De plus en plus, des Kinois recourent à leurs téléphones portables ou Ipads pour prendre des photos. Lors des événements comme les anniversaires, les deuils ou encore les mariages, les photos sont prises grâce à ces deux appareils. Les professionnels de la photographie qualifient ces personnes, qui n'ont « ni l'art, ni la science » de profane ou amateur, qui sont aidés par le développement technologique. Grâce à leur téléphone par exemple, ils peuvent prendre une photo et la publier sur les réseaux sociaux ou l'imprimer. Cette pratique est loin de plaire à ceux qui n'ont comme métier que la photographie et l'on se demande si ce métier continue-t-il à encore à nourrir son homme.
La question mérite d'être posée, d'autant plus que pour ce photographe de 27 ans d'expériences, les temps sont devenus difficiles. La cause, selon lui, c'est l'infiltration des profanes.
« A l'époque, la marché nous souriait. Mais depuis l'apparition des téléphones, des Ipads, cela ne fait plus nos affaires. Nous nous retrouvons des fois avec 5 mille, voire 4 mille francs par jour, [alors que nous gagnions plus que ça] », se lamente le photographe rencontré à la place de la gare.
L'illustration est vite trouvée. Non loin de là, juste devant la fontaine de la gare [sur le Boulevard du 30 juin], deux jeunes de Masina Luc Lundumu et Patrick Ngoyi se plaisent en utilisant leurs téléphones portables.
« Nous préférons prendre des photos avec nos appareils parce qu'ils ont tout ce qu'il faut pour produire des images de qualité. Nous les imprimons des fois aux studios », confient-ils.
Toutefois, ce ne sont pas tous les photographes qui se plaignent. Ceux qui s'adonnent à l'événementiel, couvrant anniversaires, mariages, deuils et autres affirment avoir compris comment contourner la difficulté.
Tuje Ntumbe est l'un d'eux :
« Tous ceux qui veulent que leurs mariages soient bien immortalisés recourent à nous. Il y a même une nouvelle classe qui comprend la valeur de la photo et le prix est même en train de monter. »
Par ailleurs, bien que secoués avant, les studios photos se sont adapté à la modernité et se frottent les mains ; la clientèle abonde, comme le témoigne Thierry Siedi, travailleur à « Fuji » au centre-ville.
« Aujourd'hui nous maximisons en recettes. Nous avons comme clients des photographes professionnels, des particuliers, ceux qui prennent des photos à la maison, des photographes ambulants. On imprime, mais on retouche aussi des photos parce qu'aujourd'hui c'est à la mode »,affirme Thierry Siedi.
En termes de qualité, tous les photographes rencontrés sont unanimes : jamais ils ne seront égalés par des amateurs.