L‘accord proposé par les envoyés internationaux, c’est justement l’accord sur le calendrier, le financement et la sécurisation des élections. Des questions à discuter dans la tripartite CENI -Majorité-Opposition. Il ne s’agit pas d’un dialogue qui demeure une stratégie de la majorité pour glisser. Cette lecture émane du secrétaire générale de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Jean-Bertrand Ewanga.
Au cours d’un entretien accordé au journal Le Potentiel, samedi 5 septembre au Palais du peuple, le secrétaire général de l’UNC, Jean-Bertrand Ewanga, a salué l’initiative des envoyés internationaux pour la région des Grands Lacs, appelant tous les acteurs politiques à parvenir rapidement à un accord sur les conditions d’un processus électoral crédible.
Le Sg du parti de Vital Kamerhe a ainsi donné son entendement du concept « accord ». « L’‘appel à un accord, c‘est justement l’accord sur le calendrier électoral, l’accord sur le financement des élections et l’accord sur la sécurisation du processus. Ce sont des questions techniques à discuter dans la tripartite CENI-Majorité-Opposition. Il ne s’agit donc pas d’un dialogue qui demeure une stratégie de la majorité pour glisser au- delà des délais constitutionnels », a-t-il déclaré.
L’UNC et ses partenaires sont prêts à réfléchir sur des propositions réalistes, a-t-il souligné.
« Le 15 septembre après notre meeting, nous ferons sortir des propositions d‘un calendrier réaliste avec un projet de budget comme contribution de l‘Opposition. Le problème est purement électoral : cela veut, dire calendrier des élections, budget des élections et sécurisation des élections. Le cadre d’échange institué par la CENI devrait s‘appesantir sur toutes ces questions techniques évoquées », a fait remarquer le député national Ewanga.
S’agissant du budget des élections, l’UNC estime que le gouvernement fait preuve de mauvaise foi. Ce qui implique, selon lui, une volonté délibérée de bloquer le processus.
Respecter la volonté du peuple
« Comment comprendre que le gouvernement trouve facilement l’argent pour acheter des avions d’occasion, il ne trouve pas un million pour l’organisation des élections des gouverneurs ! Pourtant, il a été dit que nous faisons cap vers l’émergence... L‘émergence … en face n‘inspire aucune confiance. C’est pourquoi nous voulons faire respecter la volonté du peuple, celle de voir s‘arrêter ce pouvoir en décembre 2016», a-t-il indiqué.
Concernant le dialogue, il n’y a plus d’opportunité parce qu’il n’y a plus de problèmes politiques aujourd’hui, selon l’UNC.
« N’oubliez pas qu’il y a eu des concertations nationales dans ce pays. Nous n‘étions dans là, mais nous avons soutenu les résolutions. Ils ont dit qu’on ne touche pas à la Constitution. Aujourd’hui, ils peuvent aller au dialogue sans nous. Mais si les résolutions qu’ils prendront sont républicaines et s’inscrivant dans le respect de la Constitution, nous allons encore soutenir », a-t-il déclaré.
Pour Jean-Bertrand Ewanga, il faut interroger le peuple pour savoir s’il est disposé à soutenir le dialogue. Il réitère la position de son parti en ces termes : « La réponse est non.
Nous craignons ce dialogue parce que jusque-là, Kabila ne s’est pas encore prononcé pour dire s’il ne se présentera pas. Nous craignons ce dialogue parce qu’il s’inscrit dans la suite d’un schéma du glissement. Si vous ne le savez pas, il y a eu une initiative de la majorité qui voulait qu’on élise le président de la République au Parlement comme en Angola. La politique est un art mais aussi un cercle des initiés. Nous savons lire par les signes des temps, les gestes, les signes des temps, les gestes, les intentions de notre interlocuteur ».
Par ailleurs, au niveau de l’Opposition, le secrétaire général de l’UNC évoque encore la stratégie d’encerclement. L’UNC n’est pas opposée à l’UDPS, a-t-il martelé.
« L’UDPS est pour un dialogue sous la médiation internationale … Rappelez-vous dans nos forêts, nos brousses, pour attraper un gibier, on l’encercle. L’UDPS et l’UNC poursuivent le même objectif qui est l’intérêt supérieur de la nation. Pour nous, cet encerclement monté par des patriotes, des républicains que nous sommes, vise à sauver le pays », a-t-il conclu.
Par Pitshou MULUMBA