Dans la plupart des villages et territoires de la RDC à vocation agricole, l’agriculture qui aurait pu être l’un des leviers du développement économique, est demeurée pendant des décennies, artisanale, utilisant des méthodes archaïques avec un matériel aratoire dépassé. En plein 21ème siècle, en effet, on continue à recourir à la houe comme outil principal par de milliers de petits agriculteurs.
Dans la ville de Kinshasa, par exemple, aux abords de cours d’eau, les mamans maraîchères se servent encore des houes, des râteaux et des arrosoirs. On ne serait pas étonné de constater que sur le plateau de Batéké, la plupart des champs ceinturant des villages dans la commune de Maluku, sont cultivés de manière traditionnelle.
La production agricole dans tous ces coins reculés comme dans, d’autres, comme il faudrait le souligner, ne couvre que les besoins des ménages des paysans, et le surplus est écoulé dans les marchés hebdomadaires des territoires ou villages voisins. Produire plus pour ces paysans, c’est courir le risque de voir l’excédent mal conservé, rongé par les insectes. Et dans ces conditions déplorables, on ne peut donc pas envisager le développement, du secteur sans songer à sa modernisation. C’est ainsi qu’avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers comme la CTB, ainsi que de certaines ONG locales, notre pays s’est engagé dans un programme de développement comportant plusieurs axes, dont entre autres, la distribution et la vulgarisation des semences améliorées, la formation des paysans aux nouvelles techniques de culture et méthodes de conservation de produits alimentaires.
C’est dans le domaine de la pêche artisanale et la pisciculture qu’un travail remarquable a été réalisé avec l’appui de la. Coopération technique belge. Dans le Nord-Katanga, les experts de la CTB ont apporté leur savoir-faire dans le Projet de développement, de la pêche artisanale et l’aquaculture au Katanga (Prodepaak), notamment par l’organisation des sessions de formation axées sur la législation, les techniques de pêche et de transformation de’ poissons t à a structuration de la filière en mouvements associatifs.
Ces différentes formations ont permis aux apprenants de pratiquer une pêche plus responsable sur des bases démocratiques. C.à.d. plus respectueuse de la période de fermeture de la pêche pour permettre aux poissons de se reproduire normalement, du matériel approprié pour éviter de décimer les petits poissons. Car, avant la création de ce projet, l’on avait assisté à. une surexploitation des ressources halieutiques par l’utilisation des filets à petites mailles, la pêche par empoisonnement des poissons et la pollution minière des eaux de surface.
Le projet s’est alors lancé dans l’aménagement des têtes de vallées, épargnées par la pollution. Dans une, période quatre ans, d’autres formations étaient, destinées aux aménagistes qui ont formé et équipé la population à l’usage du matériel’ topographique. Quinze, formateurs sont sortis de’ ce programme de renforcement de capacités.
Et comme ce projet devait s’étendre dans tout le Nord-Katanga, 1.500 paysans ont suivi des stages pour l’usage des techniques d’aménagement de vallées et de production de poissons par la pisciculture. Ce programme a été appuyé par le Programme alimentaire mondial et a visé l’aménagement des sites agropiscicoles.
L’autre volet important de la CTB porte sur la conservation et la transformation du poisson. Dans ce cadre, on a appris, aux pêcheurs regroupés dans plusieurs coopératives, les techniques performantes de transformation et de conservation des poissons pour en réduire les pertes.
Signalons que Prodepaak a sensibilisé les pêcheurs sur la nécessité de mieux conserver et de transformer le poisson. Dans les zones de pêche, les cadres nationaux et privés, ainsi que les pêcheurs et les pisciculteurs ont été outillés aux techniques de saumurage et de fumage des poissons au four « Chorkor ». Cet équipement est ‘composé de plusieurs plateaux amovibles posés les uns sur les autres.
Grâce à ces formations dispensées sous l’encadrement des techniciens de la CTB, les communautés locales ont pris conscience de la nécessité de se conformer aux directives des autorités gouvernementales ou des dirigeants des entités décentralisées, sur la gestion coordonnée des ressources halieutiques respectant l’écologie.
Par J.R.T.