« L’action des dirigeants qui s’efforcent, par leur action législative et par un changement des mentalités, de contribuer à cette cause », a été de nouveau saluée mardi par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes », célébrée le 25 novembre 2014.
En effet, comme il l’a souligné en 2013 à la même date, « de nombreuses voix s’élèvent en faveur de l’éradication de cette violence, qui touchera près d’une femme sur trois au cours de sa vie ».
C’est la raison pour laquelle il a rendu également hommage à « tous ces héros qui, partout dans le monde, aident les victimes à se rétablir et à devenir des agents de changement ».
Pourquoi cette Journée?
L'assassinat le 25 novembre de 1960 des trois sœurs Mirabal, militantes politiques dominicaines, fut la principale raison qui a conduit la République dominicaine à proposer cette journée de lutte contre la violence faite aux femmes.
En 1993, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
Cette Déclaration a défini le terme « violence à l'égard des femmes » comme étant « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».
« Le 17 décembre de 1999, l'Assemblée générale de l'ONU a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes. L'ONU a invité les gouvernements, les organisations internationales et les ONG à organiser des activités pour sensibiliser le public au problème de cette journée comme une célébration internationale. Le Fonds de développement des Nations unies pour la femme (UNIFEM) a également fait observer régulièrement le jour », rappelle-t-on.
En octobre 2006, a été présentée une étude sur toutes les formes de violence contre les femmes, comprenant des recommandations concrètes à l’intention des États, concernant notamment des recours efficaces et des mesures de prévention et de réadaptation.
La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a donc été instituée parce que :
- La violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme.
- La violence contre les femmes résulte d’une discrimination à l’égard des femmes, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que de la persistance d’inégalités entre hommes et femmes.
- La violence contre les femmes a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines, comme l’élimination de la pauvreté, la lutte contre le HIV/sida et la paix et la sécurité.
- La violence contre les femmes et les filles n’est pas inéluctable et sa prévention est non seulement possible mais essentielle.
- La violence contre les femmes est un problème mondial. Jusqu’à 70 pour cent des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie
Faits et chiffres
35% des femmes et filles sont exposées à une forme de violence physique et/ou sexuelle au cours leur vie et 7 femmes sur 10 sont victimes d’abus dans certains pays.
L’Onu estime que » plus de 30 millions de filles âgées de moins de 15 ans risquent de subir des mutilations génitales féminines et que plus 130 millions dans le monde en ont été victimes ».
Dans le monde, plus de 700 millions de femmes aujourd’hui mariées l’ont été enfant, dont 250 millions avant l’âge de 15 ans. Les filles qui se marient avant l’âge de 18 ans ont moins de chances de finir leur scolarité et sont plus exposées à la violence domestique et aux complications liées à la grossesse.
Les coûts et conséquences dus à la violence à l’égard des femmes se font sentir sur plusieurs générations.