Le chef de l’Etat particulièrement attendu sur la sécurisation totale de la ville de Beni et ses environs. Pendant ce temps, les promesses en rapport avec les routes toujours non réalisées
Après la ville de Kisangani, capitale de la Province orientale, le chef de l’Etat congolais est arrivé hier mercredi 29 octobre à Beni, au Nord-Kivu. A son arrivée à l’aéroport de Mavivi, Joseph Kabila a été accueilli par le ministre de l’Intérieur Richard Muyej et le gouverneur de la province du Nord-Kivu Julien Paluku qui, tous deux, séjournent dans la ville de Beni depuis plus d’une semaine. Des militants des partis membres de la Majorité présidentielle ont également accueilli le Raïs à l’aéroport. A Beni, Joseph Kabila doit faire face aux attentes de la population qui exige une sécurisation totale.
Après l’aéroport, le chef de l’Etat s’est rendu à sa résidence située au quartier Butanuka dans la commune de Bue. Là, il s’est d’abord entretenu avec le ministre de l’Intérieur et le gouverneur de la province, avant de rencontrer les membres du comité local de sécurité. Puis, d’autres contacts, notamment avec la population en vue de savoir quelle recette apporter face à l’insécurité qui avait élu domicile à Beni. Joseph Kabila compte s’informer suffisamment sur ce qui s’est réellement passé en vue de prendre des mesures sécuritaires qui s’imposent. Car, environ 80 personnes ont été tuées à Beni depuis le début du mois d’octobre. Ce qui pousse le Raïs à séjourner à Beni pendant quelques jours pour s’imprégner de la situation.
LA POPULATION DE BENI RECLAME UNE SECURISATION TOTALE
Des sources locales ont fait part des messages des populations autochtones, repris sur des banderoles, dressées sur le parcours du cortège présidentiel. La population exige des mesures fermes pour endiguer définitivement le phénomène "ADF/NALU " dans la zone opérationnelle de Beni où ses dégâts sont sans commune mesure. Car, il y a eu dans de folles exactions de ces rebelles des bébés pilonnés au mortier, des hommes massacrés au gourdin, au moins 50 femmes violées collectivement par les assaillants. C’est ce qu’ont annoncé à la presse des déplacés d’Oïcha réfugiés dans une école de Beni-ville.
Selon le Coordonnateur de la Société civile de Beni qui se trouvait avec tout son Comité au Rond-point d’entrée, il est prévu au programme une audience avec le chef de l’Etat. Le Comité a déjà élaboré un mémorandum qu’il va déposer en mains propres à Joseph Kabila au cours de l’audience. Dans ce document, la Société civile demande au chef de l’Etat de prendre à bras-le-corps la question de la sécurisation de Beni et Beni-territoire où sévissent les ADF/NALU. Les membres de la Société civile sont convaincus que Joseph Kabila est le seul à avoir a des cartes en main pour réussir ce pari difficile.
CRAINTE DE RETOMBER DANS LE VIDE
On s’est rendu compte que le jour de l’arrivée de Joseph Kabila, la sécurité était à son paroxysme. Pas le moindre couac, même si, la nuit de la veille, les ADF/NALU ont fait une incursion et tué un soldat des Forces armées de la RDC (FARDC). Depuis qu’il est là, on peut dormir sur ses lauriers. C’est ce niveau de garantie sécuritaire que la population réclame à son président de la République, Joseph Kabila. Mais, on craint de retomber dans le vide habituel dès le départ du Raïs. Car, indique-t-on, la sécurité maximale est juste due à la présence du Président à Beni. L’occasion faisant le larron, les membres de la Coordination de la Société civile de Beni vont aussi rappeler au chef de l’Etat les promesses électorales de 2011, lorsqu’il les avait reçus à Butembo.
Il s’agit, notamment, du bitumage des deux routes importantes, celles de Butembo-Beni (longue de 45 Km) et de Beni-Mutwanga-Kasindi (140Km) qui va jusqu’en Ouganda. Le constat qu’ils font à ce jour est que ces promesses du chef de l’Etat n’ont jamais été réalisées, si bien que la route de Beni-Mutuanga-Kasindi est complètement délabrée et devenue impraticable. Sans nul doute que le chef de l’Etat, qui se trouve à Beni aussi pour réconforter la population, ne manquera pas d’incarner l’espoir de la population face à tous les problèmes qui se’ posent à cette ville. M. M. et KANDOLO M.