La nouvelle province du Sankuru mal partie

Lundi 27 avril 2015 - 14:15

L’entente, la convivialité et la fraternité sont mises à mal au Sankuru, ancien district du Kasaï Oriental, devenu province à part entière, Cela, à cause d’un conflit foncier créé de toutes pièces par des personnes aux ambitions cachées de domestiquer à leur compte le territoire de Lubefu, en commençant par le groupement de Dive, situé dans le secteur de Djovo.

La population du territoire de Lubefu se trouve privée depuis un temps de ses forêts, rivières et savanes. Une concession de 1000 ha engloutissant le groupement Dive, qui a une superficie proche de 10 km2 est sous protection militaire et policière, à la demande de M.Osango Muledi Joseph, qui se fait aussi appeler Michel Pangapanga Osango ou Israël Osango Djoki. Installé à Kinshasa, il dirige une église dans la commune de Limete. Il est régulier à Lubefu et dans le territoire de Lodja. Il a toujours bénéficié de la protection policière et militaire pendant ses différents séjours dans ces parties du Sankuru.

Depuis le 19mars, Osango Muledi Joseph est poursuivi auprès de l’Auditeur général des FARDC pour meurtre, pillage, torture et incitation de militaires à commettre des infractions, Il lui est reproché de s’être rendu au courant de novembre 2014 au village de Longonya-Dive, aux fins de destituer le chef coutumier légalement établi et investir quelqu’un de son obédience. Les dépositaires des pouvoirs coutumiers, farouchement opposés à cette irrégularité, ont été brutalisés, torturés et pillés par des militaires mis à la disposition d’Osango par un capitaine de la ville Lusambo (prochaine capitale provinciale du Sankuru), pour lequel une plainte avait déjà été introduite en date du 7 janvier. Dans le trouble de l’ordre public intervenu, les balles tirées par les militaires du convoi d’Osango ont tué le petit frère du chef Ndjamba Okitasombo répondant au nom de Wedi Tete Pierre (qui laisse une veuve et douze enfants) et blessé grièvement Omombo Lolango, qui se trouve présentement avec une jambe amputée.

Le chef coutumier légalement intronisé, Longonya Tongole Daniel, a de son côté perdu deux précieux symboles du pouvoir, à savoir le chapeau de léopard et les dents. Un colis de diamant contenant une pièce de 2,30 carats, plus 3 carats de mêlés évalués à 3.000$,6 bèches,3 tamis ,4 machettes et divers habits appartenant au Chef Pombo Nseke François, comptant parmi les notabilités agressées, sont introuvables. Le chef Mbe Tonondo Paul, arrêté pendant des heures indues, ne sait pas évaluer les dégâts subis, surtout que sa maison était perquisitionnée. Le chef Tete Lokolo Henri a perdu plusieurs outils de menuiserie d’une valeur de 1000$.

Ces infortunés comme Ndianza Okitasango François, Olengondo Onokoko et Lungunga Osangd Jean, respectivement chef de localité d’Esanga-Dive, chef de la famille régnante et notable de localité EsangoDive se sont constitués plaignants et prient l’Auditeur général des FARDC de faire droit à leur plainte en sanctionnant avec la dernière rigueur Osango Muledi Joseph, qu’ils considèrent comme auteur intellectuel et commanditaire des faits indignes et inhumains, ainsi que des préjudices causés.

Les dessous des cartes

Conformément à l’article 207 de la Constitution, Longonya Tongole Daniel a été reconnu autorité coutumière en rapport avec la coutume locale. Les attributs du pouvoir lui ont été remis lors de son accession au trône après le décès de son père. Mais M. Osango Muledi Joseph tient à empêcher ce dernier de bien jouir de cette qualité lui reconnue par les notabilités du groupement Dive. Plus de quarante l’avaient accompagné du reste voir l’Administrateur du Territoire de Lubefu, qui avait accepté de venir l’installer, avant de se dédire. C’est à leur retour qu’elles étaient attaquées par les éléments des forces de l’ordre mis à la disposition du contestataire à l’autorité coutumière reconnue au groupement Dive.

La présence des éléments des forces de l’ordre à côté de ce pasteur d’une église à Kinshasa lors ses tournées dans le Sankuru, plus précisément à Lodja et à Lubefu, parait insolite et étonne même certaines autorités administratives de la province du Kasaï Oriental, qui ont eu l’occasion de le déplorer sur certains médias. Elles ne s’expliquent pas de voir celui qui se dit bien aimé de la contrée se promener sous escorte militaire et policière. C’est généralement à Mbuji-Mayi et Lusambo, où il transite en provenance de Kinshasa pour trouver du renfort. Pendant que sur place à Lubefu, des éléments des force de l’ordre surveillent la concession, privant ainsi la population locale de s’adonner à toute activité champêtre, de pêche et de chasse. Le pasteur n’est qu’une partie de l’iceberg se prêtant à une manœuvre de leadership dans la nouvelle province du Sankuru. C’est le politicien qui veut déjà se positionner dans cette partie du pays qui le pousse à commettre tous ces actes indignes et déshonorants.

Le ministre des Affaires foncières, qui est sollicité pour un arrêté d’obtention des concessions agricoles dépassant les superficies des groupements, est appelé à bien étudier ce dossier pour éviter des troubles récurrents. Sinon, le découpage tant vanté dans cette partie de la RDC risque de tourner au vinaigre.

Par KERK

 

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