Hier, la journée était consacrée à la cérémonie d’ouverture, puis aux exposés des hauts conseillers du CSAC. Monsieur Tito Ndombi, Président de cette institution d’appui à la démocratie, dans son mot d’ouverture, a indiqué les missions du CSAC en ce, incluent le contrôle du contenu des messages publicitaires diffusés par les médias. « C’est pourquoi, le Conseil veut, à travers ces journées, attirer l’attention des intervenants dans l’édition et la diffusion des publicités des boissons alcoolisées sur la nécessité de veiller à la protection des jeunes consommateurs », avait-il dit. Le thème choisi par le CSAC est le fait d’avoir constaté que chaque jour des enfants et adolescents voient et écoutent de nombreux messages publicitaires dans les médias. Sur ce nombre, beaucoup font la promotion de l’alcool. « L’alcool est présent dans la plupart des émissions favorites des adolescents notamment les sports, les comédies, les clips musicaux, les films », déclarait Tito Ndombi.
Le constat amer du CSAC
Il faut souligner qu’un constat omniprésent de ce genre de publicité, particulièrement à un âge précoce, augmente les attentes positives face à l’alcool, surtout que toutes les publicités sur l’alcool chantent ses nombreuses vertus. La quantité et les fréquences des messages publicitaires incitent les jeunes à la consommation de l’alcool et donc à prendre des risques. « En effet, si les jeunes connaissent mieux les différentes marques de bière, ils ignorent les dangers potentiels de l’alcool pour la santé. Les jeunes boivent pour faire comme les autres, faire la fête et bien rigoler, se changer les idées, se détendre, être moins timides », avait incité le Président du CSAC.
Il est évident que l’astuce des annonceurs, est d’utiliser des personnages en vogue, décrie le CSAC, auprès des jeunes et suggérer que la consommation de l’alcool mène à la réussite sociale ou sexuelle ou augmente les performances sportives. Les dérapages sont nombreux et variés, souligne le Président de cette institution d’appui à la démocratie. Dans cette optique, le CSAC estime qu’il était temps qu’il puisse réagir dans le sens de protéger les jeunes consommateurs car, la publicité ne doit pas légitimer des comportements qui seraient contraires aux principes de citoyenneté. « En tant que communication dirigée vers le public, la publicité doit être particulièrement attentive aux effets de ses messages sur les jeunes. C’est vrai, la publicité n’est pas faite pour éduquer l’enfant, le jeune. Toutefois, elle se devra de ne pas véhiculer une représentation fallacieuse de la société, en mettant en avant tout ce contre quoi, la société se bat. La publicité ne doit pas induire les jeunes en erreur », a martèle Tito Ndombi. De s’interroger sur la finalité du message publicitaire dans la mesure, qu’il convenait de veille à la protection de l’image du jeune, de sa personne, de son développement physique et psychologique.
Telle est la raison majeure de la convocation de ces journées pédagogiques, question de prévenir les jeunes vis-à-vis de l’influence de ces publicités.
Les vertus publicitaires
Le deuxième temps fort de la journée d’hier lundi était consacré aux exposés des hauts Conseillers de l’autorité de régulation des médias.
Jean Chrétien Ekambo Duasenge a exposé sur les vertus de la publicité dans les médias. Celui-ci a fait savoir 5 aspects liés aux vertus de la publicité pue avant d’indiquer que c’est au 18ième siècle que la publicité était venue à la rescousse des journaux, par la création d’une agence d’annonces.
La première vertu est celle liée à la dimension éthique qui concerne la société. Elle est tenue à présenter sur la place publique ce qui est meilleur ; ce qui est exposé sur la place publique qui paraît meilleur. Il a dit que la publicité est devenue une exigence qu’on peut ou ne pas exposer ce qui est bon. Elle doit exister sur la place publique, considérée comme accrédité après l’opinion. Donc, il faut amener quelque chose qui puisse exister.
Il en va de l’aspect économique de la publicité. Elle consacre la démonopolisation, la concurrence et la loyauté qui doit amener un nouveau visage de la bataille. « Dans le régime médiatique, on accepte le libéralisme, le pluralisme et la loyauté. Donc, c’est le meilleur sur la place des marchés qui présente un bon produit qui l’emporte.
A cette dimension, s’ajoute l’aspect culturel à travers les affiches qui sont des œuvres d’art. Ici, la publicité entraîne dans un langage universel qui nous amène à l’instruction tout en s’interrogeant sur le langage.
