Les notables de Walendu-Bindi protestent contre la suspension du programme Ilot de stabilité dans cette chefferie de l’Ituri, en Province Orientale. Le patron de la Monusco en Ituri, M’Hand Ladjouzi, et le commissaire de district, Robert Moyemba, leur ont annoncé cette décision mercredi 24 septembre à Gety-Centre, au cours d’une rencontre dans le bureau administratif de cette chefferie. Pour eux, la réalisation de ce programme est exposée à des risques énormes tant qu’il n’y a pas de stabilité sur le plan sécuritaire
Pour les notables de cette chefferie, les autorités du district et la Monusco leur font du chantage.
«Cet îlot de stabilité semble être un donnant-donnant, conditionné vraiment par la sortie des miliciens. Vous nous donnez les milices, alors l’îlot de stabilité va venir. Si donc aller convaincre Cobra-Matata, ça a échoué, et demain on nous a demandé d’aller convaincre la troupe. Si cela échoue, c’est que ce projet n’aura pas lieu», a affirmé Nestor Wingi Nzila, un des notables de Walendu-Bindi.
A ces protestations, M’Hand Ladjouzi oppose la difficulté de «faire des projets quelconque quand la région est sous la menace de miliciens».
«On a essayé de le faire dans le passé et ça n’a pas marché. On a un commissariat qui a été abîmé, du matériel qui a été pris. Voilà ce que nous ne pouvons pas faire», a-t-il expliqué.
Jusqu’à ce jour, l’appel de la Monusco et celui des autorités du district pour une reddition volontaire des miliciens de la FRPI dans la chefferie des Walendu-Bindi, demeure sans succès.
Le programme îlot de stabilité prévoit un ensemble d’activités menées pour aider le gouvernement à rétablir et à consolider l’autorité de l’Etat dans les zones libérées, préparant ainsi le terrain pour la relance d’actions de développement.
A Walendu-Bindi, ce programme est momentanément suspendu suite à l’activisme accru des miliciens de la FRPI contre la population civile. R.O