LA CENI L’A DECRETE VENDREDI DERNIER GOUVERNORATS : RENVOI SINE DIE DU CALENDRIER ÉLECTORAL

Lundi 24 août 2015 - 06:48

* On est déjà dans les conséquences d’un démembrement « à la va-vite » de 21 provinces.
Ça vole bas dans les nouvelles provinces. Malgré qu’elles existent déjà juridiquement dès la dissolution des anciennes assemblées provinciales, mais en pratique elles sont déjà confrontées à d’énormes difficultés. C’est la CENI qui a éventré le boa. Vendredi dernier, au cours d’une communication assurée par sa questeur, la centrale électorale a annoncé urbi et orbi le renvoi sine die du calendrier électoral des gouverneurs de nouvelles provinces préalablement fixé au 6 octobre prochain.

Cette date n’a pas du tout tenu compte des difficultés rencontrées dans la mise en place des nouvelles assemblées provinciales. La CENI fait savoir que des assemblées provinciales ont été installées en violation de la loi de programmation, où les sessions extraordinaires ont été clôturées dans la précipitation sans avoir épuisé l’ordre du jour.
Tout est donc à refaire pour rentrer dans la légalité. D’où l’impossibilité de tenir les scrutins indirects prévus au 6 octobre prochain. La CENI met donc entre parenthèses le calendrier électoral et proclame la poursuite de l’opération de dépôt de candidature clôturé déjà au 20 août.

L’ELECTION DES GOUVERNEURS DE NOUVELLES PROVINCES COMPROMISE
La centrale n’a pas encore fixé la nouvelle date de ces élections des gouverneurs de nouvelles provinces. Cette nouvelle date devra tenir compte des difficultés réelles en cours dans l’installation de ces 21 nouvelles provinces. Le calendrier est donc mis au congélateur. Ce qui alimente des spéculations en sens divers. Certaines langues vont jusqu’à prédire que ces élections de gouverneurs de 21 nouvelles provinces n’auront jamais lieu.
C’est le troisième calendrier électoral des gouverneurs de provinces qui vient de tourner au vaudeville. Le premier publié par le Gouvernement et fixant l’élection du 27 juillet dernier au 13 août, avait soulevé des montagnes et fait flop. Le deuxième légalement élaboré par la CENI et qui fixait la date de l’élection au 6 septembre et le tout dernier, au 6 octobre.
Ce qu’on croyait être une mince affaire à régler en un tour de vis ne l’est pas du tout. On ne peut pas installer n’importe comment dans quelques semaines, 21 provinces avec leurs instituions.
C’est une véritable gageure contrairement aux prévisions démesurément optimistes du Gouvernement central, initiateur de ce projet de démembrement. Celui-ci ne voulait rien entendre. Rien du tout. Maintenant les premiers écueils sont déjà là.

PAYER LE POT CASSE D’UN DEMEBREMENT A LA VA-VITE
Le blocage de l’installation de 21 assemblées provinciales avec le renvoi sine die par la CENI de l’élection des gouverneurs du 6 octobre prochain dénotent l’impossibilité d’installation effective des nouvelles provinces. On a des monstres juridiques : des provinces déjà liquidées mais sans un exécutif pour les gouverner.
Les anciens Exécutifs qui sont là expédient les affaires courantes et ne peuvent donc pas prendre des actes de disposition, ce qui serait illégal. On est en train de payer les pots cassés d’un démembrement à la va-vite, plusieurs fois dénoncé dans ces mêmes colonnes.
Aujourd’hui, on subit déjà les conséquences de ce démembrement des plus précipités, de 21 nouvelles provinces, sans aucune planification.
Il est très peu probable que l’élection des gouverneurs de ces 21 nouvelles provinces par la CENI ait vraiment lieu. Du reste, le sentiment dégagé dans la classe politique est qu’elles n’auront pas lieu.

LE CHEF DE L’ETAT DOIT PRENDRE SES RESPONSABILITES ET DESIGNER CES NOUVEAUX GOUVERNEURS
Réagissant à ce renvoi sine die du calendrier électoral des gouverneurs par la CENI, le PPRD Gaston Musemena, élu d’Ubundu en ancienne Province Orientale appelle le chef de l’Etat à prendre ses responsabilités. On ne peut pas, dit-il, laisser les provinces dans un tel vide juridique. Il estime que le Président de la République doit s’assumer en désignant carrément les gouverneurs de provinces. C’est dans ses prérogatives. Faux, réplique derechef l’élu de Lubefu dans l’ancien Kasaï Oriental, le Fonus Emery Okundji.
Le Président de la République n’a aucune compétence pour désigner les gouverneurs de provinces. La Constitution du 18 Février 2006 qui est claire à ce sujet, attribue la compétence de l’élection des gouverneurs aux assemblés provinciales.
Cette disposition a toujours cours et n’a jamais été modifiée. KANDOLO M.