A l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire qui était célébrée le 19 août, les Nations Unies ont rendu hommage hier mercredi au dévouement et au sacrifice des travailleurs et des volontaires du monde entier qui se consacrent, souvent au péril de leur vie, à aider les personnes les plus vulnérables dans le monde.
» Cette année, plus de 100 millions de femmes, d’hommes et d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire salvatrice.
Le nombre de personnes touchées par les conflits dans le monde a atteint des sommets inégalés depuis la Deuxième guerre mondiale, tandis que le nombre de personnes touchées par les catastrophes naturelles ou causées par l’homme demeure considérable « , a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans un message.
Selon lui, cette Journée est aussi l’occasion de célébrer » notre humanité commune « . » Les familles et les populations qui luttent pour survivre, face à des situations d’urgence, le font avec ténacité et dignité. Elles ont besoin de notre promesse renouvelée de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour leur donner les moyens d’un avenir meilleur « , a-t-il souligné.
Il a exhorté chacun à être solidaire en tant que citoyen du monde et à participer à la campagne #ShareHumanity.
» En faisant ‘don’ de vos messages sur les réseaux sociaux pendant un jour, vous pouvez promouvoir l’action humanitaire et donner voix au chapitre à ceux qui ne peuvent pas se faire entendre, en partageant leurs récits au sujet des crises qu’ils traversent, des espoirs qu’ils connaissent et de la ténacité qu’ils manifestent « , a insisté Ban Ki -moon.
En mai prochain, Istanbul (Turquie) accueillera le premier Sommet mondial sur l’action humanitaire et le Secrétaire général a souhaité le soutien de tous les secteurs de la société pour faire de ce Sommet un succès.
» Ensemble, nous pouvons et devons édifier un monde plus solidaire, et nous engager plus fermement en faveur d’une action humanitaire salvatrice « , a-t-il dit.
A Kinshasa, le Dr Mamadou Diallo, le nouveau coordonateur humanitaire des Nations Unies en RDC a fait une déclaration publique à l’occasion de la journée Humanitaire mondiale.
La première déclaration publique du Dr. Mamadou Diallo
» Le monde entier célèbre ce 19 août la Journée mondiale de l’aide humanitaire, une journée enracinée dans un triste évènement – la mort de 22 de nos collègues à Bagdad, Irak, en 2003 – mais qui s’est muée, au fil des années, en un symbole d’espoir et d’humanité.
A travers cette journée, la communauté internationale rend hommage à tous ceux, hommes et femmes, qui ont perdu leur vie en servant leurs prochains.
En République Démocratique du Congo, cette Journée est plus que symbolique car elle représente une réalité pour des millions de Congolais qui vivent une crise humanitaire qui n’a que trop duré et qui les privent de paix et de prospérité.
Face à une situation critique et complexe – personnes déplacées, malnutrition chronique, épidémies récurrentes, enfants déscolarisés – des travailleurs humanitaires tant congolais que d’ailleurs, s’efforcent de fournir chaque jour l’aide nécessaire à ces personnes affectées pour leur rendre la dignité qu’elles méritent.
De Moanda à Rutshuru, de Zongo à Lubumbashi, les organisations humanitaires bravent des conditions difficiles, souvent loin des caméras et des medias.
Ainsi, cette journée est l’occasion de saluer les acteurs humanitaires congolais, qui représentent la majorité de la grande famille humanitaire exerçant dans ce pays, pour leur sens du dévouement car il n’est jamais facile de voir ses compatriotes dans la souffrance.
Cependant, en RDC, nous avons aussi des travailleurs humanitaires « invisibles », ceux dont nous parlons très peu mais qui représentent, dans de nombreux cas, la première ligne de réponse: les populations congolaises, ces familles hôtes, qui, en temps de crise, laissent parler leur cœur et viennent au secours de leurs concitoyens.
Elles symbolisent l’idée d’une citoyenneté mondiale à travers laquelle chacun de nous est un acteur humanitaire. Au moment de commémorer cette Journée, je tiens à souligner que les organisations internationales se tiendront toujours aux côtés de l’Etat congolais et des familles congolaises pour leur apporter tout l’appui nécessaire.
Cependant, l’aide humanitaire n’étant pas une fin en soi, nous – Etat Congolais, peuple congolais, acteurs humanitaires et acteurs de développement – devront redoubler nos efforts afin de créer la dynamique positive nécessaire pour maintenir une stabilité et permettre ainsi à la RDC de passer de la phase d’urgence humanitaire à l’urgence au développement. »
Par Godé Kalonji Mukendi