider les réfugiés et les demandeurs d’asile sur leur sol.
Le HCR est incapable d’assurer la protection telle que lui était confiée par la communauté internationale. Il est temps pour que les États africains assistent les réfugiés et les demandeurs sur leur sol alors que beaucoup de pays ne disposent pas de budget, le cas de la RDC.
Par Godé Kalonji Mukendi