Lambert Mende Omalanga, ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, était encore une fois, le vendredi 17 octobre dernier, face à la presse nationale et internationale.
Quatre points ont constitué l’essentiel de la communication de l’orateur, avant de passer au jeu des questions-réponses. A savoir : l’offensive terroriste dans le Grand Nord (Béni), les considérations gouvernementales sur la révision de la Constitution, le dossier Scott Campbell, les observations de Kinshasa sur le rapport de HRW relatif à la situation de démobilisés au centre de transit de Kotakoli.
Au premier point, Lambert a condamné avec la dernière énergie les tueries barbares commises par les rebelles ougandais de l’ADF-NALU à Beni, dans la province du Nord-Kivu.
« Des attaques terroristes d’une grande lâcheté et d’une cruauté indescriptible viennent en effet d’endeuiller la province du Nord-Kivu, respectivement à Oïcha et à Beni, coûtant la vie à une trentaine de nos compatriotes », a-t-il déclaré en renseignant que ces éléments criminels en provenance de l’Ouganda se sont repliés dans ce coin de la République démocratique du Congo qu’ils ont transformé en sanctuaire pour leurs opérations depuis les années 90. Et que les forces armées zaïroises les avaient combattus à l’époque sans succès.
Soutenant la thèse de leur défaite face à l’armée congolaise appuyée par la brigade d’intervention de la Monusco, Lambert Mende fait savoir que ce sont des éléments résiduels qui recourent à la technique terroriste de « hit and run » (frapper et s’enfuir), qui ont perpétré ces attaques en guise de justification de la situation.
Abordant le deuxième point relatif à la révision constitutionnelle, il s’en est vivement pris à la sous-secrétaire américaine Mme Lina Thomas Greenfield pour ses observations en rapport avec la tentative de réviser la constitution, dans nombre de pays africains, en vue de donner la chance aux présidents en place de briguer un troisième, avant de donner la réaction de son gouvernement face à la mise au point des Evêques catholiques sur la même question.
Pour Lambert Mende, l’officielle américaine s’est invitée dans un débat congolo-congolais qui ne la concerne pas.
«S’agissant des idées exprimées par Mme Thomas Greenfield, il s’agit bien des idées personnelles parce qu’autrement c’est par une voie appropriée que nos plus hautes autorités auraient été saisies, les affaires entre Etats ne se réglant pas encore à ma connaissance, dans les colonnes des journaux, n’en déplaise à M. John Kalonji de l’ambassade des Etats-unis à Kinshasa qui s’est évertué à distribuer à la quasi-totalité des décideurs congolais les réflexions de Mme Thomas Greenfield comme si il voulait nous forcer à les suivre.
Pour notre part, nous relevons autant le simplisme que l’arbitraire de certaines allégations faites par Mme Linda Thomas Greenfield. Notamment lorsqu’elle lie les aspirations démocratiques légitimes des Africains à la limitation du nombre des mandats présidentiels, un concept qui n’intéresse pas grand monde en dehors des microcosmes politiques. Etant donné, comme chacun le sait, que de par le monde existe des Etats démocratiques qui n’ont pas jugé essentiel de limiter les mandats de leurs chefs d’Etat », a-t-il déclaré, avant d’étayer son observation par quelques exemples tirés à travers le monde. Les cas de la chancelière allemande Angela Merkel, de Jean-Claude Junker au Luxembourg, et de Edo Morales en Bolivie lui ont servi de béquilles pour soutenir sa réflexion.
Concernant la mise au point de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo), le porte-parole du gouvernement s’est montré cette fois plus réservé à l’égard des membres du Clergé par rapport aux antérieures. Lambert Mende a fait un rappel des dispositions de la constitution qui consacrent à tout Congolais ou groupe d’individus le droit d’exprimer librement ses opinions.
Quant au dossier lié à la publication du rapport par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme en RDC, il a confirmé la déclaration faite la veille par son collègue de l’Intérieur. Celle de mettre fin au mandat du Directeur de cette structure de l’Onu dans notre pays. Pour cela, Scott Campbell a été déclaré persona non grata en République démocratique du Congo.
«Maniant avec dextérité les contre-vérités, la désinformation et les extrapolations tendancieuses au mépris des exigences professionnelles de rigueur et d’objectivité dans l’exercice de sa mission dans un domaine aussi sensible, Monsieur Campbell est devenu la caisse de résonnance des rumeurs les plus invraisemblables sur la situation des droits de l’homme dans notre pays. Plus d’une fois, il s’est permis en dehors de toute vérification élémentaire des faits d’imputer «par présomption» des faits délictueux ou criminels anonymes aux membres de nos forces de défense de sécurité».
Enfin, au dernier point, il a critiqué le rapport de l’ONG américaine Human Rights Watch sur les combattants démobilisés au centre de transit de Kotakoli, en l’accusant de lacunaire. Il estime que ceux qui l’ont élaboré n’ont pas été sur le terrain. Avant d’établir le bilan en contradiction avec celui de l’ong des droits de l’homme.
Dom