Kasaï : La milice Kamuina Nsapu et l’armée congolaise pointées du doigt dans les viols des filles et les attaques contre des écoles (Rapport)

Mercredi 22 mai 2019 - 16:05
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Des jeunes filles ont été utilisées pour leur prétendu pouvoir mystique comme bouclier par des milices lors des violences qui ont déchiré la région du Kasaï en 2016 et 2017, révèle un rapport publié lundi 20 mai par la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques.

Le document fait également état des viols des élèves et des attaques menées par les miliciens et les forces de l’ordre contre des établissements scolaires.

Le rapport de 76 pages met en lumière les violences subies par les jeunes filles pendant le conflit dans la région du Kasaï.

Le document repose sur plus de 55 entretiens d’élèves filles, de proviseurs et d’enseignants des écoles frappées par les attaques perpétrées dans la région.

On y apprend notamment que les milices croyaient que les jeunes filles disposaient des forces « magiques » capables de repousser les tirs avec pour seule arme un balai ou un ustensile de cuisine.

Elles étaient considérées comme de véritables protections pour l’ensemble du régiment.

Les témoignages rapportés dans le rapport décrivent comment les miliciens ont violé les élèves et les employés de sexe féminin lors des attaques menées contre les écoles. Certaines jeunes filles ont été mariées de force avec les membres des milices.

En outre, la Coalition mondiale pour la Protection de l’Éducation contre les attaques accuse la milice Kamuina Nsapu et l’armée congolaise d’avoir exploité les écoles à des fins militaires.

L’organisation fait remarquer que les filles et les femmes continuent de souffrir au lendemain de la crise survenue au Kasaï.

Si les jeunes ont été contraints momentanément d’interrompre leur scolarité, les filles peinent davantage à retourner sur les bancs de l’école, indique cette coalition créée en 2010 par des organisations œuvrant dans les domaines de l’éducation dans les situations d’urgence et de conflit.

Sylvain Mukendi depuis Kananga