Pour Jean Chrétien Ekambo, la dimension déontologique nous intègre dans le métier péri médiatique où, les concepteurs qui ne sont pas les hommes de médias, nous permet de réaliser ce qu’on peut faire dans les autres circonstances.
Le point d’orge est l’aspect sociologique. Il s’agit de la tarification de la publicité par seconde ou minutage. Elle ne peut dépasser 30 secondes ou une minute. Le tarif le plus cher de la publicité a dit Jean Chrétien Ekambo est celui de 2011 avec TF1 à l’occasion de la remise de la coupe du Monde au cas où, la France serait sacrée Championne du Monde. Pour 30 secondes, la TF1 avait estimé à 371.000 £, et une minute à 742.000 £.
Par cette publicité, le Professeur Jean Chrétien Ekambo conclut que la consommation des médias par le consommateur ordinaire devient gratuite. « En consommant les images, on ne donne rien, mais grâce aux annonceurs, la publicité amène le panier qui permet la consommation gratuitement », l’a si bien dit ce haut Cadre du CSAC.
Le deuxième exposé était consacré aux dispositions légales et règlementaires et les compétences du CSAC sur la publicité en RD Congo. Exposé présenté par Madame Maguy Mayela Kinkela.
Les effets néfastes de la publicité des boissons alcoolisées
C’est le haut Conseiller Banza Tiefolo qui a présenté cet exposé qui a commencé par définir certains termes tels que, le jeune, l’adolescent, publicité, agent de publicité et annonceur. Il s’est focalisé sur la régulation des médias et la protection du public jeune, les objectifs des annonceurs, la consommation de l’alcool chez les jeunes, les effets de l’alcool sur chaque individu et sur le mineur et les effets néfastes de la publicité des boissons alcoolisées sur les mineurs. « Comme tout le monde le sait, l’alcool est une drogue dont l’usage et la commercialisation sont réglementés. C’est-à-dire que l’usage est autorisé par les pouvoirs publics mais l’ivresse manifeste sur la place publique peut constituer une infraction qui peut être sanctionnée », a-t-il introduit. D’ajouter que la plupart des jeunes commencent à boire l’alcool dès l’humanité et cela arrive beaucoup dans le cas à des occasions telles les soirées festives bien arrosées du genre « le Saint Valentin et autres répétées. Les anniversaires, la fin des examens d’état et la publication des résultats, aux maquis, les fêtes de fin d’années et réceptions d’amis.
Les premiers et grands dangers
Les risques sexuels, les MST, le VIH/Sida, la rupture de l’hymen et la grosse précoce et non désirées chez la jeune fille, les accidents de route, les noyades, le coma alcoolique ou éthylique.
Lorsque l’alcool est présent dans le sang à 0,80g/l, il entraîne l’état d’ivresse qui se manifeste par une perte de vigilance, la somnolence, les difficultés d’élocution, des troubles de l’équilibre et de la marche, un ralentissement des capacités de réflexion et de jugement, une dimension des réflexes.
Tandis que si le taux est élevé à 1g/l dans le sang, il entraîne une perturbation de l’humeur et l’insouciance, l’infiltration de l’alcool dans les bronches avec possibilités d’entraver les voies respiratoires, la crise de convulsions, l’agitation, le trouble du rythme cardiaque, les traumatismes crâniens, la pleurésie, le diabète de type 2.
Lorsque, l’alcool est présent à 3g/l souligne Banza Tiefolo, il peut entraîner la mort. Sinon, il y a d’autres complications associées à la consommation de l’alcool comme, la mauvaise haleine, la dépression, la crise suicidaire, l’augmentation du taux de cholestérol, l’ulcère gastrique, les hépatiques toxiques, la cirrhose de foie, la perturbation du cycle mensuelle, les maladies de la peau, la baisse du libido, le cancer de l’œsophage, l’AVC, l’insuffisance veineuse, les nausées et les vomissements, les trous de mémoire etc.
La journée d’aujourd’hui est consacrée aux ateliers notamment sur la Rédaction du Code de bonne conduite pour les intervenants dans le secteur de la publicité dans l’audiovisuel congolais, la Réglementation publicitaire et les Médias, boissons alcoolisées et protection de la jeunesse. Ces ateliers seront suivis de la lecture des recommandations et de la clôture solennelle des journées pédagogiques.
Pius Romain Rolland