Avec la condamnation de deux officiers supérieurs der service de sécurité (Police et Armée) et d’une dizaine de soldats, c’est un signal fort que vient d’envoyer le gouvernement à l’endroit des violeurs, de la communauté nationale et internationale. Jeannine Mabunda, actuellement Représentante personnelle du chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants, s’est félicité au cours d’une conférence de presse animée hier mardi 18 novembre 2014 en son cabinet perché à l’immeuble Crow tower sur le boulevard du 30 juin, « des progrès réalisés par la RDC contre l’impunité avec la condamnation pour viol par la Justice du général Kakwavu ».
L’ex ministre du portefeuille s’est aussi réjoui de la condamnation pour viol par la Justice d’un autre haut gradé de la police au Kasaï Occidental : le commissaire Supérieur Principal qui est le numéro 2 dans cette province. Le premier, le général Kakwavu, a écopé le 7 novembre à Kinshasa d’une peine de 10 ans pour viols répétés sur deux mineures en Ituri. Ici la Haute Cour Militaire a rendu une peine supérieure à celle demandée par le ministère public, signe que la fin de l’impunité a sonné. Le second a été condamné aussi à 10 ans de réclusion et révoqué de la police. Les deux bourreaux violeurs ont aussi été condamnés à de lourds dommages et intérêts. Le mois passé, en octobre, dix autres condamnations de 14 à 20 ans de servitude pénale ont été prononcées à l’égard des militaires et policiers âgés de 25 à 30 ans pour viol sur des filles mineurs âgées de 12 à 15 ans. Pour Jeannine Mabunda, ces condamnations sont la preuve que le mot d’ordre du chef de l’Etat, Joseph Kabila, selon lequel il faut mettre fin à l’impunité dans tous les domaines spécialement dans celui de la violence sexuelle et du recrutement des enfants soldats, est une réalité vivante. Le chef de l’Etat s’est engagé à punir sévèrement les auteurs de violences sur les femmes et sur les enfants pour corriger la sinistre réputation de « RDC capitale de viol ». Le viol n’est plus tabou et nous le combattons avec acharnement pour mettre fin à cet horrible cliché a martelé J. Mabunda.
Reconnaissante, J. Mabunda a tenu à souligner que ces procès ont été organisés avec l’assistance technique du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme, du Programme des Nations-Unies pour le Développement, de l’American Bar Association et de l’Ong Uhaki Safi.
La Représentante personnelle du chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants soldats, a fustigé « le phénomène petite ya quartier » du nom d’une bière marketée par un brasseur de la place. Pour Mabunda cela ne promeut pas l’image de la femme et partant encourage les violences contre elle. Aussi remontée, Jeannine Mabunda l’est aussi à propos du phénomène « Ofida », une sorte de droit de passage sexuel pour les filles de 5ème des Humanités pour la 6ème. Avec ce phénomène ce sont les instituteurs qui sont dans le viseur de l’ambassadrice de Kabila car ils contraignent, à coup d’astuces et pressions diverses, de jeunes filles à leur céder leur charme contre une réussite dans la classe supérieure qui constitue le graal pour elles. Pour Mabunda cela est inacceptable. Mabunda est aussi revenu sur le recrutement des enfants dans l’armée pour déclarer que dans l’Armée nationale, les FARDC, il n’y a plus d’enfants soldats.
Par ailleurs J. Mabunda a donné des chiffres édifiant sur la volonté du gouvernement à mettre fin à l’impunité et le profil des violeurs ainsi que des victimes :deux mille dossiers examinés par la Justice,les violeurs ont entre 14 et 25 ans et les victimes entre 12 ans et 15 ans. Au regard de la tranche d’âge des violeurs, J. Mabunda pense qu’il faut faire la prévention et cela passe par l’éducation. A cette conférence de presse, J. Mabunda été accompagnée par un Représentant de la Justice et un militaire de l’auditorat militaire. A en croire l’ambassadrice de Kabila, très bientôt, il ne fera plus bon vivre en RDC pour les violeurs.