La démocratie à l’affiche : à chacun, son point de vue !

Jeudi 15 janvier 2015 - 13:22

La scène politique congolaise est quelque peu en ébullition. Chacun essaie de se mettre en exergue pour imposer son point de vue. Souvent avec brouhaha comme ce fut le cas dernièrement au Palais du peuple. Mais, n’est-ce pas là un exercice normal de la démocratie ?
D’une part, la Majorité, malgré quelques notes discordantes en son sein, s’en tient à la révision de la Loi électorale. De l’autre, l’Opposition peine à émettre sur la même longueur d’onde à propos du Dialogue national.

Obstruction

Au niveau de la Majorité, l’unanimité est loin d’être acquise. Plusieurs courants centrifuges continuent à se manifester. Même si dans l’ensemble la famille politique du Chef de l’Etat semble avoir défini une ligne de conduite commune à suivre, des îlots de contestation et de doute continuent à se faire sentir.
Ne maîtrisant pas encore tous les éléments se mouvant dans ses rangs, la MP, qui avance avec témérité vers la révision de la loi électorale, n’en prend pas moins une série de précautions vis-à-vis de ses sociétaires incertains et imprévisibles.

On l’a vu lors de l’examen du projet portant révision de la loi électorale le lundi 12 janvier. Redoutant une rupture de banc public dans ses rangs, la MP n’a pas un seul instant hésité à priver de parole certains de ses membres, pour les plus libertaires. Presqu’en violation du règlement intérieur de la chambre basse, le débats sur ledit projet n’ont pas respecté la routine qui veut que la parole soit remise à tour de rôle aux différents groupes parlementaires. La manœuvre, on le comprend, étant purement obstructionniste et préventive. Car, il est faux de dire à ce jour que la Majorité émet unanimement d’une seule voix sur les questions sensibles du moment.

Sans délai

Du côté de l’Opposition, c’est le capharnaüm. Les différents courants se contredisent publiquement les uns les autres, sans que l’on sache qui retenir en définitive, ni quel courant a raison.

L’Udps a décidé de faire une fixation sur le dialogue politique. Son président national, Etienne Tshisekedi en appelle dès lors à la diligence de la communauté internationale pour que soit enfin convoqué le dialogue politique suivant l’esprit et la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.

A l’inverse, les autres courants, presque à l’unanimité, font de la tenue de la présidentielle en 2016 une exigence non négociable. Pour ces sociétaires de l’Opposition, l’Unc en tête, le dialogue politique est dès lors nul et mal venu. Ils appellent au renoncement de cette option, estimant que cette dernière ne va se résumer en définitive qu’à donner un second souffle à l’actuel régime.

Mais, dans le camp même des inconditionnels de 2016, il se manifeste de plus en plus des courants prônant une négociation autour du processus électoral.

Décidément, la classe politique congolaise est à la croisée des chemins. Elle ne sait pas avec précision dans quelle direction engager le pays : le recensement comme préalable à la présidentielle et aux législatives de 2016 ou le dialogue politique. Le peuple a besoin d’être éclairé sans délai.
LP

 

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