La fête de Saint Valentin célébrée le 14 février de chaque année, est perçue de différente manière à travers la RDC, notamment dans la ville-province de Kinshasa, où selon certains analystes, des filles à bas âges, se laissent emportées par le plaisir de l’événement, avec parfois des conséquences fâcheuses: contamination par le VIH/SIDA et/ou grossesses non désirées avec risque d’avortement qui peut conduire à la mort de la jeune fille.
Soucieuse de mieux éclairer ses lecteurs en rapport avec cette fête célébrée avec faste à Kinshasa, des impressions ont et récoltées dans quelques endroits de la capitale, sur la version selon laquelle, ce sont les jeunes filles qui sont les plus exposées.
Néanmoins, les avis de l’opinion sont partagés, car pour d’autres personnes contactées, les parents et le gouvernement devront également s’impliquer pour sauver ce qui reste encore à sauver.
Consciente du danger qui guette la population de Kinshasa, particulièrement la jeunesse, l’Association pour le bien-être familial/Naissances Désirables (ABF-ND), s’est associée à la fête de Saint Valentin, pour prévenir sur les Infections sexuellement transmissibles, le VIH/SIDA et sur la planification familiale, à travers une campagne de distribution gratuite des préservatifs, dans les différents sites où il ya une forte concentration.
Pour Caps Kapaya, Changeur de monnaie de son état, la fête de Saint Valentin n’était pas bien comprise à l’époque, où beaucoup des gens ne prêtaient aucune attention à l’événement, comme si ce dernier n’était réservé qu’à une certaine catégorie des personnes. Aujourd’hui que tout le monde a pris conscience, l’engoue ment est devenu total.
Le comble dit-il, est que les résultats sont souvent négatifs et médiocres, pour la simple raison que des jeunes adolescents font le malin pour s’échapper à la vigilance de leurs parents, et aller se joindre aux amis, afin de s’offrir les moments de plaisir. Or poursuit-il, les autorités devraient prendre les choses en mains, afin de déterminer l’âge de ceux qui peuvent fêter ou non, cet événement de Saint Valentin. Allusion faite au ministère qui a dans ses attributions, la Nouvelle Citoyenneté, à travers des campagnes de sensibilisation. Au même titre dit-il, les parents devront aussi doubler de vigilance, pour protéger leurs enfants.
Mme Kitutu Lukoki (50 ans), mariée et mère de six enfants, explique que la fête de Saint Valentin ne concerne que Ies fiancés et les mariés, car c’est une fête des amoureux. Elle regrette qu’à ce jour, cette fête est devenue une occasion pour les enfants à bas âges, d’aller festoyer comme bon leur semble. Ce comportement dit-elle, enlève même à cette fête, sa raison d’être à Kinshasa.
Le gouvernement doit s’impliquer
Sur le plan de la responsabilité, elle croît que tous les parents ne sont pas concernés. Un parent digne de ce nom ne peut pas tolérer que son enfant mineur puisse sortir, avec tous les dangers que cela peut occasionner. Mais les enfants sont tellement rôdés qu’ils réussissent toujours à tromper la vigilance des parents. D’où l’importance.de ne pas se lasser à prodiguer des conseils aux enfants et d’avoir de temps en temps, des moments de dialogue avec eux.
Elle invite par ailleurs le gouvernement à sévir lorsqu’il s’agit des mineurs, comme cela se faisait à une certaine époque.
Monsieur Mukoko Waba (42 ans), revendeur des journaux à Ma Campagne, marié et père de sept enfants, dd que la fête de Saint Valentin nouvellement valorisée par les Kinois, commence à causer des dégâts considérables dans la vie de jeunes filles et des jeunes garçons. Pour lui, c’est plutôt une occasion pour un homme marié ou fiancé, de procurer un cadeau à son épouse ou prétendante, et vice-versa. Les deux peuvent provoquer une sortie dans un restaurant ou un autre endroit de leur convenance.
Mais aujourd’hui, le spectacle est désolant. Il y a même des couples occasionnels qui naissent le même jour de la fête de Saint Valentin. Les nouveaux amoureux, bien que s’étant rencontré en cours de route, ne se donnent même pas la peine de se connaître davantage. Au contraire, ils décident de provoquer une sortie, qui pour la plupart des cas, finissent dans des maisons de tolérance, avec toutes les conséquences : contamination du VIH/SIDA ou des IST, grossesses non désirées...
Papa Jérôme Ngimbi Bukaka (58 ans), taximen à Kinshasa depuis 1984, marié et père de huit enfants, s’est dit également déçu du fait que la Saint Valentin est en train de détruire les jeunes filles non autorisées. Pour lui, les parents devront devront être très sévères à l’éducation de leurs enfants.
D’où son interpellation envers les parents, d’assurer l’éducation de leur progéniture, surtout pendant les périodes de fête comme celle de Saint valentin.
De son côté, Mademoiselle Aurélie Kitebe (24 ans), fille-mère d’un enfant diplômée en Section commerciale et vendeuse au Marché du Rond point Ngaba, estime que cela dépend d’une jeune fille à une autre. Beaucoup d’en.tre elles n’attendent que ces occasions pour s’habiller dignement, afin d’aller s’offrir le plaisir. “ Pourtant, on nous apprenait que la Saint Valentin était une fête de nos parents mariés, pour s’offrir des cadeaux surprises ».
Elle a déploré le fait que cette fête occasionne parfois plusieurs morts, en l’occurrence des filles qui avortent. D’où son souci de voir les jeunes filles comme elle, changer de comportement pour préserver leur vie. Maman Florine Bola (37 ans), célibataire et mère d’un enfant, considère que le jour de la fête de Saint Valentin, c’est mieux de rester en famille et de partager un repas familial. Saint Valentin, dit-elle, était une personne de cœur et qui a partagé son amour envers tous ses semblables ainsi qu’aux animaux. “ C’est vrai que c’est une fête des amoureux, mais pas dans le sens voulu par les Kinois ».
On peut offrir un cadeau surprise à un voisin ou à une voisine, même si on n’est pas de la même famille, dit-elle. De part son statut d’abbé, poursuit-elle, Saint Valentin vivait avec le principe divin selon lequel “ne faites pas à autrui, ce que vous ne voulez pas qu’on vous fasse. Et Aimez-vous les uns, les autres. Il a développé ces principes d’amour depuis 1866, a encore dit Maman Bola, dénonçant la distribution gratuite des préservatifs, qui pour elle, constitue une manière de favoriser la débauche.
Mademoiselle Tabita Nzongo (18 ans), vendeuse des épices au Marché du Rond point Ngaba, affirme pour sa part, que la fête de Saint Valentin ne la concerne pas. Elle préfère plutôt se réjouir à l’occasion de la Journée internationale de la femme, célébrée le 1er mars.
Mademoiselle Raïssa Kongo (27 ans), travailleuse dans une banque de la place, croît pour sa part, qu’une fille s’expose par sa propre volonté, Car une personne majeure et consciente, ne peut pas commettre des bêtises, pour la simple saison qu’elle maîtrise ses agissements; c’est-à-dire qu’elle ne pas se fier par exemple à un partenaire occasionnel.
Parlant des responsabilités, elle invite le gouvernement à prendre des décisions qui s’imposent, pour interdire les mineurs de fréquenter les lieux d’aisance. Elle invite aussi les parents à dialoguer régulièrement avec leurs enfants, afin de leur faire voir les méfaits d’une vie de débauche.
Par José Wakadila