La FIDH exige la libération de l’activiste Christopher Ngoy Mutamba

Mardi 3 février 2015 - 13:36

Dans une lettre adressée à Joseph Kabila

Dans une correspondance adressée à Joseph Kabila le lundi 2 février 2015 dont La Tempête des Tropiques s’est procurée une copie, plus de 600 organisations de la société civile de la République Démocratique du Congo (RDC), avec le soutien de la FIDH exigent la libération sans condition du défenseur des droits humains, Christopher Ngoy Mutamba, Président national de l’ONG » Synergie Congo Culture et Développement » et Coordonnateur de la plateforme » Société civile de la République Démocratique du Congo « .

Ces organisations souhaitent que la justice fasse son travail sans être instrumentalisée et exigent la réparation en faveur de toutes les victimes de graves violations des droits humains et autres atteintes survenues au cours des événements survenus à Kinshasa et en provinces du 19 au 23 de janvier 2015, dans un contexte des revendications citoyennes et en marge du débat démocratique sur la révision du cadre juridique relatif aux élections en RDC.

La Fidh et ses organisations membres réclament l’ouverture des poursuites pénales et actions disciplinaires contre des présumés auteurs intellectuels et matériels de tous ces actes jugés criminels, notamment des massacres des civils à Kinshasa, à Goma et dans l’ensemble du pays, des atteintes à l’intégrité physique des personnes, de la torture, des arrestations arbitraires, des détentions illégales, des enlèvements, des disparitions forcées, l’usage abusif des armes et munitions de guerre contre la population civile non-armée, l’usage disproportionnée de la force contre des manifestations pacifiques, le déploiement des chars de combats et armes lourdes des forces armées de la République contre la population, à l’intérieur du pays.

De même, les ONG condamnent des arrestations arbitraires et détentions illégales de plusieurs centaines des personnes dont Mme Pascaline Kudura, l’honorable Vano Kiboko Kalembe, le Bâtonnier Jean-Claude Muyambo Kyassa.

En conclusion, les 666 ONG organisations, signataires de la présente, demandent la libération immédiate du défenseur des droits de l’Homme, Christopher Ngoy Mutamba, ainsi que toute autre personne arrêtée pour avoir exprimé son droit de manifester son opinion politique.

Elles fondent leur action sur les dispositions de l’article 64, alinéa 1 de la Constitution de la République qui stipule que » Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la (présente) Constitution… ».

Dans cette perspective, les ONG réaffirment leur engagement à contribuer efficacement à l’instauration d’un Etat de droit et l’enracinement de la démocratie.

Elles demandent à Joseph Kabila de soutenir leur action, afin d’empêcher toute tentative de dérive dictatoriale et préserver les acquis démocratiques cristallisés dans la Constitution.

Par ailleurs, elles exhortent JKK à se saisir de la dénonciation de ces violations des droits humains et instruire les instances compétentes à approfondir les enquêtes, afin de rendre justice en faveur des victimes.

» Votre soutien peut aussi permettre aux ONG de recourir au mécanisme de complémentarité judiciaire existant, notamment, dans le cadre de la Commission africaine des droits de l’Homme, et le Statut de la Cour pénale internationales qui enquêtent déjà sur d’autres cas de violations graves des droits de l’Homme commis dans le pays « , demandent-elles.

Par Godé Kalonji Mukendi

 

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